dimanche 7 mars 2010

En résumé

Reproductions de tableaux d'Albert Anker

Je vais résumer les billets précédents, pour être plus claire j'utilise un texte donné aux parents d"élève d'une école Waldorf.

La pédagogie Waldorf considère prioritaire pour le développement de l'élève :
- de lui faire découvrir un sens à la vie
- de lui dispenser un enseignement qui soit le véhicule d'une éducation morale et spirituelle
- d'accorder autant de place à son développement artistique et corporel qu'à son développement intellectuel et culturel.

La pédagogie Waldorf se caractérise par son approche globale de l'être humain dont les trois facultés principales, réparties dans trois pôles dominants sont :
- dans la tête : le penser
- dans le coeur : le sentir
- dans les membres : l'agir

Elle veut s'adresser à l'être tout entier et non seulement à sa compréhension intellectuelle qui ne représente qu'un seul des trois récepteurs de l'apprentissage humain.
Dans l'approche pédagogique Waldorf, les compétences qui caractérisent l'être humain se répartissent dans l'une et l'autre de ces trois facultés psychiques :
- pensée : penser, apprendre, mémoriser, s'organiser
- sentiments : communiquer, être présent à soi et à autrui, s'accomplir dans un sens éthique et esthétique
- volonté : créer, agir

La pédagogie Waldorf préconise une progression dans les matières qui respecte les étapes du développement de l'enfant ainsi que le rythme particulier de chacun.

Jusqu'à 7 ans : la phase de l'imitation caractérise le mode d'apprentissage de l'enfant.
L'enseignement s'adressera principalement à la volonté dont l'organe physique est le système moteur : l'enfant à une propension à imiter ce qu'il voit faire autour de lui, donc l'apprentissage se fera par imitation de l'exemple accompli par l'adulte et imitation aussi des attitudes devant la vie : respect, attention, compassion, aide, ordre, propreté...
volonté/impulsion de l'agir, le faire, l'activité motrice, l'initiative
rencontre de l'objet par la perception, l'observation, la manipulation.

De 7 à 14 ans : phase de l'imagination. L'apprentissage se fait par le biais des sentiments inspirés par les êtres et les choses, par les images symboliques et le sens esthétique. L'élève devient un créateur respectueux des talents manifestés par ses éducateurs.
il a besoin à cet âge de l'autorité naturelle se dégageant d'un adulte qui l'inspire, lui montre son savoir-faire et le prend en main. Il a encore des pulsions d'imitation et commence à exercer son jugement.
affectivité/les émotions, l'enthousiasme,le plaisir, le sens esthétique, l'adhésion du coeur
La rencontre devient expérience par une activité créatrice, artistique.

De 14 à 18 ans : la phase de la pensée conceptuelle caractérise l'apprentissage du secondaire.
Pensée/concepts, raisonnement, abstractions, idéaux
De l'expérience naît le concept par l'activité intellectuelle.

18 commentaires:

  1. Merci pour toutes ces précisions, Evelyne.
    Penses-tu que certaines écoles Steiner acceptent des observateurs, tel que cela peut se passer dans les écoles Montessori?

    Tu disais un peu plus loin, je crois, que les enfants restaient 8 ans avec le même enseignant... cela m'intrigue, car je me dis que si l'enseignant est fantastique, alors, tout va bien, même si je trouve ça un peu long... ils doivent parfaitement se connaître mutuellement, et cela doit être super positif pour le travail, j'aimerais bien pouvoir aussi garder mes élèves 2 ou 3 ans.
    Par contre, si le rapport avec l'enfant ou avec l'enseignant est difficile, j'ai du mal à imaginer qu'une telle relation puisse ou doive durer aussi longtemps.
    D'après les phases que tu présentes plus haut, les enfants qui effectuent leur scolarité dans une structure Steiner ne rencontreront que 3 enseignants???
    En tout cas, les objectifs de cette éducation, me parlent beaucoup!

    Et puis merci pour les peintures, je ne connaissais pas ce peintre. Ce sont ces enfants qui sont peints? On reconnaît la même enfant sur différents tableaux.

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  2. oups, SES enfants qui sont peints?

