Ca fait envie l'ecole Montessori. Il existe des ecoles maternelles et primaires. Mais existe-t-il aussi des colleges et des lycees ?
Car l'adaptation tot ou tard a un systeme different peut etre tres difficile, j'en parle en connaissance de cause puisque en integrant une ecole normale apres avoir fait un CP en ecole Freinet, j'ai redouble mon CE1. L'ecole Freinet c'etait super, je faisais ce que je voulais tellement bien que je passais tout mon temps a dessiner si bien qu'en arrivant dans l'autre ecole je ne savais ni lire ni calculer.
Sand said...
Merci pour votre message et vos questions que je vais tenter d'eclairer. Il existe bien entendu des colleges et des lycees Montessori, surtout aux USA. L'ecole Montessori de Sydney a dans l'optique d'ouvrir une structure college a long terme.
Nous n'avons pas l'intention de mettre nos enfants dans de telles structures pour l'instant pour la simple et bonne raison que, selon moi, les travaux de Maria Montessori et son idee de l'apprentissage sont excellents pour la petite enfance et l'enfance, mais qu'ensuite, son travail sur les "grands" tres inacheve n'a pas encore trouve de "reponse" ou d'echo satisfaisants.
Son observation et les travaux qu'elle a degage trouvent tout leur sens dans cette periode de l'enfance. Son analyse des periodes sensibles est vraiment exceptionnelle et tres juste a mes yeux (vous trouverez une excellente litterature a ce sujet si le coeur vous en dit).
Et surtout malheureusement tres lointaine des pedagogies utilisees dans les ecoles dites classiques ou publiques, comme francaises ou autres dites occidentales, qui pour moi sont tres loin d'etres des reussites exemplaires.
L'education globale de l'humanite occidentale n'a qu'a etre constatee et analysee. Parfois je me demande quelles sont les valeurs essentielles qui sont sensees etre offertes et transmises aux enfants dans ces structures etatiques. Faisons simplement le constat des adultes de notre monde d'aujourd'hui... Et par pitie de mettons pas tout sur le dos des parents.
Lili et Jules seront donc scolarises en ecole Montessori jusqu'a l'age de 12 ans si nous pouvons le leur offrir.
Je ne connais pas les ecoles Freinet, mais je dois dire que je suis sideree de lire que vous ne faisiez que dessiner! Etait-ce une ecole ou vous etiez ou un centre de loisir ?!?
Les ecoles Montessori, que nous avons frequente jusque la, sont de tres tres bonnes ecoles. Si vous souhaitez parler de la reussite scolaire des etudiants, les dernieres etudes et statistiques visant notre ecole de quartier, et que j'ai sous les yeux, montrent que cette ecole est de loin l'une des meilleurs structures de la ville.
Le pourcentage de reussite de ces enfants, toutes origines sociales et ethniques confondues, allant jusqu'a un niveau universitaire d'equivalence bac +2 est de plus de 90% !
Constat ecrasant.
Inegale par le secteur publique de la ville et en bataille avec les prestigieuses et tres selectives ecoles privees dont nous l'imaginons tous tres bien, les origines sociales raccolees penchent du cote de l'elitisme financier ou intellectuel.
Je trouve cela plutot defendable donc, pour une petite structure qui accueille egalement des handicapes moteurs et mentaux, des enfants autistes, des aborigenes, des indiens, des asiatiques, ect... en plus des enfants de riches ou de blancs.
Lili manie donc des concepts mathematiques, elle commence a lire et ecrire dans 2 langues differentes. Elle n'est forcee en rien, elle fait ce qu'elle souhaite a l'ecole. Mais elle a le gout de l'apprentissage comme absolument tous ces petits etres que l'on pense feignants et ininteresses par nature. Et elle apprend tres vite, par elle meme, avec de l'aide sur demande bien sur, et des guides, ses instituteurs et nous meme.
Pour repondre a votre question sur la transition d'une ecole a une autre, je dirais deux choses.
La premiere : les ecoles Montessori apprennent aux enfants a etre autodidactes, independants et a s'autogerer. C'est tout le but de la pedagogie.
