Comment débuter le premier billet sur un blog communautaire de cette qualité ? J’ai hésité longtemps, semblant manquer de crédibilité. Et puis je me suis dit que j’allais commencer par le début, ma manière toute personnelle de m'etre posé les premières questions, mes réflexions du tout début, celles qui m’ont amenée à être attirée par la pédagogie Montessori. Je n’ai malheureusement pas eu la formation d’éducateur Montessori, c’est un regret, comme celui de laisser notre fils dans une scolarité normale quand j’ai des doutes (et même des convictions). J’essaye de palier… pour l’instant je n’ai pas plus d’énergie pour entreprendre autre chose.
Je suis venue à Montessori par l’haptonomie. Vous savez cet accompagnement à la naissance extrêmement affectif et de toucher incluant le papa (ou une tierce personne familiale en plus du duo mère-enfant). J’y suis allée parce que nous préparions ainsi à trois et j’y ai trouvé bien plus, quelque chose de beaucoup plus troublant : une considération de l’enfant comme être en autonomie dans sa dépendance. Des manières d’être à l’enfant ont été tout de suite retirées : pas de chatouille avant que l’âge de l’enfant puisse lui permettre d’en faire autant par exemple. Mais aussi d’autres attitudes, d’autres manières de le changer de position, l’incluant dans l’action, le stimulant à être, lui-même, responsable de son équilibre, conscient de sa capacité, déjà. Cette première approche de l’enfant dans son autonomie était les prémices de nombreuses réflexions sur la capacité de l’enfant à faire seul… je parlerais des autres réflexions plus tard mais revenons à l’haptonomie.
Je suis venue à Montessori par l’haptonomie. Vous savez cet accompagnement à la naissance extrêmement affectif et de toucher incluant le papa (ou une tierce personne familiale en plus du duo mère-enfant). J’y suis allée parce que nous préparions ainsi à trois et j’y ai trouvé bien plus, quelque chose de beaucoup plus troublant : une considération de l’enfant comme être en autonomie dans sa dépendance. Des manières d’être à l’enfant ont été tout de suite retirées : pas de chatouille avant que l’âge de l’enfant puisse lui permettre d’en faire autant par exemple. Mais aussi d’autres attitudes, d’autres manières de le changer de position, l’incluant dans l’action, le stimulant à être, lui-même, responsable de son équilibre, conscient de sa capacité, déjà. Cette première approche de l’enfant dans son autonomie était les prémices de nombreuses réflexions sur la capacité de l’enfant à faire seul… je parlerais des autres réflexions plus tard mais revenons à l’haptonomie.
« Pour sa création, sa croissance physique et son devenir humain psychique, [l’humain] est dépendant et, en un certain sens, livré aux autres. Placé dans ce rapport, il est, dès le premier instant de son devenir, exposé à de multiples influences, actions, expériences qui, par un processus incessant d’apprentissage, le font mûrir, en grandissant, et l’introduisent dans une communauté humaine où il devra acquérir sa propre place.
[…]
Dans la signification haptonomique, une personne est : un (être-) humain, digne, indépendant et autonome, doué de raison, agissant consciemment, raisonnablement, de manière responsable, c’est-à-dire se sachant responsable de ses actes. C’est un individu qui se comporte envers les autres en prenant sur lui inconditionnellement les conséquences de ses actes, conscient-de-soi et en accord avec sa propre authenticité.
Cette qualité dépend, de manière déterminante, de la façon dont il a été affermi et assuré dans son existence dès les tout premiers jours de sa vie, et confirmé affectivement dans son être. Elle dépend donc du fait qu’il ait pu éprouver cet état fondamental de sécurité, qui lui permet d’épanouir son autonomie, son authenticité, c’est-à-dire de vivre son essentia. C’est précisément cette « essence » de l’être humain que l’haptonomie place au premier plan. »
(Extrait de « Haptonomie, science de l’affectivité » de Frans VELDMAN)
Et pour vous faire une idée, encore plus précise, voici trois vidéos avec Catherine DOLTO sur l’haptonomie périnatale: l'intégralité de sa conférence. Si vous voulez les visionner, je vous précise juste que vous en avez pour 45 minutes les 3 !
[…]
Dans la signification haptonomique, une personne est : un (être-) humain, digne, indépendant et autonome, doué de raison, agissant consciemment, raisonnablement, de manière responsable, c’est-à-dire se sachant responsable de ses actes. C’est un individu qui se comporte envers les autres en prenant sur lui inconditionnellement les conséquences de ses actes, conscient-de-soi et en accord avec sa propre authenticité.
