jeudi 29 avril 2010

Les invariants

Une lectrice du blog du Monde des enfants, Sonia, m'a fait parvenir aujourd'hui un lien generique vers la pedagogie Freinet.

Deux ans avant de mourir, en 1966, l'instituteur Celestin Freinet, nous laissait un heritage educatif fabuleux, a nous francais. Il s'agissait des invariants pedagogiques. Toute sa carriere durant, cet instituteur a observe les enfants. Il a pu etablir quelques invariants. Ces invariants, nous les retrouvons d'ailleurs dans la plupart des pedagogies dites alternatives.

J'ai trouve interessant de les rappeler ici.

* Invariant no 1 : L'enfant est de la même nature que nous.
* Invariant no 2 : Être plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres.
* Invariant no 3 : Le comportement scolaire d'un enfant est fonction de son état physiologique, organique et constitutionnel.
* Invariant no 4 : Nul - l'enfant pas plus que l'adulte - n'aime être commandé d'autorité.
* Invariant no 5 : Nul n'aime s'aligner, parce que s'aligner, c'est obéir passivement à un ordre extérieur.
* Invariant no 6 : Nul n'aime se voir contraint à faire un certain travail, même si ce travail ne lui déplaît pas particulièrement. C'est la contrainte qui est paralysante.
* Invariant no 7 : Chacun aime choisir son travail, même si ce choix n'est pas avantageux.
* Invariant no 8 : Nul n'aime tourner à vide, agir en robot, c'est-à-dire faire des actes, se plier à des pensées qui sont inscrites dans des mécaniques auxquelles il ne participe pas.
* Invariant no 9 : Il nous faut motiver le travail.
* Invariant no 10 : Plus de scolastique.
* Invariant 10 bis : Tout individu veut réussir. L'échec est inhibiteur, destructeur de l'allant et de l'enthousiasme.
* Invariant 10 ter : Ce n'est pas le jeu qui est naturel à l'enfant, mais le travail.
* Invariant no 11 : La voie normale de l'acquisition n'est nullement l'observation, l'explication et la démonstration, processus essentiel de l'École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle.
* Invariant no 12 : La mémoire, dont l'École fait tant de cas, n'est valable et précieuse que lorsqu'elle est vraiment au service de la vie.
* Invariant no 13 : Les acquisitions ne se font pas comme l'on croit parfois, par l'étude des règles et des lois, mais par l'expérience. Étudier d'abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c'est placer la charrue devant les bœufs.
* Invariant no 14 : L'intelligence n'est pas, comme l'enseigne la scolastique, une faculté spécifique fonctionnant comme en circuit fermé, indépendamment des autres éléments vitaux de l'individu.
* Invariant no 15 : L'École ne cultive qu'une forme abstraite d'intelligence, qui agit, hors de la réalité vivante, par le truchement de mots et d'idées fixées par la mémoire.
* Invariant no 16 : L'enfant n'aime pas écouter une leçon ex cathedra.
* Invariant no 17 : L'enfant ne se fatigue pas à faire un travail qui est dans la ligne de sa vie, qui lui est pour ainsi dire fonctionnel.
* Invariant no 18 : Personne, ni enfant ni adulte, n'aime le contrôle et la sanction qui sont toujours considérés comme une atteinte à sa dignité, surtout lorsqu'ils s'exercent en public.
* Invariant no 19 : Les notes et les classements sont toujours une erreur.
* Invariant no 20 : Parlez le moins possible.
* Invariant no 21 : L'enfant n'aime pas le travail de troupeau auquel l'individu doit se plier comme un robot. Il aime le travail individuel ou le travail d'équipe au sein d'une communauté coopérative.
* Invariant no 22 : L'ordre et la discipline sont nécessaires en classe.
* Invariant no 23 : Les punitions sont toujours une erreur. Elles sont humiliantes pour tous et n'aboutissent jamais au but recherché. Elles sont tout au plus un pis-aller.
* Invariant no 24 : La vie nouvelle de l'École suppose la coopération scolaire, c'est-à-dire la gestion par les usagers, l'éducateur compris, de la vie et du travail scolaire.
* Invariant no 25 : La surcharge des classes est toujours une erreur pédagogique.
* Invariant no 26 : La conception actuelle des grands ensembles scolaires aboutit à l'anonymat des maîtres et des élèves; elle est, de ce fait, toujours une erreur et une entrave.
* Invariant no 27 : On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l'École. Un régime autoritaire à l'École ne saurait être formateur de citoyens démocrates.
* Invariant no 28 : On ne peut éduquer que dans la dignité. Respecter les enfants, ceux-ci devant respecter leurs maîtres est une des premières conditions de la rénovation de l'École.
* Invariant no 29 : L'opposition de la réaction pédagogique, élément de la réaction sociale et politique est aussi un invariant avec lequel nous aurons, hélas! à compter sans que nous puissions nous-mêmes l'éviter ou le corriger.
* Invariant no 30 : Il y a un invariant aussi qui justifie tous nos tâtonnements et authentifie notre action : c'est l'optimiste espoir en la vie.

