vendredi 2 juillet 2010

les enfants et les armes


Ceci n’est pas un thème facile à aborder, mais il faut je crois en parler.
Mais avant un tout petit pas en arrière. Je dois dire que je connais la guerre ayant travaillé plusieurs années au Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR – Genève) et ayant fait des missions dans des coins plutôt difficiles comme le Sierra Leone et l’Irak, pour n’en citer que deux. Je peux reconnaître des tires de mortiers, et j’ai vu ce que des bombes peuvent provoquer en tant que souffrance physique, mais également la souffrance de perdre des êtres chers, de voir son monde s’écrouler pour des enjeux politiques, etc. (Je suis en ce moment en longue « pause Maman » depuis que mon fils –conçu par une nuit de bombardements intenses dans le nord du Yémen !- est né en Janvier 2009). Mon mari pour sa part est médecin également au CICR et est Afghan. Lui la guerre, il ne connaît que cela. Il est difficile de s’imaginer son enfance, avec la perte de proches, les pénuries, la peur… Et sa famille est toujours en Afghanistan.
Voilà pour le petit pas en arrière, mais c’était simplement pour mettre la chose dans son contexte.
Ici je veux parler des enfants et des armes comme jouet.
Il n’y a pas longtemps lors d’un séjour à Paris, mon fils s’est approché de quelques enfants qui jouaient au Jardin du Luxembourg. Il y avait des jouets au sol. Il en a pris un et l’a levé haut avec son bras. C’était une Kalachnikov en plastique bien sur, mais bien noire et pour moi bien vraie. Cette image m’est restée gravée comme ces enfants que j’ai vus au Sierra Leone et autres endroits. Mon cœur battait à tout rompre et j’ai eu les larmes aux yeux en le voyant brandir cette arme. Je lui ai enlevé le jouet de la main doucement en lui disant « laisse ce n’est pas un jouet ». Et nous avons continué notre marche. Mon fils avait 16 mois.
Quelqu’un m’a dit : « mais les armes c’est comme le sexe ou la drogue – il faut en parler. » Certes, mais on n’achète pas des paquets de cigarettes ou des bouteilles d’alcool en plastiques comme jeux !
De la même manière, on me dit que les enfants sont d’instinct agressif. Certains vont peut-être naturellement prendre un bâton et le brandir comme une épée, et une petite fille pourrait donner une bonne fessée à sa Barbie même si elle n’en a jamais reçu. Je ne suis pas certaine que les enfants soient « agressifs » par nature comme on me le dit. Je ne m’y connais pas en psychologie infantile, mais je crois que le milieu dans lequel ils grandissent est ce qui va leur apprendre à reconnaître le bien du mal. Si on ne crie pas sur eux, ils ne crieront pas sur d’autres. Si on ne les frappe pas, ils ne le feront pas. Ai-je tord ? Peut-être. Mais au moins, si la petite bat sa Barbie à lui fendre le crâne et le petit prend un bâton contre son compagnon, on peut au moins expliquer que ce n’est pas bien et pourquoi.
Il est trop facile de laisser les choses se faire parce que c’est « naturel ». La violence n’est pas naturelle, de cela j’en suis convaincue. Le fait terrifiant pour moi dans l’exemple du Jardin du Luxembourg fut de voir que des parents offrent des jouets de guerre à des enfants dans un pays « civilisé » où ils ont la chance de ne voir des armes que portées par des agents de la loi.
Je vous laisse réfléchir.

L’illustration est du merveilleux film du cinéaste japonais Hayao Miyazaki « Le tombeau des lucioles ». Si vous ne l’avez pas vu, je le recommande vivement. 

18 commentaires:

  1. Pour ce qui est de la violence contenue dans chaque enfant, je ne sais pas si elle est vraiment absente. Ce dont je suis persuadée c'est que les enfants ont toujours besoin d'explorer leur énergie, leur vitalité (et quelquefois leur agressivité). Là dépend en effet, le contexte en guerre ou non mais aussi l'accompagnement éducatif. Je suis bien-sûr contre les armes en jouet. Je serais beaucoup plus à l'aise avec les constructions de l'enfant, avec du bois ou autre chose même si l'objet ainsi matérialisé se veut le plus proche de la réalité. Et aussi un accompagnement du jeu, un décalage, une mitraillette de bulles d'amour (ou que sais-je): je suis touché, wouah, je suis aimé!

    Cette réflexion est encore plus concrète avec ta situation, merci du partage.