Cette qualité dépend, de manière déterminante, de la façon dont il a été affermi et assuré dans son existence dès les tout premiers jours de sa vie, et confirmé affectivement dans son être. Elle dépend donc du fait qu’il ait pu éprouver cet état fondamental de sécurité, qui lui permet d’épanouir son autonomie, son authenticité, c’est-à-dire de vivre son essentia. C’est précisément cette « essence » de l’être humain que l’haptonomie place au premier plan. »
(Extrait de « Haptonomie, science de l’affectivité » de Frans VELDMAN)
Et pour vous faire une idée, encore plus précise, voici trois vidéos avec Catherine DOLTO sur l’haptonomie périnatale: l'intégralité de sa conférence. Si vous voulez les visionner, je vous précise juste que vous en avez pour 45 minutes les 3 !
L'Haptonomie partie1_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky. - Vidéos des dernières découvertes technologiques.
L'Haptonomie partie2_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky.
L'Haptonomie partie3_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky.
Vanessa
Bonjour Vanessa, un grand merci pour cet article ! Pour ma part je ne connais pas du tout l'haptonomie et j'ai des idees preconcues et tres arretees sur la question. Je pense que ces videos comme cet article vont etre edifiants pour moi. A tout a l'heure apres lecture et visionnage !
RépondreSupprimerGénial ... Juste génial. J'ai pratiqué moi-même l'hopto, et je m'en suis servi pendant la grossesse, l'accouchement, puis avec Sacha jusqu'à ses un an. Je suis trop naze pour en parler plus maintenant, mais je ne pouvais pas m'empêcher de regarder jusqu'au bout, tant le sujet me touche. Donc je réagirai plus, et surtout mieux, après quelques heures de sommeil ... A tout à l'heure donc !
RépondreSupprimerC'est fascinant ! Beaucoup de ce qui est dit ici par Catherine Dolto rejoint mon ressenti.
RépondreSupprimerC'est la que je trouve fabuleux que l'homme n'est pas seulement un animal mais egalement un esprit "pensant", qu'il n'evolue pas uniquement dans un etat de "nature". C'est lorsqu'il est capable de degager des concepts aussi beaux, une representation de la vie aussi belle qu'il trouve toute sa grandeur.
J'ecrivais plus ou moins ceci il y a tres peu dans une lettre a une amie :
Je crois que le monde occidental (et pas que !) a perdu pied d'avec sa nature animale, il y a deja bien longtemps.
Nous ne savons plus, nous ne sommes plus des etres de la nature vivant en symbiose avec elle. Pour ma part je ne suis pas capable de me laisser aller a ma "nature" animale completement, meme si j'essaye.
Je ne le peux pas car je suis un etre cerebral avant d'etre un etre animal. Je ne sais pas danser, ni chanter, ni me mouvoir dans l'espace comme un animal instinctif le sait. Je sais le faire comme un etre humain, plus ou moins compromis dans son animalite sait le faire. Je n'ai pas vecu ni grandit dans un environnement propice a cela, qui laisserait suffisement de place a cet epanouissement total, completement en harmonie avec la nature. J'ai ete amputee de cette partie de moi meme, comme ma mere et mon pere l'ont ete, comme nous l'avons ete sur des generations entieres, ect. Je suis une handicapee qui se sert d'une prothese, qui se sert de la philosophie, de la psychologie, de l'observation, et de la recherche pour me rapprocher de "ma nature". La philosophie Montessori est une part importante de cette prothese, mais il y en a d'autres. Son travail, comme ceux des autres, comme les reflexions des autres sont interessants pour ces gens comme moi qui ne peuvent pas faire un travail de retour complet sur eux-meme ou sur leur nature animale car ils n'en sont pas capables, mais egalement car il n'y croient pas, et finalement ne le souhaitent pas.
Merci Vanessa. Merci a tous ceux qui travaillent et qui dedient leur vie et leur travail a cela.
Très beau! Bcp de ces choses sont de sens commun à mon humble avis mais que dans bcp de cultures nous avons perdu notre abilité de nous fier à nos instincts. Merci pour ce beau billet et bienvenue!
RépondreSupprimerPaule: donc de bons souvenirs! Si tu as le temps, je serais bien preneuse de ton avis par rapport aux vidéos.