Célestin Freinet, Œuvres pédagogiques, Seuil, 1994. Tome 2 : Les invariants pédagogiques (1964). Texte autorise via http://www.freinet.org/pef/invari_f.htm et Wikipedia.

Il y a des hommes et des femmes qui ont passe leur vie a essayer de faire en sorte que celles des autres soient plus riches, plus belles, plus heureuses. Ces hommes et ces femmes nous ont legue un patrimoine sublime. Ces hommes et ses femmes avaient l'espoir d'un avenir digne pour l'Homme.
Pourquoi ne les ecoutons-nous pas ?

32 commentaires:

  1. Avec un pincement au coeur pour l'invariant no 30.

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  2. Merci de partager cela ici, je connaissais déjà, j'ai pas mal bouquiné pour mon mémoire les écrits de Freinet et de ses "disciples"... Cela rejoint beaucoup le décalogue de Montessori, tu connais?

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  3. Voici le décalogue de l'éducateur, selon Maria MONTESSORI:

    Ne touchez jamais l'enfant sauf s'il vous y invite (d'une manière ou d'une autre).
    Ne dites jamais de mal d'un enfant devant lui ou en son absence.
    Concentrez votre effort à renforcer et à aider le développement de ce qui est positif en l'enfant.
    Mettez toute votre énergie dans la préparation du milieu, prenez en soin régulièrement d'une façon méticuleuse.
    Aidez l'enfant à établir de bonnes relations avec le milieu.
    Montrez lui l'endroit ou le matériel se range et indiquez lui comment il doit s'en servir.
    Soyez toujours prêt(e) à répondre à l'appel de l'enfant qui a besoin de vous, écoutez et répondez toujours à l'enfant qui a recours à vous.
    Respectez l'enfant qui fait une erreur et qui peut, soit sur le moment se corriger de lui-même, mais arrêtez fermement et immédiatement tout mauvais usage du matériel et toute action qui met en danger l'enfant, son développement, ou les autres enfants.
    Respectez l'enfant qui se repose ou observe les autres travailler, ou réfléchit à ce qu'il a fait ou fera.
    Ne l'appelez pas et ne le contraignez pas à une autre forme d'activité.
    Aidez ceux qui cherchent une activité et n'en trouvent pas.
    Présentez inlassablement des activités à l'enfant qui les a refusées auparavant ; aidez-le sans cesse à acquérir ce qu'il n'a pas encore et à surmonter ses imperfections, faites tout ceci en animant le milieu avec soin ; en ayant volontairement une attitude réservée, en usant de mots aimables ; et en étant une présence aimante.
    Faites que votre présence et votre disponibilité soient ressenties par l'enfant qui cherche, et demeurent cachées à celui qui a déjà trouvé.
    Traitez toujours l'enfant avec la plus grande politesse et offrez-lui le meilleur de ce dont vous disposez.

    Comme pour les invariants de Freinet, à chaque fois que je lis ces textes, j'ai la "chair de poule"...

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  4. Oui le decalogue est distribue a l"ISMS, soit via l'enseignant soit sur la news letter de l'ISMS en debut d'annee par exemple.

    Merci de l'avoir redonne ici.

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  5. "Invariant no 6 : Nul n'aime se voir contraint à faire un certain travail, même si ce travail ne lui déplaît pas particulièrement. C'est la contrainte qui est paralysante."

