mercredi 3 mars 2010

Philosophes pédagogues

Je sais que Sand attend avec impatience que je parle de la pédagogie Waldorf plus en détail...mais avant je voudrais présenter quelques philosophes chers à Rudolf Steiner. Leurs idées, très en avance pour leur époque, lui ont permis de fonder la pédagogie Waldorf.
Je veux parler de :
Johan Amos COMENIUS (1592-1671), pionnier de la pédagogie moderne, lire l'article que lui a consacré Jean Piaget lors d'une conférence à l'Unesco (1999).
"Principes pour rendre faciles l'enseignement et l'étude"
I-Envoie les enfants aux leçons publiques pendant le moins d'heures possibles.
II-Surcharge le moins possible la mémoire.
III-Et par contre règle tout ton enseignement sur les capacités des élèves, qui se développent d'elles-mêmes avec l'âge et les progrès scolaires.
Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778)
"Si c'est la raison qui fait l'homme c'est le sentiment qui le conduit".
"Je ne tire point ces principes de la haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon coeur, écrits par la nature en caractères ineffaçables". Emile, livre IV
Emmanuel KANT (1724-1804)
"Que puis-je savoir ?", "Que dois-je faire ?", "Que puis-je espérer ?"
L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose".
Johann Wolfgang von GOETHE (1749-1832)
Avec sa" théorie des couleurs" il démontre une vérité. Kant : les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas...mais Goethe pense le contraire, les couleurs ont leur propre existence et nous affectent de façons différentes, le bleu, le rouge ou le jaune ont une vérité reconnaissable par tous (jaune, orange et rouge : animation, vivacité, effort). Et cette recherche de vérité Steiner pense qu'elle est applicable à tous les domaines.
Friedrich Von Schiller (1757-1805)
Dans ses Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme Schiller écrivait "le cours des évènements a donné à l'esprit du temps une orientation qui menace de l'éloigner toujours plus de l'art..l'art est fils de la liberté. Il veut que sa règle lui soit prescrite par la nécessité inhérente aux esprits et non par les besoins de la matière. Or, maintenant c'est le besoin qui règne en maître et qui courbe l'humanité déchue sous son joug tyrannique. ...le mérite spirituel de l'art est sans poids...les frontières de l'art se rétrécissent à mesure que la science élargit les limites.
Tout individu porte en lui, en vertu de ses dispositions natives, un homme idéal. La grande tâche de son existence est de se mettre, à travers tous ces changements, en harmonie avec l'immuable unité de celui-ci. L'Etat ne doit pas honorer dans les individus, seulement leur caractère objectif et générique, mais encore leur caractère subjectif et spécifique".
Ces penseurs ont donné des forces à Rudolf Steiner pour mettre en place les fondements de la pédagogie Waldorf.

3 commentaires:

  1. C'est vraiment intéressant de nous permettre de revenir à l'origine du cheminement de Steiner... J'avais déjà lu des choses sur ce qu'il énonçait sur les couleurs, je trouve ça hyper parlant!
    Allez, pour Sand, hehehe, :o) une petite citation, de Kant, cette fois ci, issue de son Traité de pédagogie, 1803 :
    "Ce que l'on apprend le plus solidement, et ce que l'on retient le mieux, c'est ce que l'on apprend par soi-même."

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  2. A propos de Kant...Steiner a 14/15 ans quand il découvre les écrits de Kant, il avait un prof d'histoire terriblement ennuyeux, aussi pendant ses cours il lisait les oeuvres de Kant.C'était le début des éditions de "poche", il avait collé les pages de Kant sur les pages de son livre d'histoire...ainsi en peu de temps il connaissait à fond "La critique de la raison pure" et à 17 ans il avait assimilé tous les livres disponibles dans l'édition populaire.

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  3. Kant, c'est souvent un coup de foudre d'adolescent...
    Il y a une tres bonne encyclopedie en ligne que j'aime consulter regulierement : http://www.iep.utm.edu/kantaest/

    "L'art est fils de la liberté". Pour moi l'art et la liberte se nourrissent mutuellement. L'un sans l'autre ils ne seraient pas.

    "Tout individu porte en lui, en vertu de ses dispositions natives, un homme idéal. La grande tâche de son existence est de se mettre, à travers tous ces changements, en harmonie avec l'immuable unité de celui-ci. L'Etat ne doit pas honorer dans les individus, seulement leur caractère objectif et générique, mais encore leur caractère subjectif et spécifique".
    >>> Ce que je partage passionnement ce point de vue !

    Merci pour cette introduction philosophique Evelyne.

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