jeudi 22 avril 2010

La question de la fessée

Recemment j'ai lu quelques articles sur la toile, dans la presse francaise, sur la question de l'usage de la fessee, en reponse, entre autre, a l'etude d'une chercheuse americaine de l'universite de Tulane, Catherine Taylor, qui expose que les enfants recevant des punitions corporelles ont une forte tendance a l'agressivite, qu'elle soit orale ou physique.

De plus, l'une de nos lectrices nous a egalement pose cette question interessante qui meritait bien plus qu'une reponse en commentaire : “Vous aviez évoqué la question de la punition, c'était également intéressant, j'aimerais beaucoup en savoir plus sur les rapports d'autorité, de guidage, le positionnement parents/enfants, les réactions face à la colère de son enfant, ou à son agressivité par exemple”.

Je vais tenter d'orienter la discussion en debat d'idees par la suite, via les commentaires, mais je vais tout de meme faire etat ici de mon point de vue personnel sur cette question de l'emploi de la fessee sur un enfant.

Je crois tout simplement que l'emploi de toute violence, qu'elle soit physique ou verbale, pour toute raison et dans toute situation que ce soit, d'un faible ou d'un fort niveau d'intensite, a l'encontre de n'importe quel enfant, est immorale.

L'enfant est un etre qui doit tout apprendre de la vie. C'est un etre qui cherche a poser des limites autour de lui et dans le monde qui l'entoure. Il doit apprendre a respecter l'autre, mais aussi a se respecter lui-meme.
Je crois sans fin que l'enfant est capable de poser ces limites par lui-meme, a la simple et pourtant facile condition qu'il soit guide, qu'on lui montre le chemin du respect mutuel et l'exemple, qu'on lui explique pourquoi un geste est “mauvais” alors qu'un autre est “bon”. Il lui faut donc comprendre les notions de “mal” et de “bien”. Et pour les comprendre, pour bien les definir, il a besoin de les vivre. Comme un scientifique a besoin de verifier ses theories par l'experience pour les valider, l'enfant a besoin de verifier par lui meme ces limites et ces notions a travers ses actes. L'experience de la vie est individuelle et non pas universelle.
Comme pour tout apprentissage, que ce soit celui de la proprete, du partage, de la connaissance, de la vie en communaute, l'enfant a besoin de repeter et encore repeter une action, un geste, pour se conforter dans son “idee” qu'il a de la chose face a la reaction qu'il entraine, qu'elle vienne de la personne en face de lui ou de l'outil qu'il manipule.

Il est donc normal – dans le processus - qu'un enfant qui tape un autre enfant, ou l'un de ses parents par exemple, reproduise cette experience plusieurs fois, jusqu'a ce qu'il ait “conscience” de son geste et des implications de ce geste. L'adulte est donc present a ce moment pour lui expliquer calmement que son geste a fait mal, que la violence n'est pas tolerable par celui qui a ete violente. Si en revanche l'adulte repond par une tape, une gifle ou meme une fessee, tout ce rapport de confiance que l'enfant entretient avec ses propres idees, toutes ces notions pourtant evidentes et fondamentales s'ecroulent dans l'esprit de l'enfant, il perd alors ses reperes, sa logique est ebranlee. Il va lui falloir faire preuve d'encore plus de bonne volonte, d'efforts, pour parvenir a comprendre pourquoi il est “interdit” de frapper mais pourquoi celui qui est en face, l'adulte, le fait sans le moindre probleme et pourquoi cela semble “legitime”. L'enfant vit un paradoxe. Et c'est un paradoxe de taille a mon sens, qui regira ensuite beaucoup des emotions que l'enfant une fois devenu adulte aura a gerer avec ses semblables dans la societe.

A ce stade, la confiance de l'enfant en lui-meme se retrouve egalement mise a mal. L'adulte n'est pas son semblable, mais un etre superieur a lui. Il commence a ressentir une injustice. Et la, c'est une porte ouverte a tout un tas de mechanismes qui devraient sembler evidents...

Je crois que la fessee est une reponse erronee et qu'elle entretient reellement des differences d'appreciation entre les hommes. Un enfant n'est nullement inferieur a un adulte. Il est simplement un adulte en devenir. L'enfant ne doit a l'adulte ni soumission, ni obeissance. Il lui doit en revanche respect et gratitude.

L'education est une philosophie, qui doit etre coherente dans son ensemble. Si elle ne l'est pas, des espaces blancs ou vides se forment entre les “idees” que l'enfant construit. En revanche, si son education est un ensemble logique, au fonctionnement presque mathematique, alors ces espaces blancs ne se forment pas et l'enfant assimile d'autant plus vite ces notions fondamentales qui compose le monde qui l'entoure. Maria Montessori a fait un travail de recherche remarquable en ce sens.

Pour ce qui est de ma propre facon d'envisager les choses avec mes propres enfants, qui me semble-t-il sont des etres respectueux, sans violence aucune, ni la moindre agressivite a l'heure d'aujourd'hui, est que je les considere comme des etres, des individus a part entiere. Il y a peu de limites vraiment imposees dans notre maison. Nous laissons enormement nos enfants apprendre d'eux meme. Les accidents de la vie ne sont jamais reprimandes. Je ne crie pas non plus. Je prend le temps autant que possible de m'agenouiller a la hauteur de l'enfant, de lui expliquer calmement la situation. Si l'enfant est en crise, ce qui se produit assez rarement chez nous, je le laisse faire et l'isole pour qu'il ne derange pas les autres tout en etant sure qu'il ne risque rien et qu'il ne peut pas se faire mal. J'utilise tres souvent un endroit neutre de la maison pour se faire. L'enfant s'assoit sur le sol, il doit reflechir a ce qui vient de se passer. Une fois qu'il est calme, il revient de lui meme et nous en discutons. Je n'ai jamais frappe l'un de mes enfants, ni meme donne une tape sur la main.

Il m'arrive d'avoir mes moments de fatigue et d'impatience, il m'arrive de deraper et de gronder en haussant le ton parfois, je vais a contre-courant de ma propre education, ce n'est pas toujours evident j'en suis consciente, et ce, meme si c'est de plus en plus rare pour ma part. Mais dans ce cas-la je m'excuse. Je fais comprendre a mes enfants que c'etait une erreur, que je n'aurais pas du m'enerver. Ils le comprennent parfaitement, car dans leur esprit, le bien et le mal est clair, limpide et ces notions sont partagees par leurs parents, il n'y a pas de legitimisations de cette notion de "mal", qui seraient dues a l'age, la taille ou encore l'experience. Nous sommes tous des etres egaux.

Pour finir, je suis la premiere a critiquer les livres de Claude Halmos et les arguments partisans de la fessee, en revanche je ne partage pas du tout l'idee que "la fessée soit purement et simplement bannie de France" comme la pediatre et deputee UMP, Edwige Antier, qui a depose en novembre 2009 une proposition de loi pour la faire interdire. Meme si je pense que la France a un serieux train de retard sur sa facon d'aborder certaines questions de societe, je crois que la bonne evolution de l'humanite reside dans le fait que la prise de conscience doit etre individuelle, reflechie et avisee, mais surtout l'aboutissement d'une reflexion personnelle dans le but de s'ameliorer, en tant que parent, mais egalement en tant que personne, individu et etre humain. Car c'est du simple bon sens, finalement, cette question de la fessee.

67 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ton texte. J'espère qu'il aidera de nombreux parents vers ce cheminement, qui je pense moi aussi doit être personnel et familial... Merci ;-)

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  2. Bonjour,

    j'ai découvert votre blog il y a 1 jour ou 2. Je le trouve très riche.

    Votre billet est intéressant. Par contre, même si je pense comme vous que cesser de frapper ses enfants est un cheminement personnel, intime, il me semble néanmoins souhaitable dans l'intérêt de l'enfant qu'une loi vienne faire évoluer les choses collectivement. Si une telle loi est votée en France, les parents seront poussés à prendre position et donc à amorcer leur propre réflexion. Sinon, combien de temps encore des enfants recevront des coups ? Combien de génération encore a être élevées ainsi ?

    La loi sert les individus, elle donne un cadre et permet une grande liberté. Il est naturel d'avoir des lois pour rouler en voiture, des lois qui interdissent de frapper sa femme, etc. je pense qu'il en va de même pour les sanctions corporelles sur les enfants.

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  3. oooops manque le début de mon propos..
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    D'accord sur le fond aussi. Pas pour une loi, parce que des derives importantes pourraient voir le jour notamment dans le cas des separations parentales, ou la fessée pour etre l'enjeu des gardes d'enfants. On est deja assez dans la mer..e comme ça au niveau sociaux judiciaires ou les meres perdent la garde des enfants pour un oui ou pour un non, selon les accusations qu'on leur porte bien souvent infondées. Par contre et pour revenir a la fessée, les comportements violents paroxistiques qui menent a la maltraitance forte (voire la mort) des enfants, ça c'est un sujet aurement plus grave, et qui ne met pas en questionnement le français lambda. Pourtant une petite Marina, morte sous les coups ou un petit Dylan cloitré sur un matelas imbibé d'urine, sont une preuve grave que la protection de l'enfance ne fonctionne pas en france, et cela malgré tous les acteurs en charge de cela dument payés chaque mois, et les conseils généraux subventionnés pour gérer cette protection, ne sont pas remis en question. Une "erreur" pour la petite Marina
    : ///
    Soslesmamans.com

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  4. Bonjour Ludivine,

    C'est une tres bonne question et je vous rejoins sur l'idee de faire evoluer les esprits par des mediums collectifs. Mais je ne pense pas qu'une loi soit la meilleure des reponses. Avant de proposer une loi, il y a toute une palette educative a explorer, par la sensibilisation, l'information, l'evenement collectif, la diffusion de materiaux, la creation artistique, l'evenementiel, la musique, ect... Mais aussi et surtout par l'implication individuelle citoyenne. C'est a dire intervenir nous meme aupres des gens lorsque l'on voit la chose se produire, en parler, confronter les gens dans un debat. C'est le sens du partage communautaire libertaire en societe.