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  2. Merci pour ce post et ce témoignage si poignant !
    Je dirais quant a moi que la violence est le moyen d'entrer en interaction avec son prochain quand on ne dispose pas de mots. Je rencontre ça souveent en classe : quand un enfant n'arrive pas a s'exprimer, il donne des coups. Une année, j'ai eu dans ma classe de MS ( moyenne section) un enfant handicape qui ne parlait pad mais tapait bcp ses camarades. La majorité de la classe ne l'aimait pas car il lui arrivait d'être violent et ils lui rendaient les coups. Le jour ou je leur ai explique qu'Elias était différent et qu'il ne faisait pas ça pour leur faire mal, qu'il n'arrivait pas a communiquer et que c'était sa façon de tisser un lien, le comportement des enfants a changé. Désormais, ils répondaient par des mots et non par des coups.
    Je pense qu'il ne faut pas confondre la violence physique comme un enfant qui tape la cuisse de sa maman car il est mecontent ( ça nous est arrive cet après midi et après que je lui ai dit qu'il avait le droit d'être mécontent mais pas de taper, il m'a demandé pardon a gd renfort de câlins !) et la volonté de faire mal. Je croi que c'est cette dernière qui n'est pas inné chez l'enfant...

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  3. Article bouleversant.

    Pour tout dire, j'avais dans l'idee d'ecrire a ce sujet depuis mon article sur la fessee >>> http://the-world-of-the-children.blogspot.com/2010/04/recemment-jai-lu-quelques-articles-sur.html

    Je suis ravie de ne pas l'avoir fait !

    Tout d'abord Kenza, merci pour ton article. Ce film est magnifique, comme toute la serie des Miyazaki d'ailleurs.

    J'ai envie de dire ici plusieurs choses, soulevees par ton article et par le commentaire de Vanessa.

    Je m'oppose egalement completement contre tout jouet commercialise ressemblant a une arme, un soldat, un engin de guerre, de violence... Jouer a la guerre c'est effectivement quelque chose qui ne doit pas etre encourage et meme decourage. L'enfant doit realiser qu'il s'agit d'horreurs.

    Cela etant dit je pense que ce doit etre une opportunite pour en discuter avec l'enfant si cela se produit par mimetisme (entre enfants, suite a un dessin anime, un film, un livre, ou meme de l'education historique, ect...). On ne peut eviter cela completement et je pense meme qu'au fond c'est un mecanisme sain de l'envisager, et cela bouscule les emotions d'un enfant, son imaginaire, ect. dans le bon sens egalement. Chez nous, nous n'avons pas la TV, cela simplifie certainement des choses. Les videos que j'achete traitent rarement de guerres. Pourtant il m'arrive de regarder des journeaux televises sur internet, des videos, il arrive que ma fille pose des questions, je lui montre ce qui se passe a travers le monde lorsqu'elle me le demande. Bien entendu je ne depasse jamais ses attentes. Mais lorsqu'elle est en demande, je lui montre la verite sans rien cacher. Certains Miyasaki sont armes. Je trouve cela sain effectivement que les enfants aient conscience de ce qui se passe dans le monde, que cela travaille leur imaginaire. Ils ont besoin de digerer cela et parfois je crois qu'il est necessaire que cela passe par un "jouer a". J'ai souvenir de ma fille faire semblant de fumer avec un petit baton par exemple (nous sommes d'anciens fumeurs), jouer a se servir du cafe ou du vin lorsqu'elle joue a la dinette, ou encore prendre un baton pour une epee. Elle n'a jamais pris un baton pour un pistolet ou un fusil, elle n'aime pas la violence et a peur des armes, mais je pense que si cela c'etait produit, j'aurais senti beaucoup de naturel, meme un besoin necessaire dans l'idee d'agir ainsi. C'est aussi pour eux une facon de digerer des informations, des situations. C'est ensuite le role des parents que d'expliquer a leurs enfants la signification de leurs actes, de leurs gestes. En revanche je condamne l'idee qu'un parent achete un instrument, un jouet pour ce faire, car nous perdons ici la valeur de l'imaginaire, de la representation et donc une partie considerable du "faire semblant". On ne doit pas basculer dans un encouragement a jouer a la guerre. Cela doit etre decourage sans etre interdit. Mais c'est mon avis.

