jeudi 4 novembre 2010

Les chantiers éducation


Connaissez vous les chantiers éducation ?

Figurez vous qu'il y a quelques mois, je n'en avais jamais entendu parlé !
Oui, mais voilà, en déménageant, j'ai perdu tout mon cercle d'amies avec qui je discutais pour certaines tous les jours au parc !
J'ai donc cherché des endroits où je pourrais rencontrer d'autres mamans comme moi que ce soit lors de réunions ou d'activités tels ludothèques ou accueil maman/enfants. Il se trouve que ma région n'est pas très riche mais j'ai la chance d'avoir trouvé un chantier éducation.
Alors c'est quoi ?
Eh bien, c'est une réunion qui revient en gros une fois par mois où un groupe de mamans (une petite dizaine) ayant des enfants du même âge vont échanger sur différents sujets touchant à l'éducation (sujets que nous fixons à l'avance).
Nu besoin d'appartenir à une religion commune puisque les thèmes abordés touchent l'éducation des enfants.
Une maman prépare un thème et le présente lors de la réunion en ayant préalablement envoyé quelques questions permettant la réflexion au groupe. La réunion se clôture avec une petite conclusion.

Ma prochaine réunion (une 1ère pour moi !) est lundi prochain et le thème très vaste est "L'autorité".
Si vous voulez réfléchir avec moi, voici les questions que j'ai reçues :
1- Que représente l'autorité pour vous ? Comment l'avez-vous vécue en tant qu'enfant et comment l'envisagez-vous en tant que parent ?
2- Quand il y a un conflit avec un enfant, comment procédez-vous ? Par quelles étapes passez-vous avant d'utiliser la sanction ? (je pense bien à un post lu sur ce blog il y a peu ! :-) ) Quelles sanctions utilisez-vous ?
3- Comment l'autorité parentale se partage-t-elle dans votre couple ?

J'ai couché 2/3 idées sur le papier et à chaud comme ça, je peux dire tout de suite que le 2ème groupe de questions me pose problème car pour moi, la sanction est vraiment le dernier recours et elle met en avant que nous avons échoué dans le message que nous souhaitions faire passer.
En fait, j'ai des choses à dire mais je préfère vous laisser vous exprimer d'abord. C'est un peu idiot de tout dévoiler d'un coup, non ? :-)

A vos claviers si le sujet vous inspire...

9 commentaires:

  1. Bonjour,

    c'est un café parents/enfants en fait. J'espère que le groupe est assez ouvert pour entendre d'autres pistes en effet et à entendre d'autres visions du lien (et pas du rapport qui sous entend un dominant / un dominé) entre l'enfant et le parent.
    Il y a ce genre de café par ici et j'avoue que rien qu'à l'intitulé des "problématiques" ça ne m'a pas donné envie d'y mettre le pied.

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  2. J'espère en effet que le groupe sera ouvert aux différentes pistes proposées... :-)

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  3. Bonjour Laet,

    je te donne mes propres pistes rapidement.

    1/ L'autorite : pour moi c'est un concept qui a vite tendance a sombrer dans la case "immoral" lorsqu'il est question de la famille. En voici une definition courante (wiki):

    "L'autorité correspond au droit de pouvoir commander, d'être obéi. Elle implique les notions de légitimité, de pouvoir, de commandement et d'obéissance [...] Sa source de légitimité peut varier et elle peut enfin s'exprimer selon un rapport de force ou un rapport de compétence."

    Le droit de pouvoir commander ou le devoir d'obeir, selon moi, ce n'est possible et moral que dans le cadre d'un contrat etabli et accepte (social ou professionnel) entre deux individus entiers (avec les pleines capacites intellectuelles, psychologiques et physiques requises a faire ce type de choix).

    Si ce n'est pas le cas il s'agit alors d'un abus sur un individu. L'autorite devient donc immorale.

    En revanche j'approuve completement la necessite de la hierarchie si elle est choisie, la encore elle doit etre acceptee par des individus (entiers) qui font partie de "l'organigramme". La hierarchie est en principe basee sur la competence. Auquel cas (par exemple en entreprise, en politique, etc.) un contrat est egalement etabli et accepte entre les individus (contrat d'embauche/vote/etc.).