    La creation d'une loi engendre une passivite intellectuelle et individuelle. Certains individus vont effectivement se poser des questions comme vous le dites, mais cela ne sera pas le cas de tous. Je ne pense pas que la loi pousse forcement plus les gens a comprendre les mecanismes d'un enfant, de l'etre humain, ou encore les aide a gagner en empathie, en respect, en responsabilite individuelle. En tous cas pas la majorite. Il faut d'autres materiaux qui declenchent d'autres mecanismes de reflexion. De plus je crois que les "hommes" sont capables de raisonner par eux meme, si les bons materiaux leurs sont offerts.

    Je crois meme qu'une loi peut parfois etre un danger.

    Tout d'abord, je vais faire reference a mon experience de la question et qui est d'avoir vecu dans des pays qui ont effectivement des lois identiques a cette proposition : en Nouvelle Zelande et en Australie. Il en est de meme dans certains etats aux USA. Selon ces lois, la personne morale est passible de se voir retirer la garde de ses enfants, d'une peine d'emprisonnement et d'une forte amende.

    Pensez vous que grace a ces lois la situation est meilleure quant a la condition de l'enfant ?

    Non, car au lieu de violenter un enfant sur la place publique, certains parents vont le faire a la maison derriere des rideaux et cela comporte meme un effet encore plus pernicieux, psychologiquement plus grave et pour l'enfant et pour l'adulte d'ailleurs. Mais je suis d'accord avec l'idee que d'autres ne vont plus le faire, par crainte et par respect de l'autorite. Un petit nombre en revanche aura vraiment reflechi a la question. Certains diront qu'ils ne sont pas d'accord. Et ce, meme dans les milieux aises et cultives.

    Il existe ainsi des drames familiaux tres graves, qui sont que certains parents, qui malheureusement sont le resultat d'un manque d'education dans ce domaine, de savoir, de connaissances sur leurs propres enfants, car ils ont eux-meme ete eleves ou dresses ainsi, peuvent se voir retirer la garde de leur enfant pour une gifle. Et si meme c'est temporaire, l'enfant se retrouve dans une situation tres delicate, a expliquer sa vie, son ressenti devant des inconnus, loin de ses parents qu'il aime malgre tout, a des policiers, puis des medecins et subir des examens medicaux, puis des psychologues... et ce meme si la violence est dite "moderee". Il peut etre mis en foyer d'accueil pour une repetition de tapes sur les fesses. Il est difficile de poser une loi et ensuite de delimiter si tel cas est grave et l'autre moins, bref faire du cas par cas... Ou poser une limite juridique ? Chaque enfant est different, certains sont plus fragiles que d'autres. Chaque parent est different, certains sont plus violents que d'autres.

    Aussi, si nous devions comparer les deux situations, entre la consequence directe d'une gifle et les consequences d'une telle mise en oeuvre pour aider l'enfant, je crois qu'une dechirure familiale de la sorte est bien plus grave sur la psychologie de l'enfant !!

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  5. De plus, il s'agit souvent de drames qui se produisent dans des classes sociales deja peu favorisees. En Nouvelle Zelande, la communaute maori vit des problemes non negligeable avec la justice a cause de cette loi. C'est difficile de sortir des idees preconsues propres a une "culture".
    Il y a de vrais malaises sociologiques qui peuvent etre souleves par ces lois et je crois entrainer de vraies miseres humaines.

    Aussi, ce genre de systeme legitime entraine la delation. Ce qui rend les gens encore plus mefiant les uns des autres. Les ecarts se creusent encore plus dans la communaute.

    Je pense qu'au lieu d'une loi, il serait plus interessant de laisser les individus faire cette demarche reflexive par eux-memes grace a ce soutient communautaire dont je parle plus haut.

    Je suis pourtant tellement d'accord avec vous sur cette idee de temps qui passe, ces generations qui ramassent... cela me fait mal au coeur egalement.

    Mais je reste optimiste sur d'autres fronts, cette education collective doit aussi passer autour de nous. Nous devons ne pas hesiter a en parler, expliquer a certains de nos amis, des membres de notre famille qu'ils font fausse route. Faire circuler les informations. En etant chacun bien documentes sur la question, nous pouvons faire passer des messages et changer les choses. La toile est en passe de devenir une arme de resistance et d'information puissante !

    "La loi sert les individus, elle donne un cadre et permet une grande liberté. Il est naturel d'avoir des lois pour rouler en voiture, des lois qui interdissent de frapper sa femme, etc. je pense qu'il en va de même pour les sanctions corporelles sur les enfants."

    Je ne partage pas votre avis sur ce point. La loi est necessaire, mais elle devrait etre morale uniquement. C'est du bon sens. Et je vous assure qu'il en est de meme pour rouler en voiture ! Un individu au volant devrait etre a meme de respecter l'utilisation collective de la route sans l'usage de la loi ni meme du feu rouge !

    C'est amusant, car via mon metier d'archi j'ai eu une conversation tres interessante avec un urbaniste sur la question du feu rouge, il pensait que le feu rouge rendait les conducteurs de voiture lambdas. Le reflexe de l'arret est signalise et la reaction est donc quasi-passive. C'est dangereux, car ce reflexe n'est pas entretenu de la bonne maniere, et lorsque la signalisation disparait, le conducteur est mis a mal. Des etudes demontrent que le conducteur citadin n'a pas du tout les meme reflexes qu'un conducteur de la campagne... J'ai trouve cela tres interessant. Et je crois qu'il peut etre transpose sur le reste de la societe.

    La vigilence intellectuelle ne doit pas s'endormir, se laisser aller ou etre rendue passive, mais etre entretenue sans cesse, par l'individu lui-meme et les individus entre eux. C'est le vrai sens et le vrai pouvoir de la communaute.

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  6. j'ai assisté à une scène qui résume mon point de vue : une enfant (3 ans) fait ce qui est aux yeux de sa mère une bêtise. D'un coup elle lui met une grande tape sur la cuisse. (ça résonne dans ma tête et ça me donne envie de pleurer). La petite riposte et tape... La Maman répond "non mais dis-donc, on ne tape pas !!!"
    Voilà... ça résume tout je trouve. C'est violent, c'est humiliant, et c'est pourtant répété tous les jours...
    Je crois que la fessée est aussi l'expression de la colère d'un parent, qui ne sait pas comment l'exprimer autrement. Et qui montre à son enfant que c'est de cette façon qu'on exprime sa colère... Car comment peut-on vouloir faire mal, pour faire comprendre...? Et la question à poser à ces parents, c'est que voulez-vous que vos enfants comprennent ? que vont-ils retenir à part la peur ?...

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  7. Tout est résumé dans cet exemple, auquel nous avons tous dû assister malheureusement au moins une fois... :(

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  8. Hey

    J'aime bcp ta phrase Sand : L'enfant ne doit a l'adulte ni soumission, ni obeissance. Il lui doit en revanche respect et gratitude.

    Nous avions eu un debat interessant sur le sujet sur un blog que je suis beaucoup depuis la naissance de ma fille. Je me permets de mettre le lien sur l'article : http://www.poule-pondeuse.fr/2009/11/19/allez-edwige/

    En y reflechissant de plus en plus, une loi n'est pas le meilleur moyen, il faut que ca devienne du ressort des us et coutumes. Je suis encore choquee quand j'entends certains de mes amis dire qu'ils ont mis une "grosse" fessee a leur loulou de 18 mois car il etait sorti du jardin et qu'on l'a retrouve au bord de la route (mais je ne prefere pas rebondir la dessus a chaud...je prefere parle de ma maniere de voir les choses quand on me pose la question ou que le sujet vient sur le tapis, j'essaie de garder mes amis ;-)) ...)

    Quand E. 21 mois, nous tape, ce qui arrive de moins en moins, le fait de dire que ca ne se fait pas, pourquoi et que maman et papa ne tapent pas, donc E. n'a pas a taper desamorce tres rapidement la crise.. Par contre, souvent, ca finit en "je me tire les cheveux"...

    L'apprentissage est sans doute plus long, plus rude, plus fatiguant mais ca vaut la peine...

    Par contre, je suis convaincue que les reseaux de comm dont les blogs viennent apporter un bon support aux parents, une nouvelle vue un partage des difficultes rencontres quand on essaie d'elever son enfant "autrement".