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  4. je vais peut etre me faire l'avocat du diable mais même si je suis archi contre les jouets/armes et que je n'acheterais jamais un pistolet en plastique, j'ai dû faire face à des situations...
    Mes garçons savent que taper ce n'est pas bien, pourtant ils font souvent "la bagarre" pour jouer.
    Ils savent que faire du mal à un être vivant ce n'est pas bien et pourtant ils sont attirés par des jeux un peu agressif.
    Il y'a env 1an j'ai surpris mes garçons à jouer à l'épée avec 2 batons en plastiques qui servent à tenir les ballons (eut ds un fast food), j'ai trouvé ça très dangereux donc je leur ai fabriqué des épées en tissu rembourré afin qu'ils puissent jouer sans risque car de toute façon, ils auraient prit autre chose pour jouer.
    Il y'a peu ce fût des jeux de cowboys et de pistolets qui les interessaient, j'ai donc fait faire des pistolets en tissus.
    je ne vais pas au devant de leurs jeux, je ne les incite en rien amis quand je vois qu'il y'a une demande de leur part je ne refuse pas.
    En revanche cela reste des jouets en tissus, qui ne sont pas des répliques exactes, qui laisse encore place à l'imaginaire.
    Cela n'empêche pas d'avoir une discussion sur le sujet et d'expliquer encore et encore.
    Je pense que certains enfants ont aussi besoin d'expérimenter ça et qu'il faut les accompagner aussi dans ces découvertes.
    Pour moi refuser en bloc ce genre de jouets est une façon de faire mais c'est un peu du déni... (je me souviens d'une mère de famille qui retirait ses filles de l'école le jour où était visionné une vidéo sur les camps de concentrations car c'était trop horrible et elle ne voulait pas que ses enfants voient ça)
    Il ne faut pas non plus mettre nos enfants dans des bulles, je crois qu'il est possible de les accompagner sur ce sujet sans craindre d'en faire des enfants agressifs ou violents.
    Mon 2eme garçon(presque 3ans) est un "bagarreur", sauf que depuis qu'il s'exprime mieux, il tape bcp moins.
    Il devait surement ne trouver que cette solution pour s'exprimer lorsque ça n'allait pas, petit à petit ça se calme...

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  5. je suis plutôt d'accord avec le dernier commentaire. Je ne suis pas pour les jouets en plastique ressemblant de trop près aux vraies armes mais pour autant, je pense que les enfants ont besoin de cet exutoire du jeu (et parfois jeux de guerre ou de bagarre) pour justement aller au delà de la violence contenue en eux. Les jeux de guerre ont toujours existé (le film la guerre des boutons en est la parfaite illustration) même dans des époques sans télévision ni médias. Encore une fois, je pense qu'il est mieux d'exprimer une certaine forme de violence dans le jeu (et pour ma part, je suis persuadée que tout être humain naît avec cette forme de violence en lui) que par de vrais actes. Nous avons choisi une éducation non violente pour nos enfants et pour autant, ma fille a un pistolet en tissu et joue souvent avec un bâton comme épée (sans taper sur l'autre, c'est interdit) mais d'un autre côté, elle est très câline avec les autres, son frère (qui a 6 mois donc encore bébé) et vraiment gentille. Il faut effectivement ne pas les faire vivre dans une bulle tout en leur donnant de solides bases d'amour de soi et des autres.

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  6. Je rejoins assez Coralie et Lilibulle.
    J'ai efface mon deuxieme commentaire qui reprennait quasi texto ce que j'avais deja dit dans mes commentaires sur la question de la fessee pour ne pas tout melanger.

    Les armes en mousse ou en tissu sont des detournements interessants qui garde une porte ouverte sur l'imaginaire en effet.

    Cela dit j'aimerais apres reflexion apporter une nouvelle entree. Je pense que nous n'avons pas une vision aussi objective et emotionnelle que Kenza sur la question. Je crois qu'il y a un vrai fosse emotionnel entre celui qui a connu la guerre reellement et ses atrocites, et ceux qui l'observe de maniere exterieure.

    Je pense que nous avons egalement une vision, un ressenti beaucoup plus detache et conditionne a accepter des jeux de guerres entre les enfants.

    Pour reprendre l'idee de la guerre des boutons qui est un roman de Pergaud sorti en 1913, je pense que le comportement des enfants decrit dans ce livre n'etait certainement pas le meme que celui des enfants de 1918, ni leurs jeux. Les peres n'etaient plus la, les meres ne voulaient certainement pas voir leurs enfants jouer ainsi...

    Je me demande si notre non-objectivite, notre non-vecu d'une telle chose, ne fait pas egalement que nous acceptons ces jeux plus facilement.

    Apres reflexion, je pense voir un peu plus le point de Kenza.