RépondreSupprimerSand: je suis aussi une handicapée de ce rapport à la nature, de cette confiance en l'autre que l'on pourrait donner à la naissance.J'ai aussi énormément besoin de supports, philosophiques, psychologiques, et autres réflexions pour me retrouver et être en harmonie avec un certain respect de soi et des autres. Et merci de m'avoir soutenue à écrire un billet sur ce blog communautaire.
Kenza: merci, oui de sens commun mais en fait si dur à (re)mettre en place.
J'ai rencontré l'haptonomie et Catherine Dolto, l'année de ma très très étonnante et émouvante(!!!) découverte de la pédagogie Montessori, en 2001, lors du congrès international Montessori à Paris, à l'UNESCO. Je venais de quitter les états-unis et ma maternelle américaine. Ce congrès était d'une richesse inouie, j'en ai encore la chair de poule rien que d'y penser. Catherine Dolto a présenté cette approche humaine qu'est l'haptonomie, si en lien avec l'esprit et les idées de Maria Montessori. Cette femme est assez étonnante, je me souviens qu'elle avait proposé à toutes personnes désirant comprendre corporellement cette approche de venir s'installer sur ses genoux pendant la pause.
RépondreSupprimerJe suis tombée enceinte de mon 1er fils à la fin de ma formation Montessori AMI, et nous avons eu la chance de pouvoir se préparer et accueillir nos 2 enfants avec l'haptonomie. Un vrai bonheur!
J'ai ensuite revu Catherine Dolto lors d'une conférence organisé par l'association montessori de France, à Paris, il y a environ 3 ans.
Voici un lien vers cette conférence :
http://www.montessori-france.asso.fr/articles/show/sous_menu_id/16/stripped_titre/c-dolto---quelle-place-pour-l-enfant-en-2007-a
J'ai tellement retrouvé notre propre expérience dans ces vidéos ! J'adore Catherine Dolto. Une de mes amies a fait tout son suivi de grossesse avec elle. Pour ma part, je l'ai fait avec une sage-femme-homme haptonome, qui s'appelle Willy. Il est l'un des derniers en France à accoucher en hapto. A Paris, c'est le seul ajourd'hui - le précédent ayant pris sa retraite dernièrement.
RépondreSupprimerPour nous, ça a été une expérience fabuleuse. J'ai tout de suite été très réceptive à/par l'hapto. J'ai senti mon bébé bouger de manière spontanée pour la première fois à à peine 3 mois, ce qui est plutôt tôt pour une première grossesse - certains médecins disent même que c'est impossible :P !
Je n'ai pas toujours lors de nos séances compris la portée de ce que j'apprenais à faire. Je pense par exemple à inviter bébé à aller d'ici à là par la pensée. Je trouvais très amusant de le faire, j'avais l'impression de jouer avec mon enfant. Mais je n'y voyais pas vraiment d'utilité. Jusqu'à l'accouchement. Malheureusement, Willy n'était pas là à mon accouchement, il était retenu sur un autre à domicile. C'est donc une autre sage-femme, que nous connaissions très bien également, qui nous a accouché. Mon accouchement s'est très bien passé, je n'ai donc aucun regret à avoir. Mais ma curiosité sur l'accouchement en hapto n'est pas assouvi. Il va bien falloir remettre ça !!!
Bref, pendant l'accouchement, en fin de dillatation, Sylvie, ma sage-femme, m'indique que malgré une dillatation rapide, mon bébé reste très haut dans mon ventre, et surtout il n'est pas dans le "bon sens" sa colone vertébrale est contre la mienne - d'où un travail avec contractions reinales, très sympas - et que dans l'idéal, il faudrait que bébé se retourne et descende. J'étais à 40 minutes de la fin, et je ne m'étais pas encore laissée complètement envahir par la douleur, pas encore ... Là, je me suis dit, c'est le moment où jamais de savoir si j'ai bien tout compris à l'hapto, si ça "marche" vraiment. Je n'étais plus en position n'y de parler, ni d'accompagner mon bébé par le toucher. Je n'avais plus que la pensée à ma disposition. En moins de 10 minutes, mon bébé s'était retourné et se dirigeait allègrement vers la sortie. J'étais trop dans la douleur pour le sentir, j'étais trop dans la douleur pour l'accompagner vraiment. Je sais que pour le prochain, mon travail résidera dans l'idée de rester connectée avec mon bébé jusqu'au bout, tâcher de focaliser là-dessus, et pas sur la douleur. Je le sais dans la théorie hein, après, j'espère que j'arriverai à m'en approcher ... Je sais en tout cas que sans l'hapto, ces dernières 40 minutes auraient pu se transformer en heures. Je sais aussi que probablement ma fille serait née le 10 décembre et pas le 9 à 23h54. Car j'ai poussé pendant l'expulsion. En hapto, on ne pousse pas, on accompagne. On ne met pas son bébé dehors, on lui prend la main pour le guider vers le monde. Ca c'est pour la partie accouchement.