    Quand a l'influence de l'environnement, c'est en effet difficile de passer outre. Nos familles savent, nos amis le savent. Nous ne faisons pas de proselytisme mais en parlant bien volontiers quand le sujet vient sur le tapis. On essaie de faire de notre mieux et de piocher dans ce qui nous convient a tous les 3.

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  9. quel vaste sujet ; nous aussi, la mise à l'écart et la parole prônent depuis la naissance de Lüna, c'est vrai que parfois on est fatigué et le ton monte et je trouve comme toi que venir s'excuser ensuite est primordial. L'enfant comprend tout et accepte mieux si celui qui est en face de lui accepte aussi ses erreurs.
    j'avais lu une fois un truc très intéressant justement sur l'auto-discipline qui en résumé proposait d'établir les règles de vie ensemble avec l'enfant. car il est toujours plus facile de respecter quelque chose que l'on a choisit plutôt que quelque-chose que l'on nous impose.
    La base étant bien entendu comme toujours le dialogue.
    et tout comme ton expérience en NZ, ici aussi les enfants sont souvent "maltraités" même si ce n'est pas battus mais des gifles, des tapes des grands frères, on est très très très loin du dialogue. souhaitons que cela évolue dans ce sens un jour.

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  10. Très intéressant et question cruciale -merci d’ouvrir le débat. Surtout peut-être pour certains d’entre nous (je ne peux parler que pour moi) qui ont grandi disons … à l’ancienne avec fessées et claques –des gestes qui restent gravés dans la mémoire et peuvent se répéter si on ne fait pas attention.

    Tu as mis la main dessus en écrivant avec « Un enfant n'est nullement inférieur a un adulte. Il est simplement un adulte en devenir. L'enfant ne doit à l'adulte ni soumission, ni obéissance. Il lui doit en revanche respect et gratitude. »

    C’est je crois la clef et c’est ce que personnellement j’utilise pour me guider avec mon petit. Mais parfois je hausse la voix et cela me fait peur… alors je m’excuse, j’embrasse, je cajole…

    Mais c’est vraiment difficile de raisonner ou d’expliquer avec les petits qui n’ont pas encore le langage, ou lorsqu’ils se bornent à faire qq chose qui n’est pas bien pour eux. Alors on garde patience… et on peut comme parent prendre notre propre « time out » --respirer trois fois profondément, et revenir gentiment, calmement. C’est ce que je fais quand je sens que je perds patience.

    Ce n’est pas que les enfants qui ont besoin d’un « time-out » et comme parents, reconnaître que nous en avons besoin et le prendre est crucial que ce soit pour retrouver son calme ou pour analyser ce qui aurait pu nous pousser à agir avec rudesse.

    Car à la fin, la punition corporelle ou le haussement de voix sont nos gestes et nos mots comme parents, et nos enfants n’ont rien à voir avec notre réaction.

    Merci encore pour ce débat.

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  11. Bonjour ! je découvre ce blog avec grand plaisir et admire la qualité et la richesse des interventions ! merci !

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  12. Hello à tous,

    Je suis très sensible à cette phrase que tu as écrite, Sand : "L'expérience de la vie est individuelle et non pas universelle". Cette idée me paraît centrale dans l'éducation mais aussi dans les rapports entre générations et, dans le cas qui nous intéresse, dans les rapports entre frères et soeurs d'âges différents !

    Par ailleurs, tu as écrit "L'enfant ne doit a l'adulte ni soumission, ni obeissance. Il lui doit en revanche respect et gratitude". Pourrais-tu en dire + sur la notion de gratitude ? J'ajouterais que l'adulte doit à l'enfant respect et encouragement.

    Enfin, tu écrit que tes enfants ne font pas preuve d'agressivité. Ca me surprend, je ne savais même pas que c'était possible, c'est dire ! J'avais ds l'idée que les enfants étaient forcément agressifs, que ça leur était nécessaire. Je ne connais pas un enfant qui ne se batte pas avec ses frères et soeurs, et avec violence, qui ne se roule pas par terre en hurlant de temps à autre... Et ils ont des parents supers ces enfants, qui les respectent, leurs parlent et ne les frappent jamais. Alors, ce serait la crèche, l'école ? Et comment peuvent-ils faire ces parents face à tant de ciolence et d'aggressivité chez leurs enfants ?

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  13. Sur la notion de gratitude : je crois que l'enfant doit etre conscient du partage, du don que l'adulte lui offre. Il doit comprendre pourquoi il doit dire merci, et non pas le faire par mecanisme ou parcequ'il est force. Cette idee ne doit pas etre exacerbee pour autant. La chose doit etre faite avec equilibre. Je crois que si la chose est faite correctement, l'enfant realise vraiment de sa "dependance" necessaire et ainsi il ne va pas a son encontre. Il est important de toujours se positionner dans un rapport d'echange.
    Pour donner un exemple rapide et simple, il est mieux selon moi de ne pas repondre par un simple "non" a un enfant a l'une de ses demandes, mais de lui donner une explication, pourquoi l'adulte ne peut pas lui donner. Il sera plus a meme de comprendre que de simplement se voir refuser l'objet de son desir. On a souvent tendance a croire que c'est une evidence. Il faut reellement realiser que cela ne l'est pas. Il est primordiale d'observer l'enfant et de le comprendre. On evitera tres vite les histoires de "caprices". Il ne faut absolument pas "adultiser" l'esprit d'un enfant. Il ne pense pas, ni ne reagit de la meme maniere. La raison d'un "non" n'est pas une evidence pour lui.

    Pour la question de l'agressivite je ne sais pas quoi te repondre vraiment, je reconnais. Lili n'a jamais frappe, ni moi meme, ni son papa, ni ses amis, ni son frere. Elle n'a jamais eu besoin de "tests". Elle est choquee lorsqu'elle voit un enfant se rouler a terre ou se battre. La violence l'insupporte.
    Jules qui est plus petit a essaye a quelques reprises. Mais il ne l'a jamais fait non plus avec violence. J'ai toujours senti dans son regard l'idee d'un "test". Il a tres vite compris que ce n'etait pas tolerable, nous lui avons vite explique.

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  14. C'est vrai, mes enfants ne se roulent jamais par terre. La encore, Lili est bouleversee lorsqu'elle voit cela. Je crois comme toi que cela est naturel comme tu le dis. En revanche, je ne pense pas que les enfants aient a passer par cela automatiquement et je crois que cela peut etre evite. Je crois que les enfants qui reagissent ainsi sont en conflits, soi avec eux-memes, soit avec leur entourage. La phase "test" est evidement plus violente d'un enfant a un autre, mais je reste convaincue qu'une grosse part de l'exacerbation est entretenue par le climat autour de l'enfant. Du moins, quelque chose de negatif qui va a l'encontre de la personnalite de l'enfant ou encore de ses emotions. Cela peut se faire sans l'emploi de la violence par exemple a la maison, mais peut etre par le refus, le manque d'explication et de communication, ect...

    Lorsque crise il y a chez nous, ce sont de gros pleurs.
    Oui, il arrive que les enfants se disputent, mais les emotions qui se degagent de ces disputes ne depassent jamais un "non!" suivi de pleurs. Au jour d'aujourd'hui, il arrive que je n'intervienne pas. Que celui qui est en tort s'excuse sur le champs.
    Lorsque la simple situation est depassee, j'interviens, et j'explique ce qui ne marche pas. La situation se regle tres vite a chaque fois.

    C'est pour cette question de qualite que je n'ai pas repris le travail, pour avoir le temps de tout faire en profondeur, pour que je sois a 100% avec eux.
    Je dois egalement dire que j'ai volontairement attendu que mes enfants aient un certain ecart d'age afin de respecter la periode des 3/4 premieres annees, ou l'enfant est tres dependant de ses parents, ou il a besoin d'attention constament afin d'eviter un sentiment de mise de cote. Lorsque j'ai eu Jules, Lili etait donc scolarisee et n'etait pas beaucoup a la maison la journee. J'ai pu reproduire exactement le meme schema, avec la meme liberte et la meme qualite.

    Bien entendu, leur sentiment d'unicite se confronte parfois, mais la encore, je n'emploierais pas les mots de violence et d'agressivite. Ils ne se sont jamais battus ou frappes.

    Je crois que l'education que nous leur donnons est une cle a cette attitude. Cela depasse l'idee de ne pas frapper ou de ne pas crier, et d'ailleurs chaque parent est super et fait de son mieux. Je crois sincerement que les respecter en tant qu'individus et que de leur donner la chance et l'occasion de s'exprimer constament, de participer a tout, efface toute frustration. Apres leur personnalite est peut etre pour beaucoup aussi. La dessus je ne sais pas. Je n'ai pas envie de dire que je detient une reponse car je n'ai verifie cela que sur mes propres enfants. Je realise que c'est lorsque moi-meme je perd patience ou que je m'enerve que les choses se passent pas mal. Il faut je crois, reellement prendre le plus de recul possible et "observer" dans ces moments la.
    A mon sens si l'enfant reagit ainsi c'est qu'il y a un probleme. Le role du parent ici, n'est pas d'etouffer ou de stopper les reactions autour du probleme mais de le definir, de le comprendre, puis de le resoudre.

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  15. > Oh et pour la notion d'encouragement, je ne suis pas completement d'accord. Il est important d'encourager un enfant mais pas trop non plus. Je crois qu'un enfant doit etre content de lui meme par le simple fait qu'il a realise quelque chose seul. C'est ce mechanisme qui va le rendre autodidacte. Pour cela son trvail ne doit pas etre juge. Aussi bien de maniere negative que positive.

