jeudi 11 février 2010

Dans mon langage

Il y a quelques temps deja, j'ai beaucoup oriente mon travail et mes reflexions autour du language, par circonstances mais aussi par interet.

L'un des petits amis de ma fille est autiste. J'ai ete recemment terriblement troublee d'observer leurs communications et leurs echanges. Peut etre car je n'avais jamais envisage cette situation auparavent mais egalement car j'ai appris des choses simples et pourtant fondamentales. Du moins j'ai vraiment realise ces choses, par l'experience.

Les ecoles Montessori sont a considerer pour les enfants autistes. Il est vrai que l'environnement tres calme et tres organise peut ne pas toujours convenir a l'enfant autiste. En revanche les materiaux sont generateurs de reflexions intenses puisqu'ils abordent les concepts uniquement : l'apprentissage resultant de l'experience. L'ecole de Lili a accueilli il y a deja quelques mois un petit garcon autiste. Cette experience est un succes pour lui, pour tous. Et meme pour nous parents.

L'autisme est loin d'etre un retard mental. Ce sont simplement d'autres concepts de pensee et d'interaction avec le monde qui sont exprimes. Malheureusement nous ne les comprenons pas et ne faisons pas toujours l'effort de les comprendre. Je crois que ces enfants sont d'une richesse merveilleuse, simplement differente de celle des autres enfants.

J'ai ainsi appris que Maria Montessori suggerait entre autre que la tour rose - pink tower - puisse etre deconstruite par le geste lache, chose qui n'est plus d'actualite dans les ecoles malheureusement, car les materiaux montessoriens sont extremement chers, mais qui pourtant avait son importance et je comprend pourquoi maintenant. L'importance de la comprehension des concepts, tels que la construction et la deconstruction. Une thematique que je me souviens avoir approfondi a l'ecole d'architecture, en 6eme anne !

Maria Montessori fut l'un des premiers medecins a s'interesser aux enfants autistes et a refuser de penser a un retard mental. Tout son travail repose sur le simple constat que le language est une expression des concepts et qu'il n'y en a pas un qui soit plus juste qu'un autre.

Ainsi l'apprentissage par les concepts est le plus logique et le plus intense qui soit. Et de cela, aujourd'hui, je n'ai plus le moindre doute.

Cette video est composee de deux parties. La premiere est visuelle et auditive. Il s'agit de l'interaction entre une personne autiste et le monde qui l'entoure. La seconde est sa propre traduction de cette experience de l'environnement. Cette personne a appris a communiquer dans notre langue par l'emploi du clavier qui est ensuite transmise par voix de synthese. J'ai rarement entendu une expression de la pensee sur les concepts qui soit aussi pleine de sens.

8 commentaires:

  1. C'est genial. Vraiment! Merci tellement Sand et vous toutes et tous pour partager cela avec nous tous. Je trouve que vous etes vous meme des personnes extraordinaires comme Maria Montessori devait l'etre. Ce temps que vous nous offrez... Je veux dire vous pourriez mettre vos enfants chez Montessori ou Steiner et puis voila... Mais non, vous nous le faites partager, c'est beau ce geste. Vraiment merci. Comment c'est passe la rentree de Jules?

    Anne-Marie de Melbourne.

