samedi dernier, je suis allée voir le documentaire bébés avec ma grande fille charlotte, qui a 13 ans 1/2. c'était notre rendez-vous mensuel en tête à tête.
ce film suit 4 enfants de quatre pays différents (japon, états-unis, mongolie, namibie) de la naissance à l'acquisition de la marche. il n'y a pas de voix off pour commenter, seulement de la musique et les voix des personnes filmées. ce qui permet je trouve de ne pas porter de jugement sur les comportements des parents, mais de constater simplement comment ils s'occupent de leur enfant.
j'ai beaucoup aimé voir ces bébés évoluer au sein de leur famille. noter les différences.
avec le concept du continuum en tête, j'ai observé la maman africaine travailler avec son bébé sur le dos, le petit garçon mongolien explorer la steppe aux alentours sans garde rapprochée et se retrouver entouré d'un troupeau de vaches.
il y a des choses qui frappent : le fait par exemple que les enfants nés dans des pays occidentalisés soient très sollicités, par le biais d'ateliers avec les parents (chant, gym...) en dehors de la maison. les bébés de mongolie et de namibie ne reçoivent pas ce genre de choses, mais sont stimulés par leurs pairs, par les animaux domestiques, par les travaux de la maisonnée.
en ce qui concerne l'alimentation, tous les bébés reçoivent le lait maternel. mais j'ai été interloquée par un gros plan de la maman américaine tirant son lait au tire-lait électrique, vidant son lait dans un biberon, biberon qui est donné par un tiers. le plan d'après, la maman namibienne tend un sein à son nouveau-né, et l'autre à son grand-frère, tout en discutant...
les contrastes entre les différentes cultures sont assez saisissants. et je suis sortie de la séance en me disant que plus il y a d'argent et de confort, plus on se pose des questions et plus les interactions avec les enfants semblent moins spontanées, comme artificielles pour pallier au doute sur la capacité d'être de bons parents.
je ne juge pas, parce que je me pose moi aussi beaucoup (trop?) de questions. je constate juste que si j'étais plus près de ma nature, je ne me poserais sans doute pas la question d'être une bonne mère. je serais une mère. comme elle est.
ma grande fille a beaucoup aimé elle aussi. pour elle qui se construit en tant que femme, je trouve que c'est important de dès maintenant s'ouvrir à la féminité, à la maternité.
je vous conseille en tout cas ce chouette documentaire, pour que les mots "parents" et "bébé" nous fassent penser à d'autres images que celles que nous connaissons.
Très très beau doc en effet, je m'étais fait les mêmes remarques que toi concernant l'attitude des parents à l'égard de l'enfant, en fonction du pays d'origine, de l'éloignement de cet instinct de nature que l'on se refuse parfois de vivre, à force de lire trop de bouquins, d'avoir trop reçu de conseils parfois contradictoires, d'être trop centré sur notre enfant, mais pas toujours de la bonne manière... J'ai aussi été saisie par l'attitude des mamans de Namibie, par cette grande liberté laissé au corps et au mouvement des très petits enfants, quelque chose de remarquable.
RépondreSupprimerMerci pour ton article!
Merci! je ne l'ai pas encore vu mais Paris était plein de posters trop mignons sur le film avant mon départ. Et tes commentaires sont très à propos je crois. Cette liberté dont parle Aline il semble qu'il nous fait la "réinventer" ce qui semble contradictoire en effet. Être maman, simplement maman - quelle joie! Merci encore!
RépondreSupprimerje l'ai loupé à Avignon snif !!! ça avait l'air chouette pourtant...merci pour cet article ça donne vraiment envie de le voir
RépondreSupprimerJe crois en effet que l'on s'eloigne de nous meme, de notre nature, non pas animale mais bien humaine. Et ce que je crois aussi, c'est que tous ces stimuli que tu evoques, tous ces substituts au rapport direct, au contact d'avec la chair maternelle, non seulement coutent en ressources et en argent, mais egalement ne seront jamais que des substituts approximatifs pour nos enfants et parfois meme un substitut deviant. Je crois que tu pointes ici un fort paradoxe de notre civilisation, ce point ou elle atteint l'absurde.