    Bises a toi Isa. Bravo pour ton travail et la passion que tu mets a cet ouvrage.

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  16. > Oh et oui Isa, je crois vraiment que l'environnement de l'ecole, de la creche est egalement important dans ce sens. Mes deux enfants etant scolarises dans une ecole Montessori, ils sont respectes a 100% et des etres tres libres. Il doit y avoir prolongation de la maison a l'ecole...

    A bientot.

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  17. Oui mais malheureusement ce n'est pas toujours a la portee de tous les ecoles Montessori encore une fois...

    Dan.

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  18. Oui Dan tu as raison ! Malheureusement. Et je suis consciente de cette chance (si le sacrifice financier dans lequel nous nous trouvons Marm et moi-meme peut etre appele une chance). Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut baisser les bras, au contraire, il faut redefinir le role de l'ecole publique plus que jamais ! Et pour ce faire il faut commencer par realiser de ce qui ne va pas et le montrer du doigt. Ensuite se mettre a la tache. Il y a du boulot, mais le jeu en vaut la chandelle. Vraiment. C'est l'idee la plus forte et la plus essentielle que partage ou ont partage tous les philosophes de notre monde, comme la principale vocation de l'education Montessori et de Steiner ou encore Waldorf, je suppose, qui est que l'humanite peut se sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve par l'education des nouvelles generations. La paix dans le monde ne tient qu'a cela, je crois (et c'est ma seule croyance).

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  19. Completement d'accord!

    Et pour en revenir a tes enfants, le petit Jules il est comment aujourd'hui? A 20 mois il ne tape plus du tout? On dit que les garcons sont plus castagneurs...

    Dan

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  20. :-D il essaye encore ! bien sur, mais doucement. Je ne crois pas l'avoir jamais vu vraiment faire mal! Si ce fut le cas c'etait par accident. Et les accidents arrivent, un coup de tete, un jouet qui passe trop vite et trop pres...

    Jules va sur ses 2 ans. Je passe encore un petit peu de temps a lui expliquer. Mais j'avoue que maintenant apres avoir tape gentiment il leve la tete et me regarde, parfois avec un sourire. La je me penche vers lui et je lui dit "non, il ne faut pas, tu fais du mal a la personne, tu ne voudrais pas que l'on te fasse ce mal. Si tu arretes et que tu t'excuses, la personne va te pardonner et continuer son activite avec toi". A ce moment la il arrete tout de suite. Parfois meme seul le regard suffit. Mais il n'a jamais fait preuve de violence, ni sur lui meme, ni sur les autres.
    Il lui est arrive quelques fois de jeter un objet a terre. Mais de la meme maniere je lui explique qu'il faut respecter cet onjet, et pourquoi, ce qu'il y a derriere l'objet, le travail, l'utilite, ect...

    C'est laborieux, mais cela marche.

    Je rejoins ici tous les commentaires plus haut, que je n'ai pas commente mais que je trouve d'une grande qualite. Merci pour cela, Kenza, Aline, Ludivine, Aotte, Laurence et Mir.

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  21. S'il le fait avec le sourire, c'est qu'il se moque non?

    Dan.

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  22. C'est la que nous nous trompons, nous les adultes. Nous assimilons ce sourire a la mechancete, l'idee de faire du mal par plaisir et satisfaction.

    Il faut vraiment observer et encore observer les enfants de maniere neutre et objective, pour realiser que c'est loin d'etre le cas !

    L'enfant cherche a capter le sourire-reponse de sa mere ici, il veut son attention, il veut voir si elle va acquiescer a son geste, le legitimiser.
    C'est la qu'il ne faut pas se tromper et reagir de la bonne maniere.
    Il ne faut surtout pas le legitimiser (l'acte) en le laissant faire, ni le legitimiser en le grondant de maniere demesuree ou pire en le frappant, meme soi-disant pour lui montrer.
    L'enfant est en phase de "test", il peut repeter ce geste pour valider son experience.
    Nous ne devons pas interpreter ce geste ni ce sourire comme je l'ai deja entendu maintes et maintes fois comme de "la mauvaise graine". Ce n'est absolument pas le cas ! Au contraire c'est une formidable opportunite pour lui d'apprendre !
    Et si cela est compris par le parent et transmis a l'enfant, alors je crois que oui, l'enfant devient une personne non-violente.

    J'ai moi meme ete "dressee", comme la majorite des gamins de ma generation et meme au stade superieur je devrais dire, avec de lourdes cicatrices, mais je ne jette aucune pierre non plus, des circonstances pesantes familiales, voire dramatiques ont fait que. J'ai mis beaucoup de temps a ensuite equilibrer mes emotions et j'ai egalement subit une forme legere et spontanee de bipolarite, realisee tardivement. Aujourd'hui je m'en sens completement guerie et sereine. Dans tous les cas je me rappelle de mes sourires, meme ceux tardifs, de lorsque j'etais gamine et que j'etais a terre, je me repetais de toute mon ame pour ne pas entendre le reste, "ne les oublie pas, surtout ne les oublie pas".

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  23. Ok je vois. Je comprend ce que tu veux dire. Et je crois que tu as raison, c'est difficile de se repositionner et de faire une croix sur son education. Mais tu l'as realise, c'est fort! Merci de partager ca avec nous! Je ne pensais pas jusqu'a aujourd'hui que ces sourires pouvaient etre interpretes ainsi. Je n'ai pas d'enfants, mais lorsque je regarde ceux des autres je croyais que c'etait un peu par "sadisme" qu'ils frappaient et qu'il fallait lutter contre.

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  24. Dans un sens ce que tu dis est tres interessant Dan! Je crois que le sadisme dont tu parles peut effectivement etre une consequence de ce manque de repere et de "consistance". Je ne crois absolument pas que l'enfant naisse sadique ! Mais il peut le devenir. J'ai un jour eu une discussion tres profonde avec une amie proche a la fac, qui m'a avoue toujours eprouver beaucoup de plaisir a rendre les gens de son entourage envieurs et desireux de son bonheur ou de ses affaires et qu'elle etait elle-meme tres jalouse. Que lorsqu'elle se moque d'une autre personne parfois, c'est aussi avec la meme emotion et qu'elle etait desesperee d'etre ainsi, elle en eprouvait de l'amertume, alors que je crois que c'etait quelqu'un de bien au fond.
    Je crois que c'est une consequence directe de cela, de ce manque de consistance, de repere durant l'enfance. on finit par eprouver du plaisir a se sentir dans la "hierarchie superieure".
    Les enfants marchent ainsi je crois.
    Et ce qu'il faut eviter c'est de laisser se transformer ce sourire de rassurance en un sourire du vainqueur, du plus fort...

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  25. Ca semble logique en effet. J'ai du croiser plusieurs sortes de sourires du coup ;-D. Merci pour la conversation. Ce fut enrichissant.
    A bientot.
    Dan

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  26. De rien Dan. A bientot. Bises.

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  27. je trouve ce débat trés interessant mais je voudrais nuancer tout ça.
    personnellement je suis contre la fessée et la violence en général. toutefois il m'arrive d'être fatiguée, à bout, et de crier (ce qui ne sert strictement à rien) et de taper (ouhhhhh ), mais ensuite j'explique que ce n'etait pas une bonne chose à faire etc etc...
    j'ai souvent des difficultés à tenir le cap et je m'égare souvent...et cela m'est d'autant plus difficile que mon mari ne voit pas les choses comme moi...pour lui une fessée ne fait pas de mal et les enfants doivent obéir....
    je dois donc me battre contre mes travers et contre ceux de mon mari...
    Mon 2ème, tape depuis tout petit trés facilement (et pourtant il n'a pas été tapé), il adore faire la bagarre etc et j'ai beau lui expliquer, il continue tjs...je sais que c'est un travail de longue haleine mais c'est épuisant au quotidien.
    par ailleurs je voudrais noter la question de la vie en collectivité.
    lorsque mon 1er est arrivé en ps de maternelle, il n'a presque pas été confronté à la violence, l'équipe enseignante était formidable, elle ne tolérait aucune violence mais expliquait bcp, mettait à l'écart etc etc...
    nous avons déménagé et ds sa nouvelle école, mon fils se trouve tous les jours confronté à la violence...au départ il l'a tres tres mal vécu, il se faisait bcp bcp taper (notament ds la cour), ce qui est tjs le cas...sauf que maintenant il tape aussi, pour se défendre mais aussi en tant qu'agresseur...
    l'équipe enseignante ne voit pas cela comme un problème, les maitresses interviennent peu, ou de façon arbitraire ou avec des mots blessants (tu n'es pas normal)...
    j'ai plusieurs fois tenté de dialoguer avec la maitresse mais elle ne semble pas vouloir entendre....j'ai l'impression de me battre contre le vent....je peux difficilement expliquer à mon fils qu'il est mal de taper si à l'ecole règne la violence et l'injustice.

