mardi 29 juin 2010

Donner du temps / donner du temps au temps

S'il y a bien un facteur qu'il faut prendre en compte lorsque l'on est un parent, c'est celui du temps.
Nous sommes dans cette société impatiente, où obtenir ce que l'on veut (mais pas forcément dont on a besoin) dans un claquement de doigt, est la norme, voire la revendication.
Mais avec les enfants, ça ne marche pas comme ça. Nous sommes soumis à la "loi de la ferme" : on prépare la terre, on plante, on prend soin des semis, on les laisse grandir, et ensuite seulement on récolte. ou pas. selon les intempéries de la vie…

Maman de 6 enfants, je me rends compte à quel point pour les deux premiers, j'étais impatiente. J'aurais voulu que tout de suite ils sachent faire, parfaitement, ce qu'ils étaient sensés faire. A peine se mettaient-ils debout que j'attendais déjà qu'ils marchent. A peine ébauchaient-ils un trait au crayon que j'attendais un bonhomme. J'avais juste oublié ce temps de maturation, d'apprentissage qu'ils devaient vivre. Qui n'était pas forcément décelable. Et dans ma frustration j'avais tendance à stimuler, comme on tire sur une plante pour qu'elle pousse plus vite, et je n'avais sûrement pas les bonnes notions de jardinage… Mais j'étais comme aveuglée par cette volonté, empêchée de voir les forces qui se mettaient en place dans le corps et l'esprit de mes petits.
La rencontre avec Maria Montessori, au travers de livres et de personnes, m'a fait l'effet d'une révélation. D'un éveil. Comme si le voile que j'avais sur les yeux était soudain ôté, et que pour la première fois je voyais vraiment. Les gestes maladroits qui s'affinent pour devenir de plus en plus précis. Les phrases qui se construisent. Les regards qui cherchent, les oreilles qui guettent, la peau qui happe le souffle d'air et les caresses.

Il y a le temps qui fait son oeuvre, pourvu qu'on ne lui mette pas trop de bâtons dans les roues, et le temps que l'on donne.
Lorsque la fratrie grande, le risque est, par commodité, de laisser se perdre l'individu dans le groupe "les enfants". Et je crois que pour que chacun trouve sa place, chacun doit être nommé et reconnu comme il est, différent des autres. Pour être certaine d'avoir une relation privilégiée avec chacun de mes enfants, nous prenons des rendez-vous. La consigne est la suivante "pendant 2h, on fait ce que toi tu as envie de faire, dans la limite du raisonnable". Ca marche surtout avec les grands. Chaque mois je bloque 2h toute seule avec chacun, pour aller à la piscine, au cinéma, prendre un pot en terrasse ou faire du shopping, dessiner ou regarder les étoiles.

J'avais envie d'évoquer ici cette notion de temps parce que c'est vraiment la problématique qui me préoccupe en ce moment. L'équilibre des temps avec les enfants, du temps pour soi, du temps en couple, du temps en famille... Et cet équilibre me paraît si précaire et sans cesse à réinventer!

Le choix que nous avons fait récemment d'inscrire deux de nos plus jeunes enfants dans une classe montessori va je pense nous soutenir dans ce respect des temps de chacun. J'en attends en tout cas beaucoup, et ne manquerai pas de venir ici partager cette expérience nouvelle.

Merci Sand pour l'invitation à participer à ce blog...

dimanche 27 juin 2010

Handicap


Bonjour a toutes et tous, je vais faire comme a l'ecole, je vais me presenter d'abord : Marie, maman de 2 minus de 4 ans 1/2 et 3 ans, expatriee a Dubai depuis 1 an 1/2, et tres impatiente de commencer la nouvelle annee scolaire en ecole Montessori (nursery et KG1) ! Merci a Sand de m'avoir invitee sur ce blog que je lis avec engouement depuis plusieurs semaines maintenant. Je vais essayer de ne pas etre trop bavarde...

Je voudrais parler ici de handicap. Ma puce est nee en juin 2007 avec un syndrome genetique rare, cause de beaucoup de deces in utero, ou quelques heures apres la naissance. Heureusement, ses malformations sont toutes "reparables" : on peut vivre avec 1 rein, son coeur atteint de plusieurs malformations a ete opere a 6 mois de vie, et sa main, nee sans pouce, a ete "transformee" pour lui permettre de faire la "pince" si indipensable a la vie pratique.

Pour autant, son coeur n'est pas "neuf", il ne sera jamais et la valve qui a ete posee est une valve artificielle en goretex qui devra etre changee a l'age adulte. En attendant, il existe toujours une "fuite" au niveau de l'artere pulmonaire, fuite qui fatigue son coeur, une surveillance annuelle est donc necessaire.

