mardi 2 mars 2010

S'adapter...

Je viens de terminer la lecture d'un ouvrage de Rébecca Shankland, maître de conférence en Psychologie à l'université de Grenoble.
Son livre "Pédagogies nouvelles et compétences psychosociales", permettra peut être de répondre à la question hyper fréquente que beaucoup de personnes se posent quant à l'adaptation au système dit "traditionnel" des enfants ayant suivi un parcours scolaire dans une école à pédagogie nouvelle ( Steiner, Montessori, Ecole Nouvelle).
Elle relate notamment les différences d'adaptation et de réussites des étudiants dans le système universitaire, selon les écoles qu'ils ont fréquentées.
Les résultats sont assez édifiants : non seulement les élèves ayant fréquenté des écoles à pédagogie nouvelle dès la maternelle et jusqu'à l'école primaire et au collège s'adaptent mieux, mais ont souvent de meilleurs résultats.
La période d'entrée à l'université est considérée comme la plus difficile à vivre de la vie étudiante.
Le constat qui est fait est celui que beaucoup de bacheliers provenant du système traditionnel éprouvent de nombreuses difficultés en devenant étudiant, tout d'abord dans le choix de leur cursus, beaucoup plus de choix faits par défaut, plus que par intérêt.
Les jeunes étudiants souffrent d'un manque d'autonomie, parce que trop habitués à recevoir des consignes précises, des délais à respecter. Le travail est effectué dans le but d'éviter une sanction ou mauvaise note, et trop peu par motivation ou intérêt pour le travail demandé. Ils souffrent d'un grand manque de visibilité au niveau de leur orientation professionnelle : au lycée, le fait de se focaliser sur le bac, qui devient une fin en soi, empêche d'investir ce qui arrivera ensuite.
Ces élèves ressentent également de grandes difficultés à s'exprimer oralement, manquent de méthode dans leur recherches, travail personnel, prise de notes, ont des problèmes pour synthétiser et repérer l'essentiel, ont beaucoup appris par coeur, par une transmission de savoirs de manière dogmatique, avec peu de choix et de liberté. Ce livre présente aussi le vécu difficile de nombreux étudiants à devoir quitter le milieu familial et donc à devenir autonome dans leur vie quotidienne.
Elle énonce comment, a contrario, les pédagogies nouvelles cherchent davantage à favoriser dès le plus jeune âge l'autonomie des élèves dans le travail et la vie quotidienne, à favoriser l'auto-éducation, le libre choix de l'activité, le plaisir d'apprendre, la créativité (surtout dans la pédagogie Steiner), la capacité à rechercher l'information utile, l'aide nécessaire, la confiance en soi, la coopération et l'entraide. Elle en montre aussi certaines limites.
Ses conclusions repoussent ainsi beaucoup de craintes ou critiques souvent non fondées à l'égard de ces pédagogies.

2 commentaires:

  1. Merci Aline je vais commander ce livre.
    C'est ce que je ressens avec mes deux dernières filles (10ans d'école Steiner) et leurs amis qui sont partis pour diverses raisons des écoles Steiner (éloignement, coût élevé...)l'adaptation s'est bien passée pour tous. Je retiens l'autonomie, la créativité, le savoir faire, l'entraide,le respect, la volonté...de belles qualités et des valeurs pour toute une vie.

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  2. Je vais egalement commander ce livre. Merci Aline. Je partage ton avis Evelyne, ces valeurs et qualites sont tellement importantes. Le plus important des bagages a mon sens.

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