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  28. Coralie je trouve cela formidable cette conscience et votre desir de resister malgre l'epuisement, votre entourage qui ne partage pas toutes vos idees. C'est un long chemin a parcourir. C'est epuisant et laborieux, je suis tellement d'accord et c'est un vrai travail a faire sur soi-meme, mais je vous assure que cela en vaut la peine. Les choses ne se resolvent jamais en un claquement de doigts, surtout si votre mari ne partage pas cette vue. Eduquer un enfant c'est serieusement un boulot a plein temps. Et encore une fois, la societe economique dans laquelle nous evoluons nous force a bosser a cote malgre tout, aussi bien la mere que le pere, et ne laisse pas beaucoup de place aux choix. Mais les choses ne peuvent que s'arranger a force de communiquer autour de cette idee avec votre mari.
    Vous n'avez pas a culpabiliser lorsque vous "craquez", vous allez a contre courant de votre propre education je suppose et ce n'est pas facile. Au contraire c'est admirable de decider de briser cette continuite et je vous dis bravo. D'ailleurs, j'ai lu votre blog et je trouve superbe le coin lecture pour votre enfant, avec le matelas au sol!

    Etre epuisee et perdre ma patience j'ai connu cela aussi. Il m'est arrive de crier a plusieurs reprises. Et comme vous, je m'excusais, je pense que c'est important de le faire. Cela ne m'arrive plus aujourd'hui.
    C'est aussi une question d'organisation, de maitrise de soi, ect...

    Je trouve egalement tres important votre commentaire sur ce qui se passe a l'ecole et il expose le drame que vivent les enfants dans un milieu ou ils vivent l'insecurite a leur echelle et ou les principes premiers de l'education ne sont pas respectes ni meme representes. C'est contre cela que nous devons lutter egalement. L'ecole se doit d'etre une continuite de la maison.
    Je crois qu'au final vous ne nuancez rien ;-) a mon sens nous sommes d'accord sur toute la ligne.

    Merci pour votre commentaire.

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  29. Et courage surtout. Ce que vous faites est vraiment formidable Coralie.

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  30. D'ailleurs, peut etre pourrions nous organiser une collecte d'idees et d'outils autour de cette thematique qui est de maniere generale la "violence" et qui pourrait etre utile a toutes et tous. Coralie par exemple aurait besoin de soutien pour son petit garcon qui se trouve dans une position delicate car il a d'abord ete une victime et qu'il devient ensuite l'agresseur (tiens cela ne rappelle rien a personne ?).

    Comment pourrions-nous mettre en place de maniere collective ce soutient, ici sur ce blog, par des aides, des idees, des methodes, des pistes d'organisation, de supports divers...

    Je sais qu'Aline par exemple se heurte egalement a des murs dans l'ecole ou elle enseigne. Que certains enseignants sont hermetiques a ce dialogue (pour tout un tas de raisons deja evoquees), sans parler de la hierarchie...
    Est-ce que quelqu'un aurait des idees a ce sujet ? Comment faire changer et bouger les choses a l'ecole et dans les lieux d'education publique ? Si il y a des idees a ce sujet, et que quelq'un se sent de faire article-collecte, merci de me le faire savoir ou a un autre auteur du monde des enfants.

    Sinon merci a tous pour le debat.

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  31. merci beaucoup pour ce soutien sans jugement...
    j'ai parfois l'impression de perdre pied avec mes 2 garçons (ma fille étant encore trop petite) et pourtant je suis à la maison...
    je sais au fond de moi que ce choix éducatif sera bénéfique plus tard pour mes enfants..
    je ne veux pas des enfants "bien dressés" aujourdhui mais des adultes heureux demain...
    toutefois le regard des gens et le peu de soutien de l'entourage (proche ou non) n'aide pas...
    j'entend souvent: tu es trop laxiste, tu les laisse tout faire, fait qu'ils obéissent, si t'es pas contente, occupe toi d'eux tte seule.
    Pire encore: l'acte violent d'une autre personne de la famille, pour qui cela est normal...comment ne pas bondir???
    Je me doute que tout cela ne doit pas etre évident pour Aline qui ,elle, a les 2 casquettes( maman et institutrice).
    de mon coté, j'ai envisagé de déscolariser mon fils mais d'un autre coté je me suis dis que ce n'était pas forcément un bon message à lui donner (qd on a des problèmes, on fuit), même si il n'est plus dans le mal-être, je sais que la situation reste difficile pour lui et avec le recul cela explique bcp de choses ds son comportement.
    je croise les doigts pour que cela aille mieux l'an prochain..mais je me fais peu d'illusions..mon 2ème va entrer en PS...

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  32. Bonjour à tous, je viens de découvrir ce blog et ce poste résonne en moi.

    J'ai eu des soucis médicaux à la naissance de mon fils et cela a entraîné en moi une grosse cassure, un poids physique...j'ai pris un avocat mais j'ai aujourd'hui un doute sur le fait d'être reconnue victime.

    Tout cela pour vous donner le contexte.

    De fatigue, je crie souvent sur mon fils, j'essaie de me retenir mais ce n'est pas forcément facile de changer sa nature, je suis une râleuse et je démarre au quart de tours. J'ai une vie fatiguante et stressante que je n'assume pas, que j'assume par amour pour mon mari qui a sa vie professionnelle ici (région parisienne).

    Il m'est arrivé par 2 fois (une fessée et une tape sur la main) de lever la main sur mon fils et de me rendre compte de l'énrome erreur que je faisais. Mon fils a aujourd'hui 28 mois et c'était lorsqu'il était petit.

    Dans la démarche d'avocat contre l'obstétricien, j'ai reçu en septembre dernier le rapport du médecin expert, ça a été un tel choc pour moi que j'ai été très très mal pendant longtemps.

    Ce qui m'a fait ouvrir les yeux ?

    Mon fils, en nourrice, passait du stade du petit avec 2 grands au grand avec 2 petits (les 2 grands étant scolarisés). Mon fils a rejeté l'un des petits. On a d'abord cru à de la jalousie soit disant normale comme entre frères et soeurs. Mais une grande violence s'est installée et je sentais mon fils en souffrance. Il tapait ou grifait le petit et le faisait en pleurant.

    J'ai décidé d'aller voir un psy avec lui, il en est resorti que mon fils avait pris toute ma douleur et l'avait associée à l'arrivée de ce petit garçon.

    Malgrè les séances, mon fils est toujours violent avec lui alros que parfois dans son discours il me dit qu'il aime T.

    J'imagine que mon fils n'a pas trouvé comment exprimé son mal être mais je ne peux pas le changer de nourrice, ni m'arrêter de travailelr pour m'occuper de lui.

    Pourtant il le verbalise bien "non maman, vas pas travailler, rester avec moi à la maison"

    Le débat de départ étant la loi sur la fessée, je dirais que je suis contre car une loi est toujours à double tranchant. Par contre une meilleure éducation et aussi une aide, car mon fils frappe toujours le petit et la rentrée scolaire approchant je pense que ça n'aidera pas.

    Mon message est certainement décousu et en vrac mais j'ai du mal à écrire là dessus.

    Je pense que je vais vous lire plus souvent, ça m'encouragera à aller de l'avant.

    Merci
    Aline.U

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  33. > Coralie la descolarisation n'est pas une fuite !! Au contraire, c'est un acte tres courageux que de homeschooler ses enfants. C'est une preuve de force que de s'extirper d'un systeme qui ne convient pas ! En revanche il faut que vous soyez certaine d'etre capable de le gerer. C'est egalement une piste, peut etre y-a-t-il dans votre entourage (ville ou village) des mamans qui sont comme vous et qui seraient pretes a faire de meme. A ce moment la vous pourriez organiser l'ecole a la maison, toutes ensembles !! C'est une piste, c'est quelque chose qui se fait beaucoup dans les pays anglosaxons et je trouve que c'est formidable c'est auto-gestion. Il y a une reelle proximite, un fort esprit communautaire, de beaux echanges avec d'autres parents... L'enfant recoit une education a sa mesure, il est respecte et surtout toujours socialise. Je crois sincerement que si un enfant est mis a mal dans un etablissement publique cela peut etre une vraie solution !
    Le changement d'ecole peut etre a envisager. Y-a-t-il une ecole accessible Montessori ou Steiner ou Waldorf dans votre region ?
    Sinon continuez votre resistance, et contre vous meme et contre votre entourage, n'hesitez pas a vous exprimer, c'est vous la maman !! Ne baissez pas les bras, vous n'etes pas la seule dans ce cas et ce que vous faites est remarquable. Ce n'est pas ici que vous serez jugee. Au contraire. Nous sommes des etres humains. En revanche s'accepter et choisir de changer c'est fort. N'hesitez pas a poser des questions, nous repondrons avec plaisir.