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  2. Je suis moi même malentendant (j'ai une surdité profonde mais j'entends quasiment comme tout le monde grâce à des "oreilles"/appareils auditifs) et j'ai eu la chance (?) d'avoir suivi une scolarité classique que l'on peut qualifier de "normale" même si ce mot pour moi ne veut rien dire. Bien sur, j'ai du faire beaucoup d'effort pour pouvoir m'intégrer dans ce milieu et pour pouvoir m'adapter surtout au lycée où tous les cours se font en accéléré et où le culte du paraitre et de l'apparence n'arrangent pas les choses.
    J'ai souvent été confronté à des personnes bornées et butées surtout au lycée, et qui ne me faisaient aucunement confiance car j'étais handicapé des oreilles comme ils disaient et donc limité. A partir du moment qu'une personne présente un handicap, hop, on lui met une étiquette et des barrières. C'est quasiment systématique. Même si cette personne sait très bien se débrouiller, d'une manière certes différente et qui lui est adaptée et qu'elle gère très bien son handicap.
    Je me suis aussi rendu compte que les gosses acceptent plus facilement le handicap que les adultes. Même si je n'échappe pas à la question "qu'est ce que tu as dans les oreilles?" et qui finit par me faire sourire! Plus surprenant encore, les gosses s'adaptent rapidement sans le savoir au handicap de cette personne, comme si c'était inné. Je n'ai souvent pas à leur expliquer que pour que l'on puisse se comprendre, il faut que je puisse lire sur leurs lèvres et qu'ils parlent un peu plus lentement. Chez les adultes, il faut que j'explique tout ça et surtout pourquoi alors que moi même je n'ai pas vraiment de réponse à cette question. C'est comme ça. Ca les gene presque de faire des efforts alors qu'au bout d'un moment tout devient naturel... Du coup, beaucoup de portes se ferme et je finis par douter de moi.

    ...

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  4. Je trouve que c'est important de donner la chance a ces personnes en les mettant dans des petites structures( et avec le silence surtout!). Et surtout qu'elles restent avec le même petit groupe tout au long de sa scolarité, du moins le plus longtemps possible. Elles vont se sentir protégées avec l'aide et la présence des autres mais surtout, elles se sentiront en confiance car on ne leur rapelle pas qu'elles ont un handicap. Il finit par s'oublier. Et je peux dire que quand j'étais gamin, j'affrontais plus facilement mon handicap que maintenant. Je pouvais me permettre de faire des erreurs, de mal avoir compris, de dire "stop, tu peux répéter"... Je sais, c'est bête ce que je dis, mais il y a une pression de la société qui est tellement forte que parfois je me sens prisonnier de mon handicap.
    Je vois aussi qu'il y a des enseignants parmi vous. Si vous vous retrouvez avec un malendant ou avec un autiste, faites leur confiance. Encouragez les même si ce n'est pas facile. Même si ils ont des mauvaises notes. J'ai souvent eu besoin de me sentir en confiance avec les profs. En CE2, en CM1, en 6e, en première et en terminale, j'ai croisé des enseigants géniaux! Qui m'ont fait confiance, qui ont cru en moi et je dois dire que je me sentais bien dans ces moments là. J'avais envie de donner le meilleur de moi même et j'y arrivais. J'ai souvent été pénalisé pendant les dictées parce que j'ai mal compris un mot (par exemple, les mots "pain, main, bain", quand je les lis sur les lèvres, je ne vois aucune différence car le mouvement des lèvres est le même, ou dix et six... Le son pour moi est secondaire) alors soyez indulgents! Je ne dis pas qu'il faut leur simplifier la vie car il faut savoir se débrouiller soi même mais le jeu est là: trouver le juste équilibre entre nos mondes...
    Je n'ai pas entièrement développer le fond de mes pensées juste des morceaux mais si vous voulez des renseignements, il n'y a pas de soucis. Ce débat m'interesse et je crois qu'il y a beaucoup à faire de ce côté!

    PASCAL

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  5. Merci Pascal pour ce long commentaire aussi personnel. Si tu le souhaites tu es le bienvenu pour ecrire un article. Laisses le moi savoir.

    Tu nous fais sans aucun doute realiser de certaines choses.

    xx

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  6. Une amie précieuse m'est venue de partages entre blogs pas forcément autour de l'éducation. Elle a un de ses fils autiste asperger et me dit continuellement tout le bien que les approches montessoriennes lui ont offertes (scolarité normale avec une enseignante formée Montessori en plus). Le fait de délimiter en concepts, de ne pas avoir aussi trop d'interactions avec un adulte (pas besoin de repérer la communication non verbale). Mais aussi ce temps donné au temps, ces apprentissages à faire seul face au matériel.

    Il y a tellement à dire!

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  7. Je reviendrais... je n'ai pas pu voir la vidéo...

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  8. Fantastique, cette parole de l'enfant autiste et cet univers.

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