J'ai mis il y a quelques temps un message sur mon blog sur le fait qu'Hanae sera donc gauchere. Pas par choix. Par handicap. Et je m'interroge a ce sujet. Mais souvent, les gens prennent mal ce genre de reflexions et j'entends des choses comme "Mais c'est bon, c'est fini tout ca", "Ca aurait pu etre + grave", "elle est en bonne sante maintenant, n'y pense plus"... Ce sont des phrases qui me mettent hors de moi. D"une part parce que je me pose simplement des questions, parce que j'aime comprendre, parce que j'ai besoin d'y reflechir. Et que souvent, se poser des questions, c'est mal vu. Beaucoup de gens preferent "enterrer", surtout avec le handicap... Mais aussi parce que, en tant que mere d'un enfant "handicape", c'est insupportable d'entendre ca. Meme si ca part d'un tres bon sentiment... Celles qui sont passees par la savent surement de quoi je parle. Oui, il y a pire... Il y a toujours pire. Mais on ne peut pas toujours se dire qu'il y a pire et donc faire comme si il n'y avait plus de probleme, comme on ne peut pas comparer les douleurs, les problemes... Chacun vit sa vie pour soi, heureusement qu'on ne passe pas notre temps a se comparer les uns aux autres... a se dire moi j'ai pire que x... (donc j'ai le droit de parler de mes problemes), mais j'ai moins que y... (donc je ne dois pas parler de mes problemes)".

Je pense que la bonne solution, c'est toujours trouver l'equilibre, particulierement precaire : avoir conscience de ses problemes/handicaps, ne pas les laisser empoisonner la vie, ne pas se reposer dessus non plus, mais en meme temps, ne pas se les cacher !! La, impossible de jouer a "Let's pretend...". Dire a quelqu'un (l'enfant ou son parent), mais c'est fini maintenant, il faut passez a autre chose", c'est nier la part emotionnelle, c'est couper court a toute empathie. C'est se proteger soi-meme, en laissant l'autre demuni.
Ce n'est pas facile ! J'avoue que j'ai moi-meme un mal fou a me dire que ma fille a un "handicap" ! Et que je me sentais coupable de toucher des aides de la Caf...

Revenons a Hanae :

Je vois Hanae tout faire de la main gauche. Il y a quelques mois, elle utilisait encore beaucoup sa main droite, pour tenir un feutre, mais depuis quelques mois maintenant, elle opte systematiquement pour la gauche. Neanmoins, elle se sert de son pouce droit de + en + finement et pour une motricite tres fine ! Mais elle m'a dit il y a quelques semaines, pour la premiere fois, devant ma proposition d'utiliser la droite : "Non, avec celle-la je n'y arrive pas"...
Ca m'a fait un pincement au coeur d'entendre ca. Parce que si, pour nous, mais surtout pour les autres, Hanae est "hors de danger", Hanae "a ete reparee"... Hanae, elle, reste handicapee. Elle va vivre toute sa vie avec une main a 4 doigts. Avec un petit coeur repare tant bien que mal, mais qui s'use bien + vite que la moyenne.

Je ne fais qu'enoncer simplement les faits. On a tellement tendance, pour se rassurer, pour eviter de penser, a se dire "Mais non, c'est fini tout ca, c'est derriere maintenant". Ah bon ? Et pour Hanae ? Hanae grandit un peu + tous les jours (et c'est normal, enfin !), Hanae va etre de + en + autonome pour aller a la rencontre de ce monde, et des autres etres. Hanae va aussi, comme toute personne porteuse de handicap, etre naturellement + exposee aux regards inquisiteurs, moqueurs, medisants. Bref, a toute la peur et a toute l'ignorance dont les hommes sont capables.

Bien sur qu'Hanae sera forte ! Comme elle l'a ete depuis ses premieres minutes de vie. Comme elle l'a ete pour ses 2 operations. Elle est forte parce que les enfants qui ont eu un debut de vie difficile, qui subissent la maladie, le handicap, sont des enfants extremement forts, lucides, bien + matures que les autres. Elle sera forte parce qu'on est la, depuis le debut, pour l'accompagner, pour la pousser sans la bousculer, ni l'aider a se relever (sauf bien sur si elle se fait mal !). Elle sera forte parce que nous ne lui avons rien cache de ses problemes, de ses operations, qu'on lui parle, qu'on lui montre les photos, qu'on lui explique. C'est donc "normal" pour elle, a nous de trouver l'equilibre entre "sa" normalite, et celle des autres... Mais elle restera toujours une petite fille, puis une adolescente, puis une jeune femme avec une main droite a 4 doigts, un coeur "repare" et une longue cicatrice courant sur le thorax entre ses 2 seins... Et personne n'a le droit de lui dire "Mais c'est fini maintenant, passe a autre chose", parce qu'elle sera la seule a vivre cela, de l'interieur.

En tant que maman, je suis particulierement pressee de voir cette nouvelle annee commencer en structure Montessori, car c'est une pedagogie qui met l'accent sur la motricite, la sensorialite, qui permet aux enfants de toucher, ressentir, d'experimenter, et, ce faisant, de decouvrir leur corps. D'etre connectes a eux-memes. Je pense que c'est une pedagogie bien + respectueuse du handicap que la pedagogie traditionnelle, ne serait-ce simplement que par le respect de l'enfant et de ses specificites, et pas un moule dans lequel l'enfant doit se caler, handicap ou pas handicap... assis 8h par jour a ecrire, ecouter, et se taire.