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  34. > Aline U. merci pour votre commentaire touchant. Merci de partager cela avec nous. Je comprend votre detresse. Vous etes dans une situation tres delicate. Vous avez conscience de votre erreur sur l'histoire de la fessee, c'est TB. Vous n'avez pas detruit sa vie, je vous l'assure. Vous etes dans une periode difficile et tres emotionelle de votre vie visiblement. Sachez vous entourer de reconfort et essayez de vous detendre. Les enfants sont effectivement des eponges et votre petit gars doit tout absorber. Essayer d'etudier les possibilites qui s'offrent a vous pour lui. Peut etre vous serait il possible d'envisager un mi-temps financierement parlant ? Et ainsi de rester un peu plus avec lui... Et surtout vous reposer. Ne serait-ce que pour un temps... Meme si cela implique un petit sacrifice financier pour une courte periode.
    Il est preferable de ne pas crier. Il est important de faire ce travail sur soi-meme. Il faut vraiment vous focaliser sur vous meme avant d'essayer de le faire sur votre enfant, et apprendre a vous detendre. Mettez vous un casque avec votre musique preferee, ouvrez la fenetre et respirez, enfermez vous dans votre chambre et meditez. Mettez vous la tete dans un coussin et criez de toutes vos forces.
    Courage a vous et egalement n'hesitez pas a poser des questions et demander des conseils. Il y a des parents ici, mais egalement des enseignants et des educateurs.
    Tout le meilleur a vous et courage.

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  35. Merci Sand de votre réponse
    Je vous suis de temps en temps sur votre blog et c'est comme ça que j'ai trouvé celui-ci.

    Depuis septembre j'avais entamé un temps partiel mais ma profession (comptable en cabinet d'expertise comptable) fait que depuis janvier je suis à temps plein.

    J'ai en projet dès la rentrée scolaire de mon fils en septembre (s'il est propre) de ne pas travailler le mercredi pour me consacrer à lui. Pas de tâches ménagères ou autre papiers administratifs, non juste lui et moi en fonction de l'humeur du temps des saisons.....

    Nous venons de déménager (samedi dernier) ça en rajoute à ma fatigue et ça me rajoute des transports mais avec le soleil je privilégie mes déplacements en vélo (je n'ai pas le permis mais je peux prendre le bus). Et sur la journée d'hier avec mon fils sur le siège derrière moi notre ballade a duré plus d'une heure (20 le matin et 40 le soir, je me suis perdue et pour rentrer c'est en pente !!!)
    Ce déménagement va aussi nous permettre d'autres possibilités d'activité (jeux dehors et jardinage). Jules ramasse tous les escargots, il les collectionne et ça me fait sourire car je faisais pareil au même âge.

    Je viens de voir vos articles sur Monterssori (pas encore tout lu) et je suis surprise des photos sur la chambre car avec quelques petits changements, celle de mon fils ressemble pour de nombreux points à cela sans même le savoir.

    Merci d'être vous et de partager avec nous.

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  36. C'est moi qui vous remercie.

    Vos projets de nouvelle vie semblent chouettes ! Envisager ce demenagement comme un nouveau depart c'est tres intelligent ! Good luck !

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  37. en effet il n'est pas simple de savoir quels choix faire..Qu'est ce qui est bon pour nous, pour notre couple, pour nos enfants??
    personnellement à la naissance de mon 1er je suis repartie travailler mais c'était un tel déchirement pour moi (alors que mon fils s'éclatait chez sa nounou) qu'à la naissance de mon 2eme, le congé parental s'est imposé, et il sera reconduit pour ma 3ème...tant pis pour le sacrifice financier...ces moments là de leur vie ne se rattraperont jamais..
    mais je comprend tout à fait celles qui partent travailler le coeur léger car elles ont trouvé un équilibre entre famille et travail.

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  38. Ouh, lala, un petit moment que n'étais pas venu par ici lire tous ces commentaires...
    @ Sand, oui, bonne idée celle d'un soutien collectif... ou par mail, ou par téléphone, comme j'ai déjà fait avec certaines personnes... je pense que le fait de pouvoir parler nous permet à tous d'évoluer et de faire avancer la cause des enfants!
    Oui, rien n'est facile dans l'éducation de nos enfants, que ce soit à la maison ou à l'école... la règle d'or, c'est observer et éviter les rapports de force... plus facile en effet à dire qu'à faire, mais ce qui est très important c'est d'être dans la conscience de ce que l'on fait, même si l'on se trompe, si l'on crie, si l'on s'énerve, nous sommes humains... il est toujours possible de revenir sur nos erreurs, la parole est un outil merveilleux, il faut nommer les choses, expliquer...
    Je trouve cela formidable vos témoignages Coralie et Aline U...
    Votre cheminement de pensée montre que vos questions témoignent d'une prise de conscience, quand on s'interroge en tant que parent ou éducateur, c'est que l'on a une capacité d'analyser une situation, si difficile soit elle pour la transformer, on est déjà sur la voie pour trouver des solutions positives. :-)

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  39. @Aline, oui c'est un bon systeme d'ecoute et de soutient. Dans quelques jours je publierais un article en appel a auteurs en plus.

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  40. Juste pour vous dire que ce soir, j'étais seule avec mon fils (mari à l'étranger pour le week-end) et que nous avons pris le temps et que tout fut très bon. Je suis allée le chercher chez la nounou, nous avons beaucoup marché, un arrêt devant la vitrine de modèle réduit, un arrêt boulangerie pour du pain et 2 petits bonbons (mon fils était aux anges, ce n'est pas souvent donc il apprécie comme une surprise), un arrêt à mon travail pour voir mon bureau (il est reparti de là avec des stylos), un tour dans un magasin de moto (il adore ça) et puis avant de reprendre le bus, un monsieur a accepté qu'il monte sur sa moto (là le bonheur), un petit arrêt dans le petit jardin, puis il m'a aidé à préparer à manger, nous avons mangé à deux, puis d'énormes câlins :) :)

    En fait voilà, il "suffit" de prendre le temps mais en semaine c'est pas forcément facile avec le rythme....

    selon le temps, demain ce sera ballade devant la caserne des pompiers juste la rue à côté (oui oui mon fils adore les moteurs) pour aller au parc, et puis surtout rien de "prévu", juste du "se laisser vivre" et "en profiter".

    Merci et bon week-end à vous

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  41. J'ai donné des fessées à mes enfants (et cela m'arrive encore), et même une fois une gifle qui a fait saigner du nez. Et pourtant je suis farouchement contre cette "facilité", tout comme je ne vois comment une loi pourrait m'aider. Je fais mon chemin, petit à petit : depuis que j'ai appris à "assumer" mon geste, je me trouve de moins en moins dans ces situations où tout m'échappe, je commence à savoir dresser le monstre que j'ai en moi, car c'est bien lui que je dois mater et non mes enfants. Car dans ces moments de violence, il y a aussi le désespoir, la détresse de ne plus savoir comment faire.
    (Inutile de rentrer dans les détails de mes rapports avec mes parents, emprunts de beaucoup de violence (verbale et physique) mais aussi beaucoup de fantaisie, d'ouvertures au monde et à la Nature, et de confiance…)

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  42. @Aline U, c'est chouette de pouvoir lire cela, offrir du temps à son enfant, c'est la plus belle des choses qui soit!
    Je me souviens d'une phrase de mon fils aîné, qui m'avait dit à l'âge de 4 ans, quand je passais beaucoup de temps pour passer mon aptitude pour devenir maître formateur, "T'en as marre d'être une maîtresse, hein, tu préférerais être une maman!", un cri du coeur face au peu de temps que j'ai accordé à mes 2 enfants durant ces qq mois... ça m'avait retournée...
    Les enfants ont juste besoin de partager les moments de leur existence sous le regard bienveillant des adultes qui les entourent...
    Joli week end avec votre enfant!

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  43. @Aline U, c'est bon de te lire. Merci de partager cela avec nous.

    @Anais, toi aussi c'est bon de te lire. Merci de nous dire les choses aussi sincerement ici. Je crois que tu vas aider beaucoup, beaucoup de meres qui nous lisent mais qui n'osent pas dire. Et je crois meme et surtout que cela va t'aider. Je te souhaite bonne chance dans ton propre chemin.

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  44. Je comprends très bien le témoignage d'Anais !
    Bien sûr je suis contre toute forme de violence et n'ayant pas d'enfant je n'ai jamais donné ni claque ni fessée ... Mais je comprends ô combien une maman puisse être fatiguée et dans l'élan ne trouver que cet acte pour stopper une crise ! Je reste persuadée aussi que c'est toujours mieux d'aller en reparler à l'enfant en s'excusant ou en expliquant son acte mais je crois aussi que cela ne doit pas effacer ce que l'enfant a fait . Je m'explique !
    Je vois souvent des mamans dire " oh ce n'est pas bien je t'ai crié dessus, ça ne se fait pas, excuse moi mon chéri, une maman ne doit pas faire ça ..." sans après reparler du pourquoi la maman a réagi de cette façon et l'enfant se retrouve en pleine puissance, il domine sa maman. je crois que chacun doit reprendre sa place et les parents doivent expliquer pourquoi ce que l'enfant a fait n'est pas acceptable... Souvent la maman culpabilise de ce qu'elle a fait et on ne remet pas de mots sur ce qui a déclenché son acte ! Je suis désolée si j'en choque certains parmi vous.
    J'ai très longtemps hésité à vous écrire ce commentaire puisque j'ai souvent entendu " mais toi tu ne peux pas comprendre puisque tu n'as pas d'enfant ! " ! Un autre débat !

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  45. Non tu fais bien d'intervenir Marie Helene et je partage ton avis. Le respect doit etre mutuel. L'enfant doit comprendre que certaines choses ne sont pas tolerables mais le parent doit tolerer son apprentissage en revanche. Il ne s'agit nullement de donner raison a un enfant lorsqu'il commet une erreur ! Surtout pas meme.