    Dans le cadre de la famille je differencie tout de meme le concept de la hierarchie (meme si je l'accepte en partie) avec l'idee du role familial issu et genere par la competence des individus qui la compose car il n'y a pas de contrat possible entre l'adulte et l'enfant, par exemple, en toute equite.

    Il s'agit donc d'un enchange libre (et d'ailleurs naturel) entre des individus qui ne se situent pas sur un meme plan (physiquement, psychologiquement et intellectuellement). En aucun cas un membre de la famille est donc un etre superieur (en force, en droits, etc.), mais en revanche il peut l'etre en competences. L'empathie et le respect (unique devoir moral universel) regissent alors l'ordre moral et naturel de la famille. Il est vrai que les competences du parent doivent etre envisagees comme un outil servant a guider l'enfant. Mais l'enfant ne doit jamais etre force. L'enfant ne doit donc pas l'obeissance mais le respect a ses parents.

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  4. Si il y a un disfonctionnement au sein de la famille c'est alors que ce schema moral a ete brise. Dans la grande majorite des cas c'est tres souvent l'adulte qui le brise en premier et qui entraine alors une reaction d'incomprehension et de revolte chez l'enfant.
    L'adulte a egalement tendance a melanger trop rapidement le "non-respect" et la necessite de l'experimentation d'un etre qui est un adulte en devenir (et qui donc n'a pas toutes les cles en main). L'enfant qui experimente (et donc commet des erreurs) doit etre reoriente dans la bonne direction (par le respect et non pas l'obeissance).

    Selon moi, l'autorite parentale est donc a envisager sous un autre terme. Il ne devrait pas y avoir de notion d'autorite dans une famille, mais chacun d'avoir son role, (un role evolutif et non-fige). Je pense que l'utilisation des outils lies habituellement a l'autorite ne peut se faire qu'en cas de danger imminent (sante, securite, ect...) sur un membre de la famille, comme sur un enfant. Sinon encore une fois il s'agit moralement d'un abus (de plus ou moins grande importance bien entendu).

    Personnellement je n'utilise jamais la sanction. Je ne suis pas un juge, mais un educateur face a un enfant qui experiemente, face a un scientifique qui commet des erreurs. Mon role n'est pas de punir, mais d'expliquer pourquoi l'experience a rate et de proposer une observation des resultats pour en realiser une autre qui sera dans l'espoir et de l'educateur et de l'enfant, source de resultats interessants.

    Mes enfants sont tout sauf obeissants (a ma plus grande joie et j'espere qu'ils ne seront jamais obeissants a quiconque), en revanche ils sont tres respectueux et ce sont des individus extremement bienveillants. Les crises sont tres rares et les conflits se reglent tres facilement. Simplement pour dire ici que sans l'idee d'autorite un systeme social peut tres bien marcher. Il s'agit de RESPECTER et d'APPRENDRE a RESPECTER. C'est la base du contrat moral universel et il entraine naturellement ensuite le concept de la NON-AGRESSION qui se situe au centre de toutes les interactions humaines viables.

    J'espere aider. A bientot.

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  5. Oh et si tu peux toi offrir de nouvelles pistes de reflexions a des (ne serait-ce qu'un) parents lors de ces cafes parents/enfants, c'est genial, vas-y, fonces ! :-) On peut aussi apprendre aux autres en plus d'apprendre des autres.

    A bientot.

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  6. Merci Sand pour toutes ces pistes de réflexion. Le débat était très agréable mais malheureusement, j'étais la seule à trouver que la sanction soit néfaste. L'une des mamans m'a dit qu'elle n'était pas d'accord avec moi (j'expliquais que je souhaitais que mon enfant prenne la responsabilité de faire quelque chose et on qu'il agisse par peur de moi ou d'une sanction) car la vie est ainsi faie : punition et sanction sont fréquents dans le mode du travail ! Quand j'ai indiqué que pour une grande partie des adultes, nous agissons en connaissant les règles et non par peur d'une sanction. Je ne connais pas d'ailleurs la sanction pour un vol en supermarché !! Elle m'a dit "oui, c'est vrai mais bon quand même, la sanction est nécessaire" !! :-) Bon, en même temps, on est restées 2h ensemble, nous étions 8 et le thème était, à mon avis, bien trop vaste.
    Prochain thème choisi : les conflits dans la fratrie...