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  7. C'est marrant parce que je voulais faire un message sur mon blog a ce sujet...
    Je n'ai pas encore d'opinion arretee (si tant est qu'il faille en avoir une !), mais je vous fais part d'une lecture que je viens de terminer :
    C'est un livre de Bettelheim "Comment etre des parents acceptables : Psychanalyse du jeu"
    Le titre est nul, il ne faut pas s'y arreter...

    ca serait decidemment trop long de developper en commentaire, mais je vous conseille ce livre, meme si je ne suis pas d'accord avec tout et que Bettelheim a ete pas mal critique (notamment sur sa vision des autistes, mais ce n'est pas le propos de ce livre)

    Il parle du pb des medias, qui annihile totalement l'imagination et offre des "prefabriques" aux enfants.

    je vous colle ici un extrait de mon resume (je prends des notes quand je lis, comme je lis bp, histoire de ne pas oublier les 3/4...) :


    "Ce qui compte par-dessus tout dans le jeu, c'est la spontaneite et l'autonomie de l'enfant.

    Le fait de lui offrir un jouet implique que nous lui permettons de l'utiliser comme il le desire; il implique aussi, et c'est + important, que nous avons confiance en lui et pensons qu'il l'utilisera d'une facon appropriee.

    = Permettre a l'enfant d'affirmer sa liberte, d'etre responsable de lui-meme et d'echapper avec soulagement, tant que dure le jeu, a la domination des adultes.

    L'enfant vit dans le present immediat et dans l'etroite limite de son experience directe.

    Les jeux de guerre et pistolets :
    Certains parents reagissent avec exces a ce type de jeu. Ils sont en general inspires bp plus par leurs propres idees sur l'agressivite que par le souci d'aider l'enfant a maitriser la sienne en jouant ainsi.
    Idem pour d'autres anxietes, d'ordre sexuel par ex, que de nombreux enfants tentent de calmer par des jeux agressifs. Si on interdit ces jeux, on bloque la soupape de securite necessaire qu'ils procurent.

    = decision par « pacifisme » : mais on n'agit ainsi par pour le bien de son enfant mais a partir de notre propres preoccupations d'adultes.

    Ces jeux donnent a l'enfant l'impression qu'il peut se proteger et lui permettent de se decharger de ses tendances agressives, celles-ci ne pourront alors pas s'accumuler dans l'inconscient et + tard, ne chercheront pas a s'exprimer de facon dangereuse."



    Bon, je vous avoue que son opinion sur la propre reflexion et opinion des parents m'a fait reflechir...


    Je termine par une citation de Georges Orwell, tiree de son livre :
    "LE socialiste qui surprend son enfant a jouer avec des soldats de plomb se revolte tjs; mais il serait incapable de leur trouver un substitut; des pacifistes de plomb ne feraient certainement pas l'affaire"
    ...

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  8. Et sinon, je suis une grande grande fan de Miyazaki, mais "le tombeau des Lucioles" n'est pas lui... Il est de Isao Takahata !

    Il n\'empeche que c'est un film sublime, qui me fait fondre en larmes a chaque fois, j'ai du mal a terminer de le regarder... (ames sensibles, vous etes prevenues...)

    Et j'ai lu le livre (puisque c'est une histoire vraie, terriblement dramatique... sauf la fin est differente forcement, vue que c;'est une autobiographie, celle de Akiyuki Nozaka)
    Je vous le conseille, c'est edifiant, et ca fait du bien de voir le point de vue d'un Japonais sur la 2nde guerre mondiale....

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  9. J'adore la citation d'Orwell !!! :-D

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  10. Et je pensais que le Tombeau des Lucioles etait de Miyasaki aussi ! Au temps pour moi !

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  11. en effet je pense que notre point de vue est forcément différent de celui de Kenza car nos vécus sont très différents.

    Marie: je ne savais pas que tu étais ici, je te suivais sur tes "doudous d'eliott".

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  12. He Coralie salut !!!
    Coralie ca ne me disait rien, mais Thaoser, ben oui, je me souviens bien ! .
    c'est rigolo de se retrouver comme ca par blog interpose :)

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  13. Merci pour les commentaires.
    Oui en effet pour le réalisateur du film - mais comme il a été produit par les Studio Ghibli qui appartiennent à Miyazaki j'ai simplement mis son nom. Je m'excuse.
    Quand aux armes comme jouet -- je reste contre vue mon expérience et je crois que ceux qui ont la chance de vivre dans un pays en paix devrait justement prendre le temps d'expliquer le mal que les armes font. Je ne dis pas qu'il faut vivre dans une bulle, mais être responsable. Pour reprendre un exemple cité, on n'achète pas de drogue ou cigarette en plastique pour jouer. Et de plus, pourquoi arracher une fleur qui ne nous a rien fait? C'est simple comme concepte. Ce n'est pas du pacifisme à outrance , mais le respect des autres, des choses, de soi.
    Pour mon fils, il sera confronter aux armes vu le travail de ses parents, son héritage et bien sûr les lieux on nous vivons et allons vivre. La guerre n'est pas un jeu.
    Merci encore pour vos réactions -- j'ai beaucoup appris.