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  3. Un peintre méconnu en France. Il était Suisse.
    je pense qu'il peignait les enfants de son village.
    Un hasard : à Rosenhof, tu trouves la maison d'Albert Anker mais aussi aussi un parc de recherches anthroposophe...comme nous passons nos vacances en Suisse,ce sera une idée de promenade.

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  4. Aline : Depuis quelques années, la situation a changé en France parce que les écoles sont sous contrat avec l'état pour des raisons économiques tu t'en doutes...le professeur de primaire suit ses élèves pendant 5 ans (CP/CM2-1/5 classe) avec le soutien de plusieurs professeurs : anglais, allemand, travaux manuels, musique, gymnastique et eurythmie. ce qui fait que l'enfant est habitué à travailler avec de nombreux professeurs.
    Au collège le professeur principal suit les élèves pendant 4 ans, il travaille par périodes donc s'il ne se sent pas capable d'enseigner une période dans une matière des professeurs compétents prennent le relais durant ce temps.
    Il y a de nombreux professeurs diplômés donc il n'y a pas de problème.
    C'est ennuyeux quand l'élève ne s'entend pas avec son professeur...c'est souvent une question de tempérament...et dans ce cas si la situation ne s'arrange pas tu dois quitter l'école parce que je n'ai jamais rencontré même à l'école Waldorf des enseignants qui doutent de leurs qualités pédagogiques !
    Je pense qu'il est très difficile d'observer une classe dans une école Waldorf, parce que les écoles ont été attaquées et considérées comme rattachées à des sectes (procès gagné, mais cela a créé un doute qui persiste toujours).
    Quand tu ne connais pas la pédagogie certains moments peuvent sembler étranges (le dessin de forme, les paroles du matin autour d'une bougie, l'eurythmie...)
    La pédagogie est portée par la spiritualité et c'est un domaine sensible en France, parce qu'on ne sait pas où la relier.
    Si tu as une petite école près de chez toi tu peux toujours rentrer en relation avec l'équipe, en allant aux réunions d'informations et aux portes ouvertes...mais je n'y crois pas trop.

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  5. Il y a une série de questions qui commence à me trotter dans la tête...
    J'aimerais d'abord m'adresser aux parents dont les enfants suivent l'une des méthodes évoquées sur le blog.

    Qu'est ce qui vous motive à ce que vos enfants suivent une méthode et pas l'autre? Comment avez vous fait ce choix? Est ce seulement un choix de vie et d'éducation que vous avez voulu pour vos enfants, je devrais plutôt dire que vous estimez être un choix le plus juste pour vos enfants?

    Parce que au fil des découvertes et des discussions, je me rends compte qu'il peut y avoir une multitude de choix quant à l'éducation et à la scolarité de nos enfants! Mais est ce que l'enfant lui même l'accepte ce choix qui vous "imposez" en quelque sorte? Même si je sais bien que pour certains vous voulez ce qu'il y a de mieux.

    PS, peut être devrait-on faire un aricle à partir de ce commentaire?

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  6. Evelyne, I will visit you more in the coming days, even though I don't understand a single french, but I have google translation:)Alliot told me that you are a wise blogger so I must flow you a little bit closer. Have a good start og the week!!!