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  7. Oh oui! Je partage ton avis. La sanction c’est vraiment de dernier recours.
    Hum … l’autorité au sens stricte… J’en connais un bout avec une mère qui l’exhalait et très souvent je ne comprenais pas pourquoi… école privée pour jeunes filles du genre plutôt sévère, etc… donc cela m’a rendue disons un peu anti-establishment comme on dit tout en gardant ses limites.
    Pour moi, il n’y a d’autorité (donc de « pouvoir » ou « power » en Anglais) que s’il y a respect. On respecte l’autorité, on ne l’obéit pas aveuglément. Une fois le respect établi –et cela vient si la personne est consistante, juste, éthique- alors l’autorité est là sans problème. Ici je pense à l’autorité comme une notion de relation sociale ouverte et amicale je dirais même. Car il en faut pour guider (« regarde où tu vas quand tu marches »), aider («mettre son pantalon »), enseigner (« compter, lire, etc. »), protéger (« le feu brûle ») même les enfants, si non ce serait le « chacun pour soi » sans issue.
    Je crois qu’entre parents et enfants, ou professeurs et enfants, ou toutes autres relations (chef / employé, etc.) c’est cela qui compte.
    A la fois, peut-être pour mes précédents culturels, j’essaie que mon enfant comprenne que l’on respecte également certaines personnes pour ce qu’elles sont –et ici je parle de personne plus âgées que soi-même -quels que soient leurs âges. Les respecter cela veut dire les écouter, les traiter avec amabilité, et leur laisser la chance de gagner leur propre respect pour ce qu’ils sont. Donc l’enfant laisse la chance au professeur de gagner son respect sans a priori. L’enfant respecte son grand frère de la même manière, ou ses parents.
    Bonne chance avec ta réunion !

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  8. Pour moi, l'autorité est une référence pour l'enfant. On dit " fait autorité". C'est un modèle, un chemin possible. Ne pas confondre autorité et autoritarisme, quand on oblige l'enfant à obéir "pour son bien".
    Chaque personne a ses propres normes, le respect étant d'en tenir compte afin de pouvoir bien vivre ensemble.

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  9. Je vois ton point Mamancouleur, mais je ne le partage pas ici. Je ne suis pas certaine que l'idee du "modele servi" soit utile, ni celle de la reference autoritaire et encore moins du "chemin possible". J'ai beaucoup de mal avec l'idee justement qu'un enfant puisse suivre un chemin (predefini ou esquisse a l'image d'un autre individu ou d'une normalisation de la societe).

    Il me semble d'apres ma propre observation que les enfants suivent et absorbent comme des eponges leur entourage et ce, d'eux-meme. Ils apprennent enormement par l'observation. J'imagine ici que le parent a un role de "modele malgre lui" et ce, sans meme l'idee de l'autorite dans son sens premier.

    Par exemple dans ma facon d'eduquer mes enfants, je ne montre pas la "police" ou la "loi" comme le modele a suivre, mais plutot le respect individuel comme concept moral universel et comme une necessite. Je dis par exemple a mes enfants qu'ils n'ont pas a obeir a l'autorite, ni a un enseignant, ni a leurs parents, ni a un camarade, ni a un quelconque adulte, mais a leur coeur et a leur esprit, a leur propre opinion et juge de la situation, car toute cette enumaration peut tres bien avoir tord et eux raison. Si c'est le cas ils n'ont pas a obeir, ni a donner raison. En revanche ils doivent etre conscients que si ils ne respectent pas ils peuvent subir des consequences, c'est ce que j'appelle la responsabilite individuelle.

    Je crois que cette responsabilite individuelle se perd justement par l'autorite etablie, que ce soit a la maison ou a l'ecole. L'odre moral devient quelque chose de passif et non pas reflechi.

    En revanche je te rejoins sur l'idee du respect et de la normalisation individuelle.

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