    Le fait que tu n'es pas d'enfant n'empeche pas que tu as le droit de t'exprimer la dessus comme tout le monde.
    Je ne vote pas, mais je participe au debat politique.
    Tu as le droit de te sentir concernee par l'evolution de la societe, meme si tu ne partages pas les outils qui sont mis a ta disposition... C'est pareil. J'ai rencontre des educateurs dedicaces et d'une grande intelligence et objectivite, meme si ceux ci n'avaient pas d'enfants.

    En revanche il faut lutter contre les adages, les phrases toutes faites qui circulent dans la societe et qui sont parfois vehicules par des personnes non concernees, de pres ou de loin. Ce qui est loin d'etre ton cas.

    Merci pour ce commentaire qui recadre encore un peu plus le champs d'action d'un parent !

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  46. Ce débat est très intéressant, car je l'ai eu en quelque sorte hier avec mes élèves... Les jeudis, un professeur stagiaire effectue un stage en responsabilité dans ma classe. Il a des difficultés avec la "discipline", même si mes élèves sont des enfants très chouettes.
    Hier, je les ai laissés s'exprimer sur leur ressenti, car depuis quelques temps, chaque jeudi, un petit groupe reçoit de manière "abusive" selon moi des punitions, sans véritablement en comprendre les raisons.
    C'est super difficile pour eux, ils se sentent envahi par un sentiment d'incompréhension d'un adulte qui laisse s'installer un climat assez peu propice au travail, beaucoup de bruit, de déplacements inopportuns , et qui se termine souvent de manière abusive par une une punition qui tombe parfois à côté, donnée par un enseignant débordé, qui ne comprend pas comment fonctionne un groupe d'enfants, par manque de formation. J'ai essayé de lui expliquer que je ne cautionnais pas les punitions qu'il donnait, que quand un élève dépassait les limites que nous avons fixées collectivement en classe, je prends le temps d'en parler avec l'enfant, ce que je lui demande de faire en général c'est de rédiger un petit texte qui m'explique, mais aussi aux autres enfants concernés, ce qui s'est passé, ce qu'il aurait pu faire pour éviter de transgresser cette règle. Cela permet à l'enfant de revenir sur son acte, de ne pas négliger son erreur, et d'y réfléchir après coup de manière apaisée, en différant.
    Je travaille beaucoup en classe coopérative, avec des conseils d'enfants, qui permettent à chacun d'avoir un temps de parole... ces moments sont assez fantastiques, car les enfants gèrent eux-mêmes leur réunion, avec un président qui anime, un secrétaire qui note, un ordre du jour que chacun aura complété... c'est un moment essentiel de la vie d'une classe, il s'y dit des choses très importantes, et permet très souvent de parler et de situations qui pourraient être à la source de conflits, ils désamorcent eux-mêmes ce qui pourrait dégénérer et causer des punitions... Une grande liberté dans un cadre humain très présent et à l'écoute, ce à quoi j'aspire... et que je souhaiterais faire comprendre à cet enseignant qui débute...

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  47. C'est vrai que je ne participe pas beaucoup ici alors que je lis régulièrement!!! C'est passionnant!
    En relisant mon com' d'hier je relève ça : "je me trouve de moins en moins dans ces situations où tout m'échappe", et pour moi, c'est là le nœud de mes contrariétés, c'est que je voudrais tout maîtriser! Et lorsque, dans les moments difficiles, je sens que je perds cette maîtrise, je perds aussi ma raison. J'ai souvent eu -aussi- l'idée que j'étais responsable de tout ce qui arrivait à mes enfants (chagrins, maladies, bêtises…), mais j'ai fini par comprendre que c'était cette idée, encore une fois, de vouloir maîtriser qui m'amenait à penser comme ça. J'ai vraiment commencé à lâcher prise depuis deux ou trois ans, à mon plus grand soulagement. Quand des amis me demandent pourquoi je consulte un thérapeute une fois par semaine, je réponds toujours que c'est pour ne pas taper mes enfants.
    Cette métaphore du monstre qui se réveille est vraiment ce que je ressens dans les conflits difficiles avec mes enfants, je suis comme dépossédée de ma raison par cet autre moi tyrannique qui jaillit de mon corps… j'espère un jour le terrasser une bonne fois pour toutes ; je sais que le chemin est encore long, mais je suis à présent sûre d'avancer sur le bon.

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  48. c'est extraordinaire tous ces commentaires, et comme dit très bien Anaïs "je sais que le chemin est encore long, mais je suis à présent sûre d'avancer sur le bon" c'est exactement ça pour moi, et la thérapie, le coaching, peu importe la méthode aide énormément à comprendre ses propres mécanismes, à les accepter afin de pouvoir ensuite ne plus s'y accrocher. La blessure peut être lointaine et tant qu'elle n'est pas analysée, décortiquée, elle se reproduit à l'infini avec sa dose de culpabilité. N'avez vous jamais remarqué que c'est dans les moments où l'on est mal que nos enfants nous font subir les tests les plus difficiles comme si on avait pas assez de nos problèmes ; mais voilà ceux sont des éponges on est mal, ils en ajoutent une couche, on est bien et disponible avec eux et c'est l'extase. Je viens de passer ma journée avec mon fils de 20 mois à jouer, discuter, expliquer, câliner, quel bonheur de le coucher avec ses petits yeux plein d'amour qui signifiaient merci d'être là.
    Et je rejoins Sand, la vie passe si vite, ils grandissent si vite, que moi aussi j'ai pour la 1ère volontairement mis mon job de côté pendant 2 ans et à mi-temps pour le second et je ne regrette rien, au contraire c'est fabuleux.

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  49. Super touchant, Anaïs, ce témoignage, bravo pour ce chemin...

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  50. Merci à vous tous pour ces échanges !
    Une petite phrase qu'un docteur a dit à une maman, épuisée par les pleurs de son bébé : " C'est normal que vous ayez envie de jeter votre bébé par la fenêtre, ce qui ne le serait pas c'est que vous le fassiez !"

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  51. Bonjour à tous,

    j'ai lu tous les commentaires, c'est passionnant et touchant. Je n'ai pas d'enfants, néanmoins les rapports adultes-enfants, l'éducation, l'école sont des sujets qui me passionnent !

    Je note bien cette phrase d'Aline (je crois) : "la règle d'or, c'est observer et éviter les rapports de force".

    Elle fonctionne aussi bien pour soi (parce que les rapports de force commencent avec la violence que l'on se fait) qu'envers les autres, adultes et enfants.

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  52. C'est bon de lire un débat et de se retrouver dans certaines phrases des participantes, j'ai été éleve avec des fessés et des claques mais jamais plus avec beaucoup d'amour et avant la naissance de Louis je ne m'étais jamais posée la question...je ferais pareil pour Louis... c'était la seule méthode d'éducation que je connaissais
    et finalement, c'est une envie d'essayer autrement qui me taraude depuis que louis est né ...et donc le coin est pour moi une solution à privilégié que j'essaye de partager avec le papa mais je sais la route longue...et c'est normal des fois de sortir de ses gongs il faut juste ne pas passer à l'acte...
    plus facile à dire qu'a faire...on verras

    bonne soirée

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  53. ce débat est vraiment enrichissant pour moi...
    exemple d'une situation que je viens de vivre: ce midi, il est bientôt l'heure de repartir pour l'école,je préviens mes garçons que ds 10mns il sera temps de partir, ils sont ok.
    au bout de 5mns je leur demande de descendre , d'aller aux wc, mettre les chaussures etc et invariablement cela dégénère..
    Corentin va bien au wc mais son frére court partout ds la maison, refusant de venir mettre ses chaussures, il claque les portes , sa petite soeur hurle à plein poumons et l'heure de l'école approche à grand pas...
    je finis par habiller mon 2eme, puis le bébé (qui hurle tjs), la mettre ds la poussette et finir d'habiller mon grand qui refuse de s'habiller seul...
    j'avoue que là je suis deja passablement énervée...et là...mon 2ème choisi de laisser de belles marques sur le mur avec un de ses jouets....je sors de mes gonds, hurle etc je suis trés en colère...on part pour l'école...je me calme...je repense à tout ça...mais je n'ai pas la solution....comment réagir qd tout se bouscule?? je n'ai que 2 bras....je ne peux pas etre attentive à tous en même temps....