    Ca fait trois années que je suis étudiante dans mon école bruxelloise, et ça fait trois années que je déprime et que j'ai toutes les peines du monde à me mettre au travail. Et ça fait trois années que ma prof principale nous rabache les oreilles de "vous devez travailler trois heures par jour minimum", "un vrai illustrateur a toujours un carnet de croquis à la main", "vous ne devriez penser qu'à l'illustration, même quand vous faites toute autre chose", "vous ne devriez plus avoir le temps de faire autre chose que dessiner, passionnés", "vous ne devriez pas prendre de vacances. Un véritable illustrateur ne veut pas s'arrêter de travailler". Toutes ces choses qui se passent peut-être par passion et par intérêt et par plaisir, mais pas juste parce qu'on nous a dit que "c'est comme ça". Ce sont des choses qui ne se commandent pas.
    Bref, merci de rappeler ça ici. C'est extrêmement difficile de prendre du recul quand on vous tient ce genre de discours.

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  6. Quelle richesse dans ces deux "listes"... de choses si essentielles. A imprimer, à méditer, à apprendre, à approfondir, à trouver en soi-même les ressources pour les vivre et les faire vivre... à nos enfants, nos élèves! Merci Sand et Aline :-)

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  7. Je ne comprends pas la n° 10, c'est plus(se) ou le contraire non il ne doit plus y en avoir !
    Quelqu'un peut il m'éclairer ? !!!
    Merci !

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  8. tu as compris plusss ou plu ?

    A mon sens c'est plu. Dans le sens plus du tout.

    Celestin Freinet ne visualisait pas l'education de maniere dogmatique. Pour moi la scolastique c'est le dogmatisme, lie a l'obscurantisme chretien.

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  9. > Couac, pfff, comme je comprend ce desespoir et cette deprime !

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  10. :: Marie- Hélène
    Oui, pour moi aussi, c'est sûr, c'est plus du tout de scolastique... telle que je comprends la pensée de Freinet...

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  11. oui! merci pour ces deux listes et moi aussi cela me donne la chair de poule. Tout est très beau, si simple et de sens commun. Merci.

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  12. Hier soir j'ai vu une petite puce de an an dans son trotteur... Son papa l'a "envoyé" à l'autre bout de la pièce pour être tranquille... Sa maman ma dit en souriant "c'est une grosse feignasse", elle ne se retourne pas, ne fait rien, pas de quatre pattes, on lui a montré, mais elle s'en fiche... Et, pfff, je n'ai rien dit, un tel décalage, un tel fossé, je n'ai pas voulu polémiquer... Déjà qu'on nous suggéré de laisser pleurer Eliott qui était tout déphasé après un début de nuit dans la voiture, et que nous avons calmement bercé en ergo... Comment dire à cette maman que sa fille n'est pas feignasse, mais qu'elle ne lui a juste pas proposé les bonnes cartes... Que c'est sûr qu'avec un parc en filet comme horizon, ça ne donne pas trop envie de faire des efforts pour "aller voir" plus loin (de toute façon, on ne peut pas, alors!)... Et que sa fille a juste tout compris: pourquoi faire des efforts pour se hisser à quatre pattes quand on vous colle dans un trotteur qui vous emmène partout???
    Bref, un peu de dépit et de frustration par chez nous de ne pas pouvoir partager notre point de vue... Ca fait du bien de se retrouver ici et de partager notre enthousiasme pour le décalogue et les invariants, mais ils sont tellement loin du quotidien de beaucoup. Un léger coup de blues suite à ça... Mais la conviction d'être plus que jamais sur la bonne route avec notre fils :-)

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  13. Oui c'est dur d'assister a cela et de ne pas intervenir. Je ne me retiens plus aujourd'hui, pourtant je l'ai beaucoup fait, j'observais et je me taisais. Maintenant tanpis si je ne suis pas reinvitee, c'est un risque, d'ailleurs cela ne se produit jamais, c'est meme plutot le contraire. Je pense qu'il est donc bon d'intervenir. Il est possible que ces personnes ne rencontrent jamais une autre personne qui le leur dira ou leur fera comprendre certaines choses. Ces parents ne sont absolument pas de mauvais parents, ils ne realisent tout simplement pas, ils n'ont pas la moindre idee de ce qui se passe ici. Ils reproduisent un schema generationel mais egalement un discours d'entre amis ou famille...