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  7. Pascal, ta question est très intéressante...
    Moi, je me la suis posée avant d'avoir mes enfants... J'étais instit éduc nat depuis 6 ans, j'avais enseigné à l'étranger, et durant mon année aux USA, une série de hasards répétitifs, incroyables et super forts m'ont mis sans arrêt sur la route de la pédagogie Montessori, j'aurais été folle après ça de ne pas creuser un peu plus le sujet.
    Ce qui fait qu'un an après, j'ai obtenu un an de congé formation à Paris pour devenir éducatrice Montessori 3_6 ans.
    Ce qui a été assez incroyable pour moi, c'était moins d'avoir à "désapprendre" la manière d'enseigner envisagée à l'IUFM, que d'observer des enfants dans une maison des enfants Montessori, un truc super fort, une petite société de respect et de travail, dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence auparavant, ça m'a émue aux larmes...
    Le retour à l'éduc nat n'en fut que plus douloureux, je lutte en me disant que je dois malgré tout encore y jouer un rôle.
    Alors oui, les enfants à l'âge de 3 ans, quand ils entrent à l'école ne peuvent certes pas choisir leur école, mais je peux t'assurer que pour n'importe quel adulte bienveillant et attentif, si on lui donne à observer ce type d'école et une école maternelle traditionnelle (même si beaucoup d'enseignants y font un travail formidable) sera subjugué par l'attitude, la concentration et le bien être des enfants.
    L'expérience pourrait être aussi faite avec les enfants, je serai à peu près sûre du résultat, Maria Montessori avait d'ailleurs expérimenté pas mal de choses à ce sujet.
    Dans les écoles Montessori, les enfants ont le libre choix de l'activité, dans un cadre très rigoureux quant à l'utilisation du matériel et au respect du travail des autres enfants. Eh bien ce que je trouve génial... et juste essentiel pour que tout apprentissage puisse être efficient, c'est que la plupart des enfants arrivent à l'école le matin, en ayant un projet en tête : ils savent souvent quel matériel il vont utiliser, quels apprentissages ils auront choisi de construire. Ils arrivent tous avec plaisir à l'école.
    Qu'en est-il des autres écoles? Les enfants viennent, dans la plupart des cas, sans savoir sur quoi ils vont travailler. Qu'en serait-il de nous, adultes si nous arrivions au travail sans avoir aucune idée de de nous allons y faire et si on nous demandait d'apprendre par coeur des choses sans savoir quelle en est l'utilité... Sans parler qu'à la clé on leur offre une évaluation- sanction, souvent sous forme de note.
    Pour les adultes, comme les enfants qui vivent ces situations, des situations vécues comme extrèmement stressantes, parce sans fondement et sans possibilité d'être le véritable acteur de sa propre construction.
    Alors tu dois sûrement te dire que je défends la pédagogie en laquelle je crois, certes, mais c'est surtout ce que je vis au quotidien pour mes 2 enfants et ceux que je côtoie dans mon école que je défends cette idée d'une éducation qui permet à l'enfant de se construire par lui-même.
    Je trouve ça hyper difficile en tant que maman montessorienne d'entendre un de mes fils de 5 ans, qui va en maternelle publique me dire : pourquoi on apprend les choses qu'on sait déjà faire à l'école?
    Cette question, comme toutes les attitudes de déviance ou d'ennui de beaucoup enfants à l'école laissent à penser que les enfants ( et souvent leurs parents) feraient vite un autre choix, s'ils le pouvaient...

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  8. Pascal , je suis d'accord avec Aline même si nos choix de pédagogie sont différents...
    Depuis toujours, mon mari et moi-même avons fait le choix d'une école privée pour nos enfants.
    Je ne crois pas en l'école laïque d'aujourd'hui même si j'y travaille.
    Les conditions de vie pour les enfants y sont déplorables, trop d'enfants, des tranches horaires infernales (ce n'est pas l'enfant qui est au centre de la pédagogie mais les horaires : le préau pour la gymnastique à telle heure, la récréation, la cantine, la sieste...c'est une course contre la montre de 9h à 16h45...plus le soutien scolaire imposé aux enfants pendant l'heure du déjeuner (30mn tout de même et mes élèves n'ont que 3/4 ans).
    Mes enfants sont allés au jardin d'enfants Waldorf à Verrières le Buisson, à Chatou puis à Turin en Italie...elles ont connu un rythme tranquille, construit pour l'enfant, elles ont vécu avec les saisons, les fêtes...
    J'essaie de faire du Waldorf avec mes élèves mais je ne peux pas lutter contre les horaires, j'essaie de m'adapter mais c'est très difficile même pour moi en tant qu'adulte.
    L'enfant a besoin de temps et on ne lui en donne pas, il faut faire les choses en vitesse et c'est la course continue.

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  9. Maman de deux enfants je suis allée à la réunion de présentation des objectifs de l'année des "moyens" de maternelle.J'en suis revenue démoralisée .J'ai eu la chance immense de poursuivre toute ma scolarité dans une école Waldorf et découvre maintenant avec mes enfants la pauvreté de l'éducation nationale.Je suis exactement dans le même état d'esprit que madame Cosmic familly hélas.......Que faire sinon essayer de compenser à la maison?