En tout cas, je reviendrai en parler en temps voulu ! J'espere ne pas avoir ete trop brouillonne pour ce premier message :)

vendredi 25 juin 2010

L'ecole montessori en France


Cette video est assez connue, mais je trouve toujours utile de la rediffuser. Merci a Ateliers Montessori en Deux-Sevres.

jeudi 24 juin 2010

Le concept du continuum

Comme je l'ai deja exprime a plusieurs reprises dans mes commentaires sur ce blog, je pense - a force de lectures et de rencontres, dont certaines "indigenes" - que nos societes occidentales ont vecu une forme de liberation de la femme de maniere completement erronee et biaisee.

Ce n'est pas l'idee d'une liberation que je tend a remettre en cause, car elle fut bien entendu completement justifiee, normale et surtout necessaire. La femme en tant qu'egal de l'homme, moralement c'est une evidence pour la feministe que je suis. Non, je reviens plutot sur la forme et la direction que celle-ci a prise. Selon moi, elle a pris une tournure non-evolutive, dans le sens ou cette liberation s'est decallee, de-cadree : elle a ete deboulonnee de son socle et les deux se sont perdu de vue.

L'image de l'epanouissement personnel et individuel de la femme a ete transposee sur celle de l'homme. La femme en egal de l'homme sur ses droits est une chose. Mais pourtant la femme n'a rien de l'egal de l'homme dans une realite physique, physiologique & psychologique. Tout comme une femme n'est pas un homme, une mere n'est pas un pere et vis et versa. En revanche ces deux etres sont complementaires en plus d'etres compatibles. Une femme ne dispose pas des memes emotions que celles d'un homme ni des memes attributs physiques, qu'ils soient reproducteurs, hormonaux, musculaires, ect... Des etudes tres serieuses ont montre que le cerveau de la femme ne fonctionne pas exactement de la meme maniere que celui de l'homme ! Sans pour autant qu'il y en ai un meilleur que l'autre, ils sont justes differents. Je doute que deux etres aussi distincts puissent se rejoindre sur un epanouissement personnel identique, leurs roles et leurs fonctions dans une societe comme dans une famille. Evoluer ne veut pas forcement dire tout effacer, tout demonter. L'evolution n'est pas le nihilisme. Ce n'est pas non plus un integrisme des idees. Oui, la femme est un etre humain egal a l'homme en droits, mais non la femme n'est pas l'egal de l'homme ! Comme l'homme n'est pas l'egal de la femme.

La liberation de la femme a donc engendre la liberation de la mere. La maniere dont nous avons (mais aussi nos meres et nos grands-meres) aborde les choses a immanquablement engendre cette remise en question du role de la mere dans la societe et au sein de la famille. Pourtant la seule chose dont la mere semble s'etre liberee dans nos societes occidentales, particulierement en Europe, ressemble a un "fardeau", celui de son enfant ; elle peut continuer sa carriere apres quelques mois d'arrets de conges maternite, des infrastructures ont meme ete crees a cet effet : les creches, et puis il y a aussi les nourrices, les assistantes maternelles... On a bascule ici dans une image forte : pour que la femme puisse s'affranchir, elle doit s'affranchir de son enfant. On a ainsi gomme tous les rituels naturels, les dimensions humaines et les roles familiaux des individus feminins.

A mon sens c'est un drame. Et pour l'enfant et pour la femme-mere. Je crois meme que de nombreux troubles et mal-etres encontres par les enfants occidentaux ensuite, dans nos societes contemporaines, viennent de ce simple constat. Je crois que tous ces enfants places dans divers modes de garde desolidarises de la famille et ce, des leur plus jeune age (parfois 1 mois), vivent un manque emotionnel tres important. Tout comme la mere dans sa culpabilite cachee et refoulee et son enthousiasme a revendiquer son autonomie car elle s'inscrit dans un modele societal partage par la majorite. Il me semble pourtant qu'elle n'a pas trouve de reponses franches a son epanouissement et que bien souvent elle se retrouve tiraillee entre son besoin d'exister comme femme liberee et autonome, avec une carriere, une passion et pourtant d'etre une mere. Et puis il va sans dire que tres souvent c'est aussi pour des raisons economiques que certaines femmes travaillent. Nombre d'entres-elles n'ont absolument pas le choix. L'eclatement familial (les grands-parents plus toujours a cote non-plus pour aider) s'inscrit dans cette continuite de separation prematuree du bebe au sein de la famille emotionnelle, tactile, affective. Une nourrice, meme la meilleure de toutes n'est pas une mere et ne peut combler son role. Il faut realiser egalement qu'une journee de travail pour la mere est un temps incroyablement long et distandu pour un bebe et son echelle d'appreciation du temps. A mon sens un enfant ne devrait jamais vivre le drame des pleurs de la premiere journee en creche, voir des suivantes, qui sont des dechirures emotionnelles et qui alterent ensuite les capacites de l'enfant, meme si elles nous semblent invisibles apres un certain temps. La mere ne devrait pas vivre cette separation non plus. Et nous ne devrions pas laisser des "idees preconcues" legitimer ce fait, qui vehicule l'idee que c'est bon pour l'independance de l'enfant. C'est egalement ce que Maria Montessori remettait en question principalement dans sa philosophie de l'education. Il faut respecter TOUS les rythmes de l'enfant. Un enfant qui pleure lorsqu'il quitte sa mere est un enfant qui n'est pas pret et qui souffre. Le forcer ne lui fait pas de bien.