    Je crois qu'il est essentiel d'intervenir de maniere posee et completement maitrisee. Quoi qu'il arrive il faut vraiment s'extirper de ses propres emotions. Les rares fois ou j'ai derapee dans ce genre de discussion, j'etais trop impliquee emotionnellement. Il ne faut surtout pas chercher a mettre a mal ces personnes, mais leur expliquer gentiment la situation en defendant l'enfant. Si on ne se sent pas la diplomatie, on peut tres bien leur donner un lien vers ce blog par exemple ou un autre site.

    Je suis persuadee que cela peut aider, vraiment. Pour moi c'est cela le vrai devoir citoyen, la veritable implication dans une societe. Ce n'est pas aller mettre un vote dans une urne. mais c'est un autre debat ;-)

    Merci Ma_aile pour cet etat d'ame que beaucoup d'entre nous partagent ou ont partage. Il est important d'echanger sur nos emotions lorsque ce genre de situation se produit.

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  14. Ce texte rejoint tout ce que j'ai appris ces derniers temps sur la façon dont on apprend, et sur les manquements de l'école... hélas! Merci.

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  15. Je découvre ce blog avec plaisir. Merci pour ces 2 textes qui constituent d'excellentes synthèses. Je m'en vais partager cela de suite avec nos lecteurs via twitter.

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  16. Merci a vous Albert pour la diffusion !

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  17. Bonjour!
    Je découvre ce site! Mmm je sens que je vais y rester un peu :)
    Je suis très contente de lire ces deux listes! Je cherchais des écrits sur lesquels m'appuyer pour envisager et maintenir mon choix d'IEF pour nos enfants, et avec de tels écrits, je me regonfle à bloc! merci...
    Je vais également de ce pas faire un chtit coup de pub vers mes liens.... :)

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  18. Bienvenue Amelie, merci pour la diffusion !

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  19. Je suis fascinée par ce site. Je connaissais Montessori de nom, mais je n'avais pas de réelle connaissance du contenu de sa pédagogie. Encore moins de celles de Freinet, Waldorf, etc. Ce que j'apprécie particulièrement c'est que l'enfant est considéré comme une personne à part entière, non pas en devenir, mais déjà en train de vivre et par ailleurs pas si éloignée de nous dans son rapport aux choses. Ca me fait beaucoup penser à Simone de Beauvoir, dans ses mémoires d'une jeune fille rangée, elle raconte qu'elle s'est promenée dans un square avec un adulte quand elle avait 5 ans, une autre personne est arrivée et les deux adultes ont commencé à parler de la petite Simone comme si elle n'était pas là ou n'entendait pas. Ce jour là elle s'est jurée de ne jamais oublier qu'un enfant est un être évolué, qu'il comprend et ressent beaucoup plus qu'on ne le pense. Je ne me souviens plus des détails, mais c'était très juste et assez inattendu de sa part.

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  20. "Ca me fait beaucoup penser à Simone de Beauvoir, dans ses mémoires d'une jeune fille rangée".
    Ce livre est sur ma table de chevet depuis que j'ai 15 ans. Les prenoms de mes deux enfants sont issus de ce livre.

    Merci pour ton passage ici JEB !

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  21. Montessorienne, Mme de Beauvoir...

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  22. est-ce que l'un d'entre vous sait ce qui fait que la pédagogie Freinet est si peu développée en France ? Je n'ai jamais su...

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  23. C'est une tres bonne question. Je n'en connais pas non plus les vraies raisons.

    En revanche j'aurais tendance a penser que parceque l'education nationale est une bureaucratie c'est une raison suffisante...

    Et avec beaucoup d'ironie je joins pour rappel le principe ou corollaire de Peter (avec un clin d'oeil a mes Peters):

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter

    Que j'ai envie d'approfondir en disant que les personnes competentes et passionnees dans l'education sont celles du terrain, c'est a dire les enseignants. Malheureusement les personnes derriere les bureaux qui decident des programmes sont souvent loin d'etre des acteurs (et penseurs) de l'education passionnes. Mais en revanche ce sont des bureaucrates, avec leurs niveaux de competence...