Je trouve donc la question assez inutile finalement. Oui un enfant autodidacte, independant qui s'autogere s'adapte a toutes les situations.
Il trouvera certainement comme je l'ai beaucoup entendu, que le travail est tres mache, directif et hierarchise dans les structures dites "normales" ensuite. Mais il aura toutes les cles en main pour s'adapter.
L'annee derniere j'ai eu l'occasion d'assister a une soiree des "anciens" de l'ecole, aujourd'hui scolarises au lycee. Ils etaient tous formels. Facile et sans souci. Ils regrettent un peu leurs methodes de travail et n'apprecient guere les "obligations", ils preferent le travail en equipe plutot que la competition, ils ne comprennent pas l'interet des notes, ect... Mais ils reussissent. Ils avaient meme ce cote detache, le sourire aux levres, comme s'ils avaient cette vision objective sur le monde qui les entourent, des idees larges sur deja, pourquoi le systeme classique a ses lacunes et ses limites, ce que je nommerais ici un tres fort esprit critique.
La seconde : le taux de reussite a l'universite (cf ci dessus) etant etablit. La reussite professionnelle de ces enfants est de 97% selon les dernieres etudes faites pour l'ISMS. En cela cette ecole Montessori reste dans les premiers etablissements du pays, et meme du monde ! Ces enfants ont donc confiance en eux. Avec une confiance en soi pure, sans tache, sans ombre, on peut oui, deplacer des montagnes. Ce qui m'importe pour ma part, ce n'est pas que ma fille soit la premiere de sa classe, qu'elle sache lire plus vite que son voisin, ect...
Non ce qui m'importe c'est qu'elle soit epanouie dans ce qu'elle fait. Qu'elle puisse choisir en fonction de ses envies et les reussir. Ce ne sont pas des cles qui sont offertes chez Montessori mais un passe partout finalement.
Maintenant, oui, Montessori a ses limites. Rien n'est parfait. On cherche toujours a evoluer, a ameliorer.
Lorsque l'on decide de placer ses enfants dans une structure montessori, cela ne doit pas etre fait pour essayer, mais s'inscrire dans une continuite, dans une philosophie, de la maison d'une part et de l'ecole ensuite. Cela ne se fait pas pour une annee, juste pour voir...
Nous ne devrions pas consommer l'education, mais reflechir a son sens profond.
Et puis peut etre aussi finalement reflechir a ce que sont les sacros saints piliers de nos societes, comme l'education dite nationale. Sur quoi se fondent leurs legitimites.
Anonymous said...
Merci pour votre reponse tres complete. Ces ecole sont tres bien mais l'inconvenient c'est qu'elles ne vont pas toutes jusqu'au lycee. Toutefois si vous pensez que ces enfants sont assez forts pour s'adapter au systeme classique apres, tant mieux. Ces statistiques sont plutot rassurantes et ces "anciens" sortis de cette ecole ont l'air de reussir.
Je m'interroge sur le decalage qu'ils resentent par rapport aux autres, ce n'est peut-etre pas toujours facile a vivre...
Sinon sur le fond je suis d'accord avec vous, les methodes d'enseignement classiques ne sont pas forcement bonnes et je trouve qu'elles ne prennent pas assez en compte l'epanouissement de la personnalite. Comme vous dites l'important c'est d'etre epanoui dans ce qu'on fait.
Pour ma part, je n'ai pas pu continuer a aller dans une ecole Freinet suite a un demenagement. Le fait qu'elles ne soient pas partout est aussi un inconvenient.
Le programme etait assez libre, et comme je n'aimais pas les maths je n'en faisais pas.
En tous cas, je pense que ces ecoles necessitent beaucoup de suivi de la part des parents.
Sand said...
Je comprend votre inquietude, mais ces enfants ne sont pas en decalage, ou decales. Ils ont une grande connsaissance du monde qui les entoure, ils vivent dans la meme societe que les autres! Ils ont une autre facon de l'apprehender simplement.
Lorsqu'un enfant passe d'une ecole montessori (un enfant rentre a 3 ans et en sort a 12 ans en principe) a une ecole dite "normale" ou "reguliere", il ne vit pas un choc non plus. On y apprend les memes choses, c'est le meme contenu.