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  14. Pour ma part je te rejoins beaucoup Kenza. Nous avons beaucoup de "chance" aussi et nous devrions le communiquer egalement a nos enfants...

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  15. Je suis tres contente d'avoir lu tout ca, mais je crois que je vais mettre du temps a mettre de l'ordre dans mes idees...

    Faire comprendre a nos enfants, tres tot, les ravages de la guerre (de la facon la plus "simple" qui soit, sans les traumatiser evidemment !), la perte et la douleur liee aux drames de tous les jours, a cause des armes, le respect des autres, le fait que chaque guerre soit le resultat d'une epouvantable ignorance de l'autre, et tres souvent lie a la religion, ca me parait essentiel, et, tout comme dit Sand, le fait de communiquer a nos enfants quelle chance nous avons de ne pas vivre dans un pays en guerre

    Ceci dit, meme si nous ne sommes pas en guerre, nous vivons dans des societes ou la "guerre" entre individus est omnipresente. C'est une forme de violence LARVEE qui fait rentre insidieusement dans les tetes de nos enfants...
    _on se comprend bien, je ne tends absolument pas a mettre ca a l'egal de la guerre "ouverte" comme il y a encore tant dans le monde, et comme Kenza et son mari peuvent la connaitre !!_
    Juste que je pense qu'il ne faut pas se voiler la face : nous vivons dans des societes tres violentes.

    Toutes les societes ont tjs ete violentes, mais avant (Rome antique, Grece, Monde perse, Amerique pre-colombienne, etc....) la guerre avait des REGLES. Meme en guerre, le respect de ses regles etait de mise (pas de combat durant l'hiver par ex). On respectait aussi les vaincus (a leur maniere...)
    Est-ce que l'Homme, en evoluant, perd toute notion de respect envers l'autre, pour qu'auj, partout dans le monde, il n'existe plus de regles nulle part ?

    qu'est ce que j'essaie de dire la ?
    Que la violence est, je pense, un peu en l'homme tout de meme. (je sais que tout le monde n'est pas d'accord)
    SInon, nous aurions connu des societes pacifistes ! A nous de maitriser, de l'endiguer, de la canaliser cette violence en nous.
    Et je me demande si les jouets ne sont pas la pour ca, effectivement....

    Apres, hors de question d'acheter de VRAIS jouets, pistolets, mitraillettes... Jouets en tissu, en carton, bouts de bois, c'est parfait !

    Sur ce, je continue d'y reflechir :)

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  16. @ Marie : "Sinon, nous aurions connu des societes pacifistes !" >>>> Oh mais l'humanite en a connu des tas ! Au Nepal, en Grece antique avant les guerres de Peloponnese, en Nouvelle Zelande et en Polynesie chez les Maoris (qui sont loin d'avoir toujours ete des guerriers !), en Amerique avec les indiens Hopi, en Amazonie, en Afrique noire aussi, et egalement chez certaines tribus Papous de Nouvelle Guinee non cannibales !

    D'apres moi la violence n'est pas "en nous". C'est en revanche une resultante. Et c'est sur ce simple constat que je base toute ma croyance en l'anarchie.

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  17. Ton article est très touchant Kenza.
    J'ai été très choquée l'année dernière en CM1 lorsqu'un enfant se retourne vers son copain et lui fait un signe sur son cou comme s'il l'égorgeait ! Alors que c'était son copain et qu'ils n'étaient pas en conflit mais juste par jeu. Et à l'école ce qui me fait peur c'est cette montée de violence. Oui certains enfants sont violents car c'est leur seul moyen de communication mais pour beaucoup c'est devenu comme un réflexe : il m'embête je me défends ! Et le pire c'est lorsque les parents me disent " on lui a dit de ne pas taper en premier mais si on l'attaque il doit se défendre, on ne veut pas qu'il devienne le "faible" sur qui les autres vont taper" ! Et les enfants se retrouvent pris entre deux discours contradictoires de la part des adultes : celui de certains parents et celui des enseignants qui dit que la violence est inacceptable, que l'on peut être en colère mais que l'on n'a pas le droit de taper quelqu'un d'autre !
    Nous avons un sacré travail à faire la dessus.

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  18. Très bel article de Kenza, dont je partage la sensibilité.
    Dans ma classe, les garçons créent des pistolets avec des Duplo !! Je leur ai interdit de le faire mais ils recommencent chaque jour.
    Je pense que dans chaque garçon repose un guerrier ou un chevalier (on pense à Perceval).
    Des histoires, des contes aident à comprendre certaines choses.

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