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  10. Stephy, il est vrai qu'à part "compenser" comme tu dis à la maison, peu de choix s'offrent à nous, sinon, créer une petite école avec plusieurs parents dans la même dynamique... ou comme nous, créer une asso qui permet les échanges, la formation et le prêt de matériel Montessori...
    Bon courage à toi!

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  11. Stephy...mais es-tu obligé de scolariser tes enfants...en maternelle souvent on peut trouver des moyens de garde plus adaptés au jeune enfant.
    Sinon tu peux les mettre seulement le matin. Ou ne pas les laisser au déjeuner. Ce qui est fatigant c'est le rythme scolaire imposé à tous sans respiration...
    As-tu rencontré l'institutrice ? Elle est peut-être pédagogue.
    C'est bien de créer une petite association comme fait Aline.
    Bon courage.

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  12. Pristoche vous en faites des tartines -là, intéressantes, mesdames. Albert Anker est Suisse, comme tu écris Evelyne. C'est vrais pas très connu. Peut-être parce que c'est une peinture * paysanne*, et non académique !
    Toute vos écritures me laisses pantoise. je n'ai pas eu d'enfant. Et je me demande si je me serais posé la question, fondamentale. J'ai déjà raconté, que j'ai une amie, qui avait mis ses deux enfants à l'école steiner, qui est juste en dehors de Lausanne, pour la région. Après quelques années, elle a décidé de les mettre dans le circuit des écoles de l'Etat. Elle disait qu'il y avait quand même des branches qui manquaient et qu'elles manqueraient à ses deux filles plus tard. Elle a montré les caillés magnifiques de ses enfants aux prof d'Etat qui ont admiré, mais disaient impossible de réaliser des choses pareilles dans leurs écoles. Programmes trop chargé... vous m'en direz tant.
    Ne vaudrait-il pas avoir justement moins de *branches*, comme à l'école Steiner ? Que de * bombarder les enfants de savoirs. Leurs serviront-ils plus tard ?
    Tout près de Bâle, il y a le Goetéanum, maison aux angles arrondis.Où, quand je travaillais à Bâle, dans une autre vie, j'avais assisté à une représentation d'eurithmie. La terre est ronde, avec le mouvement des bras en rond. Mais pour le reste je suis restée sur ma faim. Il faut quand même être initié pour comprendre.

    Evelyne, j'ai remis en mouvement le blog sur le Japon. Vas voir l'expérience vécue dans le temple de Hase Dera à plusieurs années d'écart. Sujet; Les petites statues consacrées aux enfants, Les Gizos

    Un petit bonjour de Lausanne..

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  13. Il y a longtemps, j'avais entendu parler d'éducateurs qui étaient allés en Roumanie s'occuper d'enfants déboussolée, avec justement une de vos méthodes que je connais de nom. Il avaient obtenu des résultats probants, racontant quand un enfant venant de l'extérieur était agressif, voulait toujours prendre les jouets des autres etc. Apprendre le respect, pas évident.

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  14. Merci Béatrice pour tes informations et ton questionnement. Ta participation est intéressante parce que tu as tant voyagé pour ton travail et ton plaisir que tu es riche d'expériences.

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  15. C'est super interessant. Quel livre me conseillerais tu pour une premiere approche a ces educations Evelyne ?

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  16. Mais c'est fabuleux... je lis le post suivant et mes voeux sont exauces !

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  17. Je relisais tous tes articles et tes commentaires Evelyne, j'ai appris des choses tres interessantes. Ce qui me frappe ici, c'est "l'image" des educations alternatives que les gens peuvent avoir. Cette idee de secte je l'ai deja entendu pour les ecoles Montessori.
    C'est un fait grave que de realiser a quel point les populations peuvent parfois suivre une mouvance de penser, a quel point les idees peuvent etre vehiculees. J'ai souvent entendu des discours incoherent, meme et surtout dans les classes sociales aisees ou les milieux intellectuels. Ce qui est en soi un paradoxe il me semble. L'intellect et l'ouverture d'esprit sont deux choses considerablement differentes.

    Ce qui est dingue, c'est que des images superbes et magiques, comme la lecture d'une histoire a la lueur d'une bougie puisse vehiculer des idees aussi negatives !

    Cela me laisse pantoise.

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