Dans d'autres contrees occidentales que la France, comme dans le pays ou je vis, c'est le schema inverse. Les femmes restent a la maison mais certaines ne sont pas pour autant heureuses, tout comme doivent l'etre leurs enfants, car elles ont eu une vie sociale et professionnelle intense avant d'avoir des enfants et se retrouver a la maison est tres difficile pour elles, parfois meme delicat et mesaventureux.

La aussi, la femme-mere qui reste a la maison contre son gre est un non-sens. Mais alors comment faire pour que nous, les femmes, trouvons notre place dans la societe d'aujourd'hui ? D'apres moi la reponse est simple, tres simple.
Pour cela il faudrait bousculer d'autres piliers "normalises" de la societe. Je crois que la femme devrait tout simplement aller travailler avec ses enfants. Je sais cela peut sembler dingue, mais c'est vraiment la solution qui me parle le plus et qui finalement est celle utilisee par des millions de femmes a travers le monde. Et je crois meme que cela recadrerait la position de l'enfant dans la societe, qui est aujourd'hui completement evince de la vie. Souvent car ils sont trop "bruyants", trop "agites". Oui, c'est la vie non ? Il y a dans le monde anglo-saxon de la zone oceanique (Australie et Nouvelle Zelande) de tres belles pistes du genre qui commencent a emmerger. D'autres qui font partie integrante de la vie depuis belle lurette. Par exemple, mon mari passe chercher sa fille de 5 ans a l'ecole une fois par semaine - a 15 heures - pour l'emmener avec lui a son travail. Il ne le fait pas car nous en avons besoin nous parents. Non je pourrais aller chercher ma fille ce jour la. Il le fait dans le seul but d'emmener sa fille avec lui pour partager avec elle, sa vie. Parfois il arrive en effet que si j'ai une urgence indeplacable pour mon propre travail et que je ne peux emmener mon fils avec moi (sur un chantier par exemple, je suis architecte pendant les siestes et la nuit de maniere occasionnelle pour garder la main, le coeur mais aussi mettre du beurre dans les epinards), je depose mon fils de 2 ans a son travail (industrie medicale). Il est toujours accueuilli merveilleusement bien. Chose que tous les employes de cette boite font regulierement et pas seulement les managers... Et ce n'est pas la seule ! C'est aussi redonner un visage humain au monde qui nous entoure, nous ne sommes pas que des pions de productions mais aussi des etres vivants. Mais pour cela il faut se battre et s'affirmer. Poser nos conditions a l'employeur.

Fascinee par l'anthropologie, l'ethnologie, la sociologie et autres questions inherentes au genre humain, j'ai decouvert la pensee de Jean Liedolff "A la recherche du bonheur perdu" peu apres celle de M. Montessori et l'idee du concept du continuum qui s'inscrivait comme un echo a mon ressenti.

"Le concept du continuum : à la recherche du bonheur perdu est un essai de Jean Liedloff. L'auteur y dénonce les théories ou pratiques occidentales visant à séparer très tôt le nourrisson de sa mère. Au contraire, Jean Liedloff cherche à démontrer la nécessité de conserver le contact physique mère-enfant jusqu'à ce que l'enfant s'en détache tout seul.

La principale justification est qu'un nourrisson qui passe neuf mois au contact permanent avec sa mère ne peut être enlevé du jour au lendemain de sa présence. Au lieu d'isoler l'enfant dans une chambre à part dans un lit sans vie, l'auteur propose de le laisser partager la vie de la mère tant qu'il le réclame. En effet, selon l'auteur, lorsqu'il apparaît au monde, l'enfant a besoin d'être rassuré sur sa propre existence et sur l'amour qu'il reçoit. Alors qu'il ne peut conceptualiser ce besoin, l'enfant ressent l'absolu nécessité d'être entouré à chaque instant comme il le fut dans le ventre de sa mère. L'auteur conseille que l'enfant soit ainsi constamment porté par la mère pour découvrir le monde à travers elle. Peu à peu, l'enfant appréhende ainsi ce qui l'entoure en toute sécurité. Lorsqu'il sera assez confiant en ses capacités, il quittera de lui-même sa mère pour explorer son environnement. Néanmoins à chaque instant, il sait qu'il pourra revenir vers sa mère s'il en ressent le besoin.