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  54. Coralie, ça y est je viens de faire le lien... c'est toi, rhoo, j'suis longue à la détente parfois... contente de te trouver ici...
    Ce que tu as vécu aujourd'hui, on l'a tous vécu, on le vit régulièrement... ce qui est difficile avec les petits enfants, c'est qu'on ne vit pas dans le même espace temps... leur dire que dans 5min on y va, pour eux, ça ne veut pas dire grand chose... ces moments de départ sont souvent difficiles, parce qu'ils sont parfois plongés dans leur univers ou leur activité, qu'on doit les en extirper... alors, ils font, à juste titre, parfois tout pour entrer en résistance, parce que cette notion de temps ou d'activité somme toute non choisie, ils ne la comprennent pas... c'est ce que ton plus petit cherche à exprimer... c'est une forme de protection face à ce qu'ils sont souvent en train de construire dans des moments de jeux, ou de concentration... ce n'est pas pour cela qu'on peut toujours leur laisser le choix, car la vie est faite de contraintes...mais sache que c'est une réaction fréquente. Et c'est là où ils sont très forts, quand ils nous sentent affaiblis ou énervés par ces situations où l'on sent que l'on peut perdre pied, eux cherchent en nous des repères forts et rassurants, ils cherchent une réponse franche, claire, calme et dans le dialogue, ce que dans la précipitation et en voyant que le temps passe on n'arrive pas facilement à contrôler.
    Ce qui est chouette, c'est d'en avoir conscience et de nommer les choses... ne te colle pas trop la pression non plus, le fait d'en parler, d'y repenser, cela prouve que tu cherches à trouver des solutions, et que trouveras le meilleur pour toi et tes enfants...
    ::Sand, je peux la placer ici la citation de Winnicott?
    "Etre une mère suffisamment bonne..."
    des bises à vous 5 :)

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  55. @ Aline, oui "suffisamment bonne". Ce que beaucoup d'entre nous ont d'ailleurs tendance a identifier comme de la "perfection". Ce qui n'est pas le cas.
    En revanche la mere doit realiser de "l'omnipotence" de son enfant. Elle doit etre "suffisamment bonne" pour l'accepter et suffisamment bonne pour realiser et mettre en application l'implication de sa propre vie dans l'education de ses enfants. Le cas contraire, je crois que cela cause plus de soucis que de bien. Et pour la psychologie de la mere et l'education qu'elle va donner a son enfant.

    Je tiens a rajouter le terme de "pere" dans la discussion. Lorsque nous parlons de "mere", il s'agit du terme generique pour nommer le parent qui a le role premier d'educateur, c'est a dire celui qui passe le plus de temps a la maison avec lui. Dans de nombreux cas ce sont aussi des papas.

    @ Coralie, oui c'est la raison premiere a la perte de controle. La contrainte. Notre societe est aujourd'hui tres bornee, tres structuree par la contrainte.

    C'est l'une des principales raisons qui me fait apprecier la vie dans l'hemisphere sud.
    Ici, les rdv chez le docteur n'existent pas. On arrive on prend un siege dans la salle d'attente, on attend son tour selon l'ordre d'arrivee. Si c'est urgent, ou si l'on vient avec un enfant qui souffre, les autres patients disposent de suffisement d'empathie pour laisser leur place. On n'attend pas plus qu'en France pourtant, car l'equilibre se fait naturellement.
    Autre exemple. L'ecole. Il n'y a pas de contrainte d'horaire a l'ecole Montessori. On arrive entre 8h15 et 9h00 dans la cour de l'ecole ou a l'entree de la salle de classe. Entre 8h15 et 8h45, l'enfant a droit au salut individuel, l'enseignant lui serre la main et lui demande comment il va. Si l'enfant arrive plus tard, il est salue par un rapide sourire et un signe de la tete. Il doit prendre place dans le silence.
    C'est simple comme la pluie et le beau temps. Il y a des matins ou l'on est rapide et d'autres ou l'on est plus lents. C'est la vie et ses imprevus. Cela doit etre respecte de tous.

    Nos societes europeenes ont perdu ces valeurs humaines simples car elles sont propulsees dans la competition, le rendement, poussant les individus vers l'anonymat.

    Il faut aussi savoir prendre le temps de cueillir les roses de la vie. De les sentir, de les observer. Tanpis si l'on arrive en retard. Etre parent ce n'est pas etre dans une course constante et pertuelle.
    C'est aussi pour cette raison que je crois qu'un enfant dont les deux parents travaillent, n'a malheureusement pas acces a cette qualite de la vie.
    Coralie, tes enfants ont beaucoup de chance de t'avoir avec eux constament.
    Ce que je te suggererais ici comme conseil, c'est de prevenir et de lancer une dynamique vers ce depart pour l'ecole beaucoup plus en amont que 5 ou 10 minutes. Par exemple faire en sorte que sa derniere activitee soit effectuee et terminee 10 ou 15 minutes avant. Qu'il puisse prendre le temps de lacer ses chaussures et etre passe aux toilettes.
    Un enfant a besoin de beaucoup plus de temps je pense, pour se preparer. Il ne doit pas etre dans la course mais dans la realisation de chaque moment routinier de sa vie. Ce que dit Aline sur les activites en cours est extremement juste. C'est frustrant de se voir arreter son activite en cours de route. C'est quelque chose que moi meme je deteste.

    Merci pour cet exemple Coralie qui expose parfaitement un moment de stress non ou mal gere qui peut nous faire vite deraper.

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  56. Coralie je viens de finir une journee de formation a l'ISMS. Cathy Swan, la directrice de l'ecole qui dirigeait ma formation, a utilise exactement l'exemple que tu donnes ici.
    Je traduis son discours :

    "Si vous demandez a un enfant 10 minutes avant de partir de se preparer, de mettre ses chaussures et sa veste, d'etre passe aux toilettes et d'avoir plie l'activite qu'il est entrain de faire puis de vous rejoindre devant la porte, vous pouvez etre sur que c'est exactement l'inverse qui va se passer.
    Il n'a pas la notion du temps comme un adulte peut l'
    avoir, il n'envisage pas son amplitude de la meme maniere. Il faut structurer cet espace temps, le rendre concret, en commencant a l'avance, 20 minutes au moins : dans 10 minutes, on range le jeu. Au bout de 5 minutes, vous repassez et lui dites, nous allons commencer a ranger le jeu, il va etre l'heure. Le parent peut aider a la dynamique. Une fois le jeu ranger, l'esprit de l'enfant est libre. Il ne faut pas dire a l'enfant : vas au toilette. Mais plutot lui dire, si tu as besoin d'aller au toilette c'est le moment, tu ne pourras plus y aller sur le trajet. [Je suppose ici que l'enfant peut aller au toilette durant sa classe ? Nous les adultes, n'allons nous pas au toilette durant nos heures de travail, sans avoir a demander l'autorisation ou la fin de notre temps de travail, sinon ce serait humiliant et genant...]. L'enfant a alors le pouvoir de decision, d'une action concernant ses propres besoin. Ensuite, vous pouvez lui suggerer de commencer a lacer ses chaussures. Il sera alors pret. Si l'enfant n'est pas force mais guide, il s'executera. Il est egalement important que toutes nos phrases soient tournees de maniere positive."

    L'aspect positif dans le dialogue est fondamental. Un exemple concret. Plutot que de dire a enfant : "Enleves tes pieds du canape", il est plus interessant de lui dire, "Tes chaussures appartiennent au monde du sol. Elles doivent y rester, c'est leur place". Ect... Si la vie de tous les jours est ainsi rendue agreable par le parent, l'enfant sera lui meme un etre agreable.

    Je viens tout juste de rentrer de mon cours qui etait tres interessant et enrichissant, et j'ai voulu le partager avec vous. Je vais attendre de finir la formation completement et vous faire un petit compte rendu.

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  57. Merci Sand de nous faire partager ça... formation grâce et courtoisie, extra!
    C'est le même point de vue et discours que j'avais reçu en formation 3-6 à l'ISMM.
    Cette notion de temps que l'on "décide" pour l'enfant, avec nos préoccupations d'adulte est très présent dans le mauvais sens du terme dans l'école dans laquelle je travaille. Les élèves le vivent en permanence, très difficile aussi pour moi de travailler ainsi, car je dois me contraindre malgré tout à imposer à mes élèves des rythmes qui ne sont pas les leur : l'horrible sonnerie de la récréation, je dois surveiller la cour, les enfants aimeraient terminer un travail ou passer du temps dans la classe : interdit!

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  58. c'est bien cette formation, on attends le compte rendu, t j'ai pris note pour la notion du temps

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  59. J'adore les chaussures qui appartiennent au monde du sol !!!
    Encore Sand !

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  60. Oui moi aussi. La raison est claire et surtout juste. Si l'enfant veut en savoir plus, les explications conforteront cette idee...

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  61. merci beaucoup..en effet c'est plus claire pour moi et me donne des pistes à suivre...(pour ce qui est du pipi, malheureusement je dois l'obliger à y aller car la maitresse est spéciale, mon grand a eut pas mal d'accidents pipi car elle refusait qu'il aille aux toilettes qd il demandait car c'est 1 personne à la fois ou finir son travail d'abord etc etc)....

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  62. Coralie, tu habites loin de Roubaix? Il y a là-bas une école Montessori (sous contrat, donc tarifs moins chers) avec un éducateur formidable! J'y ai effectué 2 stages lors de ma formation, des moments inoubliables pour moi.

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  63. y'a plus d'1h de route.....donc impossible au quotidien à gérer....
    j'avoue naivement que pour moi l'école classique était très bien car la 1ere annèe pour Corentin fût formidable...
    Arrivé dans le Nord, le retour à la réalité fût difficile et mon petit homme a eut bcp bcp de difficultés à s'adapter.
    Les mentalités ne sont pas les mêmes et surtt on a du tomber sur LA maitresse qui n'aime pas les enfants...
    Ce qui me rassure c'est que d'autres parents sont du même avis que moi...
    Mais bon, cela m'aura obligé à ouvrir les yeux sur un monde scolaire que je ne connaissais pas...celui où l'enfant n'est pas la priorité...

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  64. superzut... bon courage ma belle...:)

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