C'est la methode, ou le "contenant" qui different.
L'enfant se retrouve a suivre le cours magistral d'un professeur qui semble "detenir" une verite, alors que jusqu'a present, il a appris a ouvrir des livres et a rechercher des informations et surtout partager ses connaissances avec ses camarades et ses enseignants, et a les discuter, les analyser.
Pour la pratique, il ne travaille plus autour de grandes tablees, a echanger, discuter, debattre, apprendre, mais il se retrouve a faire ses exercices et des devoirs, seul, a la maison ou a l'ecole, qui seront notes.
Il y a une grosse difference entre l'apprentissage du 3 a 6 ans, du 6 ans a 9 ans et du 9 ans a 12 ans dans les ecoles Montessori ! Ces 3 periodes montessoriennes n'ont pas les meme facons de faire, approches, ect... De 6 a 12 ans, c'est beaucoup plus cadre, avec des travaux diriges ect... et pourtant beaucoup plus dans le "bazar". Le premier stade est quant a lui tres tres rigoureux et organise, range, propre. C'est un aspect tres meconnu de la pedagogie montessorienne, et pourtant fondamental !
Les enfants sont des etres extremement forts, adaptables. Oui, ils ont des capacites d'adaptation surprenantes. Nous, adultes, ne devrions pas les infantiliser et encore moins les sous estimer. Nous ne devrions pas projeter nos angoisses sur nos enfants.
Bien sur que l'environnement change. Savoir s'adapter dans le monde d'aujourd'hui est une chance. Un enfant doit egalement apprendre a s'adapter. C'est important. Mais pourquoi imaginer ici de la brutalite ? L'adaptation peut etre pleine de douceur ! Et il va etre prepare a cela par les enseignants montessoriens. Le jour de leurs 12 ans les enfants ne sont pas mis a la porte avec un certificat d'etudes montessoriennes. Non, la transition se prepare par le personnel de l'ecole, et meme les enseignants demandent regulierement des nouvelles de leurs anciens eleves l'annee durant ! Il y a un vrai suivi et des reunions pedagogiques avec les parents et l'etudiant.
Notons aussi que nous parlons d'enfants de 12 ans, pas d'enfants de 6 ans.
Pour ce qui est du suivi de la part des parents, je ne suis pas du tout d'accord avec vous. J'aurais tendance a dire qu'il est bien moindre. Il n'y a pas non plus de devoirs a la maison.
Pour ma part je ne fais que du francais avec ma fille, normal pour une expatriee, le reste elle l'apprend a l'ecole, comme tous les autres enfants.
Bien sur, nous sommes la pour elle, pour des activites culturelles, des lectures, ect... Comme n'importe quels autres parents.
J'aurais meme tendance a dire que les enseignants montessoriens sont meme bien moins dans la dramatisation. Pas de cours de rattrapage, de mise a niveau, ect. Chacun a son rythme. D'ou les sequences de 3 ans contre 1 an dans le secteur publique classique. Il y a bien moins ces valeurs d'echec, de comparatifs avec les autres.
Je pense que les ecoles Montessori sont tres meconnues, on a tendance a imaginer que les enfants sont laches dans la nature et qu'ils n'y font rien. Ce qui est tres faux. Ces ecoles ont des regles tres rigoureuses, meme plus rigoureuses que dans les ecoles traditionelles. Les activites tournent enormement. Les enfants savent s'equilibrer par eux meme, ils sont incroyables, nous devrions avoir confiance en eux.
Peut etre devriez vous faire une observation in situ. Vous seriez surprise. Les enfants changent regulierement d'activites, ils touchent a tout, s'interessent a tout. Car oui, tout est a leur portee et ils ne sont pas forces.
Pour avoir frequente un grand nombre de parents d'enfants montessoriens, qui ont fait le cursus complet, je n'ai jamais entendu la moindre histoire d'adaptation difficile ou d'echec par la suite.
En revanche, de personnes qui ne connaissent pas la pedagogie Montessori en dehors de la lecture de quelques magazines, il m'est arrive tellement souvent d'entendre des histoires de toutes sortes. J'ai meme entendu parle de secte !