L'auteur fonde principalement sa démonstration sur le témoignage de son vécu dans la jungle amazonienne au contact de tribus (les Yekwanas et les Sanemas) dont elle trouva les membres particulièrement épanouis et heureux.

La critique majeure formulée est qu'en ne forçant pas la coupure avec la mère, l'enfant risque d'être trop gâté et de ne jamais pouvoir prendre son indépendance.

L'auteur y répond par l'inverse. En fournissant le plus proche soutien à l'enfant, au moment où il en a besoin, celui-ci conservera tout au long de sa vie en lui le sentiment qu'il est un être aimé. Au contraire, en sevrant l'enfant beaucoup trop tôt ce dernier recherchera toute sa vie à combler l'amour et la présence qu'il n'a pas reçu étant tout petit. Selon Jean Liedloff, ce sevrage peut être par la suite la source d'un besoin permanent de compétition pour acquérir l'attention d'autrui ou alors faciliter la dépendance en général pour combler le vide tragique vécu étant bébé.

Dans sa description de la tribu des Yekwanas, Jean Liedloff dépeint de jeunes enfants confiants en eux-mêmes et surtout très calmes car il ne cherche jamais à attirer l'attention sur eux-mêmes pour se sentir aimer ou exister. De même, quand il sera plus âgé, si un enfant vit une terrible douleur il n'aura aucune honte à retourner voir sa mère pour aller pleurer dans ses bras et aucun enfant ne se moquera de lui.

L'ouvrage de Jean Liedloff ne permet pas réellement de distinguer cette pratique éducative de son contexte d'application dans la forêt amazonienne. Il est donc justifié de s'interroger sur l'application concrète de cette pratique dans les sociétés occidentales modernes, où la mère doit reprendre le travail quelques mois après l'accouchement par exemple.

Selon l'auteur, de nombreuses pathologies des sociétés occidentales modernes (comme la compétition ou un utilitarisme exacerbé) sont liées à la non-écoute des enfants lors de leur plus jeune âge. Pour améliorer la situation, Jean Liedloff conseille de mettre en application le continuum chaque fois que possible. Par exemple, en dormant avec l'enfant ("co-dodo" ou "co-sleeping") ou bien en le portant sur la hanche autant que possible lors des tâches ménagères. Pour Jean Liedloff, au lieu de revenir des courses avec l'enfant dans la poussette, il vaut mieux mettre les courses dans la poussette et porter l'enfant.

On retrouve dans le concept du continuum une approche similaire aux approches éducatives centrées sur l'enfant. Par exemple, la pédagogie Montessori insiste de la même manière sur la liberté de l'enfant quant à son rythme d'apprentissage."
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mardi 22 juin 2010

Le coucher Montessorien, questions pratiques

Cet article fait suite a certain nombres d'emails recus a propos du coucher montessorien, sur la facon de proceder comme des incertitudes, des doutes que cette facon de faire peut engendrer et qui sont ma foi, bien legitimes.

Dans notre famille, nous avons ete des adeptes du co-dodo. Completement au debut (le premier mois surtout), puis de maniere anecdotique ensuite (ou une partie de la nuit), car nos enfants ont tous deux fait leurs nuits vers l'age d'1 mois.

Que se passe-t-il ensuite ?

Pour ce qui est du sommeil sur un matelas, il faut se sentir a l'aise avec l'idee et surtout que l'on sente son bebe pret egalement.

Les bebes, au debut de leur vie, ont besoin de reperes physiques, de se sentir contenus. Ils viennent de passer 9 mois loves dans le ventre chaud de la maman, la suite se doit d'y ressembler, d'en etre une continuite, meme si elle est differente pour pourtant apporter les elements necessaires a l'evolution, a l'idee de laisser le bebe grandir, de commencer a s'etirer, s'epanouir en tant qu'individu a part entiere. Les premiers mois on privilegie donc la chaleur humaine, via le skin to skin, le co-dodo pour la presence et la rassurance, le couffin pour l'idee du contenant proche du corps, l'echarpe pour le portage, ect... Et si l'on regarde bien, ces procedes sont egalement libertaires pour le corps et le mental de l'enfant.
Le skin to skin, deleste le bebe de ses vetements. Il est au chaud mais il bouge librement sans la moindre entrave. Il sent son corps, ses contours et le corps de l'autre.
le co-dodo et le couffin, ne comportent pas de barreaux ; visuellement et mentalement c'est important !
L'echarpe, meme si elle contient le corps du bebe, a l'avantage de lui permettre de "voir", lorsqu'il est eveille, ce qui se passe a la hauteur du monde adulte (car comme nous le savons, les societes sont construites sur ce modele : nos meubles, activites, agencements, architectures, ect... sont a hauteur exclusive des adultes. Mais egalement socialement, le bebe est a hauteur des visages). La aussi, on va passer par une demarche transitoire dans le changement et la facon de porter son bebe, alors qu'il grandit. Au depart il est face contre le porteur, il observe le monde la joue contre la poitrine de la mere ou du pere, il regarde ce monde qui l'entoure en ecoutant le coeur de son porteur battre, ce rythme rassurant et familier... Puis plus tard, il est porte face au monde, car il est capable de le voir, de le recevoir de face, en toute confiance. C'est une grande etape que la promenade face au monde. Emotionnellement, ces transitions sont importantes. Je crois qu'il est essentiel de les respecter, de ne pas bruler les etapes. On doit sentir l'enfant pret grace a notre observation. N'oublions pas qu'un bebe vient d'un monde opaque et ouate. L'explosion des couleurs, des lumieres, des sons, ect. apres sa naissance laissent des empreintes dans l'esprit de l'enfant. Dans sa tete, tout se contruit petit a petit, chaque emotion, chaque image, chaque sensation est une brique qui s'appose a l'edifice de l'etre.