RépondreSupprimerJe suis heureuse de voir un article sur ce film ici. Merci Estelle ! Tes commentaires sont tres justes et tres a propos.
Waouw, Estelle, la bande annonce donne vraiment envie de voir ce reportage, et les images sont magnifiques!
RépondreSupprimerJe trouve tellement émouvant ton souci de Charlotte, tes intentions... Quelle mère tu es!
J'ai moi aussi adoré le film en regrettant les repères chronologiques meme succints. Cela m'a donne envie de revoir "le premier cri". C'était aussi le seul moment seule de mes vacances. J'ai craque pour ce petit africain ouvrant la gueule du chien pour l'explorer et eu un peu de peine pour cette petite chinoise obligée de regarder ce hochet que secouait son père houjours dans son champ vision alors qu'il était au tel et pas du tout disponible pour elle a ce moment la...
RépondreSupprimerJe recommande moi aussi ce film
Un award sur mon blog pour vous :) :http://laventuredemietlou.blogspot.com/2010/07/prix-blogger-exceptionnel.html
RépondreSupprimer:-) Merci Lysalys !
RépondreSupprimerBen pareil ;o)
RépondreSupprimerhttp://ludivine-blog.blogspot.com/2010/07/je-viens-de-me-voir-decerner-un-award.html
Et ben 2 awards ! Dis donc !
RépondreSupprimer;-)
Je crois qu'on a beaucoup à apprendre sur la proximité parent-bébé, la trop grande place de l'hygiène dans notre culture. Je pense en particulier à la chèvre qui boit l'eau du bain: trop mignon!et le parent qui prend sa douche avec le bébé.
RépondreSupprimerBravo pour ce blog qui nous aide à réfléchir et qui est empreint de douceur.
Quand j'ai commence a allaiter a la maternite, on m'a passe un DVD "comment allaiter" et les premiers mots sont "ce qui etait naturel pour l'homme ne l'est plus et doit etre reappris". Dingue qu'on est besoin d'un DVD pour savoir comment positionner son BB pour qu'il tete correctement !
RépondreSupprimer"Ce qui etait naturel pour l'homme ne l'est plus et doit etre reappris", tu mets le doigt sur un point essentiel Neko... Je crois que c'est vrai pour beaucoup, beaucoup de choses !
RépondreSupprimerDommage de devoir en passer par la, mais malheureusement essentiel aujourd'hui. C'est pour cela que les informations doivent continuer a tourner et encore tourner...
J'ai beaucoup reflechi a la question. J'entend tres souvent des discours "integristes" qui pronent un retour a l'instinct sans support, en laissant les femmes s'ecouter elles-memes, revelant ainsi leur nature. Je suis d'accord dans une certaine mesure. Je crois que l'allaitement par exemple, ce n'est pas qu'instinctif, c'est aussi un conditionnement. Si on vit dans une tribu par exemple, ou toutes les femmes allaitent ouvertement et publiquement, les jeunes filles vont voir, voir et revoir cet acte au quotidien et pourront alors retranscrir ces actes. Elles auront d'autant plus confiance en elles, car elles auront ete conditionnees a cet acte de l'allaitement.
RépondreSupprimerEn revanche si l'on vit en ville (ou meme a la campagne), sans aucun rapport avec le monde des bebes, avec une propre mere, et des femmes autour de nous qui n'ont pas ou peu allaite, on a beau parler de retour a l'instinct a ces femmes, elles seront completement larguees. Et c'est bien normal. En plus ces discours sont tres culpabilisateurs, ils font bien plus de mal que de defendre une simple cause... La mere se retrouve confronte a son non-instinct et c'est bouleversant parfois. Ce n'est pas qu'une question de libre arbitre ou d'information, c'est vraiment un retour sur sa CONDITION.
D'ailleurs, qu'est-ce que l'instinct finalement ?
A mediter...