Je suis d'accord sur le fait qu'il n'y en a pas assez et que l'on n'en trouve pas partout. Cela aussi est bien dommage. Cela dit, ces ecoles sont presentes sur toute la surface du globe.
J'espere que l'on verra ces strutures fleurir encore plus nombreuses dans le futur. Je crois que c'est un bon moyen de nous tourner vers la paix entre les hommes.
Quant a l'epanouissement c'est une finalite. Les ecoles Montessori ne font pas que respecter l'individualite ou encore la personnalite d'un enfant, elles leur apprennent des concepts fondamentaux. Les ecoles Montessori sont tres mathematiques et logiques. On ne fait pas que dessiner, bien au contraire !
Aline said...
Voici un lien intéressant de Jean Le Gal, pédagogue Freinet sur la " discipline" du point de vue de cette pédagogie.
http://www.meirieu.com/ECHANGES/le_gal_droits_de_l_enfant_et_discipline.pdf
Je suis très étonnée d'entendre dire que quelqu'un n'a pas appris à lire en CP avec cette pédagogie. Je la connais certes moins que celle de Montessori, mais elle n'est à mes yeux tout sauf une pédagogie "centre de loisirs"...
Après, c'est aux parents d'être attentifs, l'étiquette "écoles Montessori ou Freinet" n'est malheureusement pas toujours un gage d'avoir des enseignants de qualité... Autant d'appropriations des pédagogies que de personnes qui les appliquent!! Je connais des éducateurs Montessori à qui je ne confierai pas mes enfants...
A contratio, certains enseignants pratiquent ces méthodes, sans le savoir, car leurs pratiques pédagogiques sont empreintes de bon sens et de respect de l'enfant.
Je te rejoins sur ce point Sand (et sur tous les autres d'ailleurs :) ), il faut absolument profiter de l'ouverture humaine de ces écoles pour y faire, en tant que parent, des observations, qui ont pour moi 2 avantages : mieux comprendre la pédagogie proposée (c'est souvent un choc incroyable, super émouvant, même si on a lu tous les livres avant!) et voir si l'enseignant est réellement en phase avec cette pédagogie.
Je t'enverrai bientôt un mail (j'ai vu ton adresse qq part) pour te transmettre un très précieux texte de Montessori sur la discipline... à transmettre aux personnes qui disent trop souvent qu'on laisse tout faire aux enfants dans ces écoles.
J'aime beaucoup cette phrase de Montessori, sûrement un peu tronquée par ma mémoire : "Laisser tout faire à un enfant qui n'a pas acquis la volonté, c'est trahir son sens de la liberté".
Et encore une petite citation, Freinet 1964: L'ordre et la discipline sont nécessaires en classe :
"On croit souvent que les techniques Freinet s'accommodent volontiers d'un manque anarchique d'organisation, et que l'expression libre est synonyme de licence et de laisser-aller.
La réalité est exactement contraire : une classe complexe, qui doit pratiquer simultanément des techniques diverses, et où on essaye d'éviter la brutale autorité, a besoin de beaucoup plus d'ordre
et de discipline qu'une classe traditionnelle, où manuels et leçons sont l'essentiel outillage. "
ma_aile said...
Merci Aline pour ce lien, j'ai trouvé ma lecture du week-end! C'est vraiment une chance, cette école Montessori pour Lili et Jules!
Je me questionne beaucoup sur ce que pourra être l'école d'Eliott, et ça me fait tellement peur que pour l'instant, je n'ose pas trop y réfléchir pour de vrai... On a encore le temps, mais...
Mais il faut bien le dire, la situation des écoles en France ne va pas aller en s'améliorant, spécialement, les écoles maternelles, dont les classes commencent à être plus que surchargées! D'ici la fin de l'année scolaire, ma classe va accueillir près de 35 enfants... Je suis la seule enseignante pour tout ce beau monde et j'ai une atsem qui vient me donner un coup de main en motricité et sur ce qui est considéré comme des temps d'ateliers sur l'emploi du temps... Difficile dans ces conditions de respecter réellement le rythme de chacun, surtout pour les ptits nouveaux qui sont parachutés dans la classe en milieu d'année... L'école dans laquelle je suis est sûre l'année prochaine d'avoir tous ses effectifs de maternelle a plus de 30 enfants...