Lorsque le bebe commence a trop bouger dans son couffin, que cet espace devient trop petit et trop restreint, on passe alors au lit au sol, au matelas par terre. Le bebe va pouvoir se mouvoir, s'etirer, rouler... Cela ne doit pas nous effrayer nous parents. Ce sont des etapes fondamentales pour que le bebe se developpe au mieux de ses capacites. C'est lui offrir une reelle liberte.

Les barreaux d'un lit servent a rassurer les parents qui ont peur qu'un bebe tombe ou qu'il ne se "sauve", parfois meme pour etre tranquille. Malheureusement, je pense que ces barreaux sont une entrave psychologique d'une part (on conditionne sans le realiser les mecanismes de la pensee d'un enfant ainsi) et egalement une entrave a leur apprentissage physique et leur developpement psycho-moteur. Si des regles basiques de securite sont respectees l'enfant ne risque rien. Il y a eu a ce jour bien plus d'accidents du sommeil dans des lits a barreaux, et ce constat est au pro rata bien entendu !

On depose l'enfant correctement vetu (en fonction de la temperature) au centre du matelas, puis on le recouvre d'un drap leger. Le matelas est pose sur le sol et ne depassera pas 15cm d'epaisseur. Plus il est fin mieux c'est. N'oublions pas qu'un bebe est leger, il n'a pas besoin de la meme resistance a sa masse qu'un enfant plus vieux ou un adulte. On peut aussi "tapisser" le sol autour par precaution. Si l'enfant descend du lit, il ne se retrouvera pas sur un carrelage froid. On doit etre sur que le matelas ne peut pas se ballader et qu'il adhere au sol. Un bebe de plus de 3 mois qui roule d'un matelas a un sol mou et doux sur une hauteur de quelques centimetres ne risque pas grand chose ! Au contraire, cette experience est pour lui, geniale ! On peut mettre un duvet supplementaire pour "etre sur". Mon fils qui est un casse-cou, un gros bougeur la nuit, le roi du retournement de couvertures et qui ne reste jamais dans le meme sens dans son lit, ne s'est jamais fait la moindre bosse ni le moindre bleu ! Et pourtant, je l'ai retrouve au bas du lit un bon nombre de fois ! Du moins au debut. Car on se rend vite compte de l'interet de la methode et comment un enfant peut se controler (par son apprentissage de la situation de son corps dans l'espace) ou remonter seul sur le matelas. C'est fascinant.

Il faut aussi realiser que c'est surtout l'interet d'une telle methode. Le bebe apprend a delimiter son espace, son corps et ses capacites. Ces questions semblent anodines et futiles chez un bebe de quelques mois, pourtant ce n'est pas le cas. L'enfant est deja un etre "pensant" et il en resultera une reelle confiance en soi et une grande maitrise du corps.

Evidement, l'environnement doit etre securise. Pas d'escaliers la nuit et seul pour les rampeurs (dans ce cas fermer les portes), caches-prises et on evite de mettre trop de coussins ou de couvertures autour du matelas, ou l'enfant pourrait se coincer. Ne pas oublier qu'il est moins dangereux pour un bebe d'etre un peu au frais que d'avoir trop chaud !

Je vois souvent des bebes en tubulette sur des matelas au sol. Je comprend l'idee lorsque le climat le reclame. Mais il est preferable de le vetir d'une combinaison avec des jambes separees dans ce cas, en polaire par exemple. En revanche si il fait chaud, c'est important que l'enfant soit libre de ses mouvements.

Il faut egalement noter, qu'un enfant qui se forme sa propre appreciation du sommeil, est un enfant qui sera heureux d'aller se coucher lorsqu'il est fatigue. Le coucher montessorien n'est pas qu'une simple reponse aux problemes du coucher que des parents peuvent rencontrer, mais c'est egalement le meilleur moyen pour les eviter ensuite.