Et puis après, il y a eu toutes les aventures avec Sacha. Dès sa naissance, elle était en effet capable de tenir sa tête. L'habitude chez nous a été très vite prise de la tenir par la base. Elle était très tonique, et n'avait pas peur de l'espace "sans bord" qui l'entourait. La magie de l'hapto. Willy nous a montré tout ce qu'elle savait faire déjà. Ce qui m'a probablement le plus marqué, c'est son instinct à monter SEULE, avec pour seule aide une main sous la base, qui ne pousse pas mais qui soutient, de mes hanches à mon sein pour pouvoir manger. Très beau et très impressionnant.
RépondreSupprimerL'hapto m'a changée en profondeur. Nous avons eu un suivi de grossesse non intrusif, toujours dans l'invitation et dans l'accompagnement. Je suis restée très à l'écoute de ça, et je joue souvent avec les bébés in utero de mes amies, lorsqu'elle me le permette. Bébé, lui, est le plus souvent très réceptif. Le toucher est maintenant dans mes mains, pour toujours.
L'hapto c'est aussi prendre du temps, prendre un temps, son temps, celui nécessaire pour la construction d'une famille, pour l'accueil de son bébé.
J'ai écrit sur mon blog perso un petit résumé de chaque séance pendant la grossesse, et des premières avec Sacha. Pour ceux et celles que ça intéresse, taper haptonomie dans l'onglet de recherche.
Merci en tout cas pour ton article ... Ca me replonge dans des souvenirs hors du temps et magiques.
Heu, pardon, je vois que je me suis un peu lâchée, et que j'ai été vaguement longuette ... Un peu bavarde moi ...
RépondreSupprimerC'est une experience completement geniale Paule ! Merci de la partager ici.
RépondreSupprimerMerci Sand. Je précise juste, car c'est un détail important, que j'ai accouché sans péridurale, à 4 pattes, que sans cet accompagnement, je n'aurais sans doute pas réussi à faire ce que je considère comme un exploit ...
RépondreSupprimer@ Aline, merci encore pour ce lien et ton experience ! Ca devait etre genial.
RépondreSupprimerCarrément ... Faites tourner quand vous entendez parler de conférence comme ça !!!
RépondreSupprimerDe rien, je vais essayer de retrouver les actes des conférence de 2001... je ne pense pas qu'elles soient numérisées... j'ai un peu de temps, avec mes vacances, en pleine préparation montessorienne de ma nouvelle classe (yeepee!) j'essaie de mettre tout ça en pdf!
RépondreSupprimerVanessa, ton article me fait penser à une grande dame Françoise Dolto, il y aurait plein de choises à dire sur ce qu'elle racontait ! Merci !
RépondreSupprimer@Paule, merci pour ce recit. Nous avons prepare la naissance de notre fille avec une haptonome, cela nous a aide lors de l'accouchement pour sur...mais neanmoins, cela n'a pas convaincu mon mari qui avait parfois l'impression de faire la meme chose a chaque seance.
RépondreSupprimernous n'avons donc pas continue par la suite...
@ Aotte : Je ne pense pas que c'est le truc de tout le monde ... Il faut trouver ce qui nous ressemble le plus. Il y a des tas de méthodes, toutes très intéressantes pour préparer son accouchement. Mon mari a pour sa part, trouvé ça génial. Je pense que notre haptonome y est pour beaucoup également. J'ai des amis qui n'ont pas accroché, parfois le père, parfois la mère, rarement les deux. A chacun son truc ;D
RépondreSupprimerAward cadeau pour tous les auteurs de ce blog
RépondreSupprimerhttp://ludivine-blog.blogspot.com/2010/07/je-viens-de-me-voir-decerner-un-award.html
Salut Vanessa,
RépondreSupprimerJ'habite en Nouvelle zélande (auckland) et j'essaye de me renseigner pour ma grossesse et tombe sur ton blog. J'ai beaucoup aimé les articles que j'ai lu (les va nus pieds surtout).
Celui de l'haptonomie est très interessant également.
Sais tu si il y a des haptonomes en Nouvelle zélande ?
J'ai du mal à en trouver.
Je te remercie d'avance.
Felicitations pour tes articles qui sont très biens écrit.
Juliette