C'est le grand écart entre des envies de défendre l'école publique et l'impossibilité de tolérer ce qu'elle est en train de devenir, ce qu'ils sont en train d'en faire...
J'ai parfois l'impression de surnager, et à contre -courant en plus, pas toujours très motivant!
Sand said...
Je crois que tes citations resument parfaitement la realite, Aline.
Je n'ai jamais ressenti un si fort sentiment de rigueur, d'organisation et de calme que dans une ecole Montessori. Les enfants y font ce qu'ils veulent, mais ils sont loin de ne rien y faire. Car les enfants veulent tout faire et tout apprendre. Seul la force, l'obligation, le devoir, engendre le degout, le refus, la negation.
Mais comme tu le dis, et pourquoi les ecoles montessori sont aussi et ainsi structurees, on y apprend avant toute chose la volonte pour gagner cette liberte.
> Ma_aile, je comprend ta stupeur et vous les enseignants du secteur publique francais, je vous tire mon chapeau. Vous avez du pain sur la planche.
Je suis egalement pour l'ecole publique, mais en version intelligente.
Aline said...
Bon, eh bien, il serait peut-être temps qu'on reparte vers d'autres contrées...
je suis comme Ma_aile, très partagée entre continuer à me battre à contre-courant dans l'éducation nationale (pour moi le plus juste), ou bien partir pour travailler avec des adultes qui partagent des valeurs humaines similaires aux miennes dans une structure privée ...
Chapeau bas, ma_aile, 35 enfants dans une classe!!! Pffff...
Bon, allez, je retourne à ma préparation de formation Montessori pour cet après-midi!
Evelyne said...
Passionnant c'est la première fois que je suis une conversation aussi intéressante sur la pédagogie au travers des différents blogs .
Je suis aussi institutrice en maternelle, une classe de 25 élèves de 3/4 ans, à l'école publique de Nanterre ville.
J'ai également une formation "ecole Steiner/Waldorf.
Encore une autre façon de voir l'enfant très différente de Montessori (que j'aime beaucoup, ses livres sont des références) ce qui m'intéresse c'est l'approche artistique, les enfants expriment leurs représentations à travers la peinture, le dessin, le modelage, le tissage...c'est ce qui engage la volonté : faire avec ses mains et c'est ce qui c'est perdu dans le monde actuel.
Avec mes élèves chaque jeudi nous préparons la pâte à pain et chacun façonne son petit pain qu'il ramenera à la maison pour le partager en famille.
Un moment de bonheur pour chacun.
Bon dimanche..je reviendrai avec grand plaisir...et si vous avez des idées à partager d'activités avec des petits je suis prenante.
Anonymous said...
En lisant quelques uns de tes articles et certains de tes commentaires, j'ai découvert l'école Montessori qui m'intéresse énormément! Serait-il possible de me conseiller quelques livres sur ce sujet s'il te plaît?
Un grand merci!
Sand said...
Je te conseillerais le premier livre que j'ai moi meme lu et que je propose toujours en premiere lecture, car il me semble essentiel de commencer par la. Toute la litterature que j'ai pu lire a ce sujet est en anglais, je ne peux donc te conseiller des ouvrages en francais, je ne les connais pas.
Je commencerais donc par : "understanding the human being, the importance of the first three years of life" aux editions montessori. Ce qui se traduirait par "comprendre l'etre humain, l'importance des trois premieres annees de la vie".
Ce livre, et maria montessori, ne disent pas que tout ce joue avant 3 ans ! En revanche il explique quelles sont les periodes sensibles chez l'enfant, et l'importance de fournir nourriture et materiels durant ces periodes, le cas echeant, certaines choses risquent de se perdre a jamais.
Un exemple concret : le bilinguisme. Si durant les premieres annees de la vie les reseaux ne sont pas stimules dans le cerveau de l'enfant, le bilinguisme parfait ne sera jamais plus possible. L'enfant pourra bien entendu parler courament dans plusieurs langues, mais il ne sera jamais bilingue, car les langues seront liees les unes aux autres, par des traductions qui seront ensuite remplacees par des automatismes.