La journee, pour rester coherent, on oublie les youpalas, les chaises ou l'enfant est attache, les transats et les parcs au maximum et tous ces autres artifices qui ressemblent parfois a des protheses pour handicapes (un bebe n'est pas un handicape mais un etre en apprentissage) ou des trones aboulisants. C'est moins consumeriste et plus economique pour le budget familial et plus ecologique aussi. On consomme moins de plastique. Le sol est un lieu genial, charge en aventures, en gouts, en odeurs, en textures, en sons... On oublie les sucettes qui empechent les bebes de s'exprimer. Un bebe qui pleure est aussi un bebe heureux. Les bebes ne savent pas parler. Sachons regler nos oreilles pour ne plus etre irrites par la vie. On laisse le bebe apprehender le monde, decouvrir son corps et ses capacites a se deplacer, se mouvoir. On laisse la concentration se developper. On le laisse gouter a la liberte, pour que plus tard il en soit un defenseur, on le laisse developper son libre-arbitre, pour qu'il sache ensuite se construire sans la necessite ni le besoin d'un autre pour le soutenir. On s'assure que tout danger est ecarte, que le sol est propre mais pas non plus asseptise.

Je sais qu'il y a beaucoup de sceptiques face a cette dite "methode" - qui n'en est pourtant pas une, mais plutot une facon de faire tres naturelle finalement - et de craintifs aussi parmi les parents et c'est bien normal. Je conclue par l'idee que je l'ai ete egalement. J'ai vecu les deux facons de faire avec mes propres enfants : le coucher traditionnel et le coucher montessorien. Ma fille ainee a dormi dans un lit montessorien bien plus tardivement que son petit frere. Je ne peux dire qu'une chose. J'ai vu la difference. Et elle fut grande.

Edit : Encore un tres beau site qu'une maman vient de me faire decouvrir >>> "A Montessori Musing Place" avec un article sur une chambre montessorienne pour un tout petit bebe. Merci Eloise !

mardi 15 juin 2010

Se concentrer sur les nuages

Parce que l'expression "avoir la tête dans les nuages" est riche de sens, de poésie, et que mon fils m'a montré une fois de plus à moins de 5 mois ce jour-là que la concentration est partout possible.

Lui, il l'a saisie à pleine main, et pour une fois, j'avais mon appareil-photo sous la main... La concentration par le corps... ou l'art de se concentrer en mouvement. Chez les bébés, c'est essentiel. Par un objet, ils explorent et s'éveillent au monde qui les entoure, au corps qu'ils habitent de mieux en mieux.

Ce jour-là, ce ne sont pas les enfants des autres que j'accompagnais pendant un atelier, mais mon fils dans son quotidien. Je l'ai vu avec acharnement mettre sa volonté pour faire bouger son bras comme il le souhaitait, porter le nuage à sa bouche sans le lâcher... Et c'était beau à voir :-)

L'émerveillement est une clé de l'épanouissement. Pour les parents, c'est comme regarder ses enfants avec un regard sans cesse neuf, renouvelé, joyeux. Et peut-être que c'est l'émerveillement curieux sur la vie qui pousse les êtres dès tout-petit à explorer avec intérêt leur environnement, l'observant pour l'absorber ? ... En tout cas, j'aime à le penser.

PS : un premier article par ici pour moi... Merci à vous de m'avoir invitée, j'en suis honorée (bien qu'il m'ait fallu un moment pour me lancer ! lol)

mardi 8 juin 2010

Lire ... ou pas !

J'ai longtemps enseigné en CP, la "classe où l' on apprend à lire". La classe qui fait beaucoup plus peur aux parents qu'aux enfants ! Alors que c'est juste la continuité.
Et en regardant les invariants proposés par Sand et
le décalogue de l'éducateur proposé par Aline (dans les commentaires), cela m' a rappelé les 10 droits du lecteur de Daniel Pennac :


affiche illustrée par Quentin Blake


Et juste pour le plaisir, un petit extrait du livre
" Comme un roman" de Daniel Pennac :

« Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. Aversion qu'il partage avec quelques autres : le verbe « aimer »… le verbe « rêver »…
On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y : « Aime-moi ! » « Rêve ! » « Lis ! » « Lis ! Mais lis donc, bon sang, je t'ordonne de lire ! » -Monte dans ta chambre et lis ! Résultat ?
Néant.
Il s'est endormi sur son livre. La fenêtre, tout à coup, lui a paru immensément ouverte sur quelque chose d'enviable. C'est par là qu'il s'est envolé. Pour échapper au livre. Mais c'est un sommeil vigilant : le livre reste ouvert devant lui. Pour peu que nous ouvrions la porte de sa chambre nous le trouverons assis à son bureau, sagement occupé à lire. Même si nous sommes monté à pas de loup, de la surface de son sommeil il nous aura entendu venir. . »


Il se passe de belles choses dans les chambres des enfants quand les parents n'y sont pas !!!

( Pour ceux qui sont intéressés par des animations autour du livre et de la lecture, il y a le livre " donner le goût de lire" de Christian Poslaniec )

mardi 1 juin 2010

Montessori school in Mexico



Si certaines éducatrices ou éducateurs Montessori cherchent à voyager et à travailler dans une école, un poste est à pourvoir au Mexique, dans la très jolie école dans laquelle travaillait Meg, éducatrice Montessori.
Pour plus d'infos, aller voir l'article qu'elle a rédigé à ce sujet, ou encore les formidables photos de l'ambiance Montessori dans laquelle elle travaillait.