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  24. C'était un courant beaucoup plus développé, jusque dans les années 80, dans mon école, une collègue travaillait en classe coopé il y a 10 ans, toutes les écoles(ou presque) étaient abonnées à la revue pour enfants, et faite par eux BT (bibliothèque de travail) publiée par les PEMF, éditions de la pédagogie Freinet. Cette année, une nouvelle collègue est arrivée dans mon école, et a travaillé dans ce type d'école.
    Beaucoup d'instits "ancienne génération" ont fait vivre les classes coopé, mais les nouvelles générations depuis la création des IUFM ne reçoivent aucune formation en ce sens... choix politique, l'esprit coopératif cher à Freinet n'apparait pas vraiment dans les derniers programmes, contrairement aux précédents : le débat collectif d'élèves devait être présent à l'emploi du temps... plus maintenant, ce qui bien évidemment ne devrait empêcher personne de continuer à permettre d'offrir ces moments de paroles essentiels aux échanges dans une classe... Il faudra que je fasse un article la dessus un jour...
    Allez voir ce blog, un enseignant qui réfléchit beaucoup sur la pédagogie Freinet et ses applications en classe, un travail formidable!
    http://pedagost.over-blog.com/

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  25. C'est clair, c'est passionnant. Un article serait genial. Je decouvre Freinet depuis peu (c'est toi qui a fait les presentations). J'avais adore la serie d'Evelyne sur Waldorf et Steiner. Je connais si peu en dehors de M.M. Et pourtant il y a tant de personnalites... D'idees...

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  26. Sand, c'est intéressant ce que tu dis. On peut connaître sur le bout des doigts une méthode, mais n'est-il pas plus riche d'en connaître plusieurs (j'entends par là celles qui sont proches, notamment sur le respect du rythme de l'enfant). N'est-il pas "sclérosant" ou limité que de s'en tenir à une seule version... J'imagine que non si les méthodes ne sont pas compatibles...C'est une question que je me pose. J'ai été moi-même élève d'instit qui issus de l'école Normale utilisaient couramment Freinet (j'en ai de merveilleux souvenirs). Aujourd'hui pour mes enfant je m'intéresse de près à M.M., où je trouve beaucoup de points communs avec mon métier d'ergothérapeute (dans l'idée d'adapté un environnement à une personne).

    Qu'en pensez vous?

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  27. Oui, ce qui est intéressant dans ces différentes méthodes c'est l'Humanité qu'elles sont su décrire de ce moment très précieux qu'est l'enfance.
    Je pense que que rien n'est sclérosant, du moment que l'on a un regard critique sur sa propre manière, en tant qu'éducateur ou enseignant, de développer et "d'adopter" un courant pédagogique. Selon moi, (et je rejoins Sand sur ce point) chaque enseignant doit être créatif, faire vivre la ou les méthodes en lesquelles il croit, rien ne doit être immuable ou dogmatique. S'il sait observer l'enfant face à lui, il devient lui aussi un pédagogue capable de créer sa méthode.
    Il n'y a rien de pire que d'appliquer une pratique pédagogique telle que l'on lirait un livre de recettes, au risque de la déshumaniser, ce qu'il faut, c'est se l'approprier, et la faire sienne.
    Un peu comme un artiste qui se nourrit des travaux de maîtres et va en s'en inspirant poursuivre son chemin. La pédagogie, c'est une histoire humaine, entre des adultes et des enfants.
    Les interactions, les observations, les réussites, les erreurs sont source de création et de découvertes qui font avancer "la cause de l'enfant".

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  28. "Chaque enseignant doit être créatif, faire vivre la ou les méthodes en lesquelles il croit, rien ne doit être immuable ou dogmatique."

    Je suis completement d'accord avec cela. C'est aussi la richesse de notre genre... que d'etre tous differents et libre, aussi bien physiquement que moralement et mentalement.

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  29. Amelie, souhaites tu participer a blog de maniere plus active et nous parler de ton travail ? Ce serait fabuleux !

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  30. j'ai bien envie d'imprimer ces deux listes et de les distribuer aux instit de mes fistons (octave s'est encore fait punir sur la "chaise du silence", "on" m'a dit qu'il était vilain, et qu'il fallait le punir à la maison, mais bien sûr...)...
    MAIS l'excellente nouvelle apprise hier soir, c'est qu'une classe maternelle montessori s'ouvre à la rentrée prochaine! je me sens pousser des ailes! octave et bAbette vont être inscrit la semaine prochaine, et ce we on planche sur le budget familial pour faire les fonds de tiroir...
    je vous raconterai!

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  31. Oh ouiii!!!! Tu nous raconteras !

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