L'enfant bilingue parle et pense dans 2 langues de maniere completement independante. Sans aucun lien entre les deux.
C'est un exemple typique des periodes dites sensibles. Et cela est vrai pour un tas d'autres choses, la musique, ect.
On ne devient pas un virtuose de la musique a 30 ans sans avoir evolue dans un environement musical auparavent. Cela vient profondement d'une emotion liee a la petite enfance qui a su trouver echo dans son environnement.
C'est aussi pour cette raison que je suis engagee et opposee a l'homogeneisation enfantine via les creches et des maternelles classiques sans approche pedagogique individuelles. Chaque enfant est different et merite une attention propre.
Ma_aile said...
Dis, c'est quoi exactement comme étapes le nido et le ptp?
Sand said...
Le nido c'est de 6 semaines a 18 mois et le ptp de 18 mois a 36 mois. Ce sont deux grosses sequences importantes de la vie d'un enfant, qui sont des esprits extremements absorbants ces 3 premieres annees.
Des 6 semaines un enfant est apte a apprendre, mais c'est une eponge, est esprit absorbant. Ces programmes ont pour but de developper au mieux cet apprentissage et les apprentissages futurs, dans la joie et l'amour et surtout le respect de l'individu. Ils sont une mine d'or pour les parents, leur donner des pistes, leur expliquer comment faire tout cela a la maison. Le PTP c'est le "parent & toddler programme". Les parents comme les enfants suivent donc ce programme. C'est fabuleux et edifiant. C'est emouvant de realiser de ce que ces enfants sont capables de faire, aussi petits !
C'est un peu comme regarder un nouveau ne grimper au sein de sa mere tout seul. C'est dingue ce qu'ils sont capables de faire. Vraiment.
Les parents sont donc presents et ce programme ne depasse pas quelques heures par semaine s'il est reproduit a la maison (ce qui est notre cas). Je sais qu'un nombre important de meres (la majorite) ne peuvent pas faire autrement que de mettre leurs enfants en creche (par desir de socialisation et surtout pas necessite).
C'est une phase tres importante pour l'enfant qui a extremement besoin pourtant de la plus importante personne de leur entourage, la maman ou le papa, dans cette etape. Car ils sont les seuls a pouvoir exercer l'observation individuelle afin de cerner les besoins exacts et precis de l'enfant, a moins d'etre dans une structure orientee avec des preofessionels formes en ce sens, ce qui est tres rare. C'est donc une question tres importante dans la philosophie montessorienne, le role de la mere (ou le pere) dans les 3 premieres annees, sa place, son importance, sa presence.
C'est loin d'etre retrograde pourtant. Une maman c'est une maman, et non pas un centre de garde. Personne ne peut pretendre le contraire. Je sais que je suis emmerdante a dire des choses comme celles-ci, surtout a notre epoque, apres un combat feministe liberateur que je soutiens dans son ensemble, mais c'est ce que Maria qui etait indeniablement feministe et avant-gardiste pensait et c'est aussi ce que je pense.
Apres, on trouve des structures de garde tres respectables, ce n'est pas la question. Ce que je considere ici c'est le but et le role premier de l'education dans ces 3 premieres annees. Son interet, son ensemble, son but.
On m'a souvent demande comment je faisais, si j'avais vraiment les moyens de faire ainsi, si je ne regrettais pas ma carriere d'architecte, un metier si interessant.
Je dois dire que c'est un sacrifice financier enorme. Un seul salaire rentre a la maison globalement, mon mari a un tres bon boulot, et meme s'il m'est arrive de bosser depuis la maison, les enfants une fois au lit pour joindre les deux bouts lorsque l'on ne pouvait plus, alors que l'ecole et le ptp nous coutent tellement, j'ai toujours eu la conviction d'agir au mieux ainsi. Je crois vraiment que la pensee de Maria Montessori est juste et je la transpose comme un echo a ce que je considere moi meme comme juste de la question de l'education de mes enfants.