Matériel sensoriel Montessori

« Les sens sont des organes de « préhension » des images du monde extérieur, nécessaires à l’intelligence, comme la main est l’organe de préhension des choses matérielles nécessaires au corps. » Maria Montessori, Pédagogie scientifique, T1, p 85

L’éducation de l’enfant repose sur deux buts essentiels : un but biologique et un but social, il s’agit en effet d’aider le développement naturel de l’individu et de le préparer à s’adapter à son milieu. Le matériel doit donc être proposé à l’enfant comme une réponse adaptée aux périodes sensibles. De la naissance (voire de la conception) à l’âge de trois ans, l’enfant possède un esprit absorbant inconscient : à l’aide de ses sens, il va s’imprégner du monde extérieur grâce aux stimulations reçues. Entre 3 et 6 ans, pendant la période sensible du raffinement sensoriel, il est important d’aider l’enfant à préciser, distinguer, ordonner, classifier toutes les stimulations qu’il aura reçues durant la première période de sa vie, et cela par l’utilisation du matériel sensoriel.

Pour Maria Montessori, ce matériel est scientifique, contrairement à celui de la vie pratique, car il possède les deux critères suivants :

- il répond aux lois de développement naturel chez l’enfant.

- il a été étalonné auprès d’enfants, afin de susciter une attention maximum, et donc de leur permettre d’accéder à la concentration.

À travers la manipulation de ce matériel, l’enfant aura une approche de la réalité plus précise et exacte : « L’enfant s’ouvre à une perception intelligente du monde. »

Chaque matériel donne une clé à l’enfant, lui permettant de décoder, lire autrement le monde qui l’entoure, en affinant ses sens. Ce matériel deviendra ainsi un instrument de « pénétration de la réalité », ainsi qu’un moyen autonome de développement pour l’enfant. « C’est un nouvel alphabet, une autre lecture de l’environnement, plus fine, plus précise. »

Les caractéristiques du matériel sensoriel

Il est constitué d’une série d’objets regroupés selon une qualité (ex : couleur, forme, dimension, son, poids, degré de rugosité, etc…). Chacun de ces ensembles d’objets possède la même qualité, mais à des degrés différents. Cela permet de dissocier les objets par identités et contrastes, mais également de pouvoir effectuer des gradations : la différence d’objets varie régulièrement, et quand cela est possible, est mathématiquement établie. Chaque série d’objets représentant une gradation se compose d’extrêmes, qui quand ils sont rapprochés, présentent la différence la plus évidente qui existe dans la série et établissent ainsi la notion de contraire.

Éléments variant selon les différents matériels :

- les dimensions (la tour rose, l’escalier marron, les barres rouges, etc…)

- les couleurs (les boîtes de couleurs, le cube du binôme, du trinôme…)

- les formes (le cabinet de géométrie, de botanique…)

Les sens privilégiés pour l’utilisation de ces matériels sont la vue et le toucher. D’autres impliqueront les sens du goût, de l’odorat, de l’ouïe, de l’appréciation du poids et des formes stéréognostiques, de la température.

Qualités du matériel sensoriel

1) Isolement d’une qualité unique : il s’agit de révéler la qualité particulière du matériel, en isolant, autant que possible les autres sens. En outre, cette qualité unique permettra la réalisation de gradations.

2) Matériel étalonné par Maria Montessori, en ce sens il est un matériel scientifique, il répond aux périodes sensibles.

3) Le contrôle de l’erreur : le matériel offert à l’enfant doit être dénonciateur de l’erreur. Cela amène l’enfant à accompagner son activité d’un raisonnement et favorise l’auto-activité, la répétition et donc la concentration.

4) Esthétique du matériel : il est important que les objets offerts aux enfants soient attrayants et propres , ce qui constitue pour eux un appel à l’activité.

5) Adapté à la taille et à la force des enfants

6) Un jeu de matériel par ambiance : « En sa qualité d’explorateur, ce dont a besoin l’enfant, c’est un chemin qui le conduise à son but, et lui épargne les déviations fatigantes qui entravent l’avance. Alors il s’ « attaque » passionnément à ces objets limités et directs qui ordonnent son chaos, et qui, en même temps que l’ordre, apportent la clarté à son esprit d’explorateur. »Pédagogie scientifique, T1, p 89.

Cela permet également d’éviter la comparaison et la compétition entre les enfants, ce qui construit le sens social, mais aussi la construction de la volonté et de la patience : il s’agira d’attendre qu’un enfant ait terminé son activité pour pouvoir prendre à son tour ce matériel.

Une petite vidéo (en anglais...) qui présente les différents matériels sensoriels Montessori qui sont utilisés dans une ambiance 3-6 ans. Régalez vous avec l'explication du cube du trinôme, des souvenirs de maths en perspective...