Et c'est une chose que je fais seule avec eux. J'ai besoin d'etre seule pour le faire pleinement. J'apprends moi meme beaucoup, sur eux, sur moi et sur l'etre humain. Et rien que ca c'est passionnant. Je crois que le metier de mere c'est quelque chose d'intense, de tres complexe, de riche, et c'est un labeur de tous les instants, d'une profondeur inimaginable, que meme un metier passionnant n'egale pas. malheureusement il n'est plus considere ainsi aujourd'hui. La liberation de la femme a terni l'image de la mere. C'est le grand probleme de l'equilibre entre les deux. C'est dommage, car etre mere, c'est quelque chose de grandiose.
Aline said...
Ravie pour Jules et pour vous, géniale l'idée du PTP!! Vivement que tu nous en racontes plus sur cette belle expérience!
Et puis, tiens, va donc voir ce que ce papa fait avec ses enfants... en tant que maman-archi-montessorienne (hehehe) , ça devrait te plaire! bzs
http://madebyjoel.blogspot.com/2010/01/modern-doll-house.html
Sand said...
Punaise c'est genial !!! Merci Aline !!!
Marie Helene said...
Et ce qui est génial à cet âge là, c'est qu'ils n'ont pas peur de s'exprimer au travers de la peinture, du dessin ...
Après vers 9-10 ans ils ont plus de retenue, c'est dommage ( je ne veux pas généraliser mais c'est ce que j'ai remarqué à l'école !)
Sand said...
C'est exact, c'est une tres bonne observation !!! Je l'ai realisee en stage 3 a l'ISMS ! Cette derniere periode de l'enfance (entre 9 et 12 ans) est tres differente. Elle est marquee par l'observation intense et l'identification. C'est la que se prepare le passage de l'enfance a l'adolescence. L'enfant, auparavent, se moque de l'avis des autres, il vit des experiences intenses. Arrive a cet age, il a tendance a vouloir faire partie de la communaute. La retenue est donc en effet tres propre a cette periode ! Ce n'est pas une generalisation, mais le process classique il me semble. Il y a toujours des enfants qui sortent de ces criteres, bien entendu, du a leur vecu, leurs experiences et parfois a cause d'un mal etre malheureusement.
Je suis vraiment heureuse d'en découvrir un peu plus sur la pédagogie Montessori, via ce canal, Sand !
RépondreSupprimerQuant à la pédagogie Freinet, j'ai eu une connaissance, qui était alors en 3ème année de médecine, qui me disait avoir fait toutes ses études avec Freinet et avoir de grosses difficultés en orthographe (elle n'aimait pas ça), ce qui rejoint le témoignage ci-dessus. Par contre, elle était très à l'aise avec ça et essayait de trouver des stratégies pour s'adapter à son futur métier.
Une petite question me taraude (dans la vie, je suis chercheuse à mi-temps pour une association pédagogique, je travaille sur les inégalités sociales liées à l'accès au travail) : cette pédagogie ne nécessite-t-elle pas beaucoup d'investissement (temps & argent) du côté des parents ? Est-elle accessible à tous ? Je m'explique. En Belgique, le système scolaire traditionnel est (très) inégalitaire : il y a les "bonnes" écoles et il y a le "reste" (ce qui ne veut pas dire que les cours y sont -très- différents, cela signifique souvent que ce sont des écoles avec beaucoup plus de mixité sociale, avec ses richesses et ses difficultés). Chaque année, les politicien(ne)s essaient de renverser la vapeur, sans succès. On sait que pour réussir dans les "bonnes" écoles, il faut un investissement important de la part des parents (en temps/cours particuliers supplémentaires/droits d'entrée). D'où ma question avec Montessori, pédagogie que je connais mal...
Bonjour Marie,
RépondreSupprimerce qui me derange tout de meme dans ce constat reccurent sur la pedagogie Freinet, c'est ce lien un peu trop flou de cause a effet. Je m'explique. Une personne qui n'aime pas l'orthographe, aurait elle plus de chances d'etre meilleure en orthographe en suivant la pedagogie d'un enseignement publique et classique ? Est-ce que parce qu'elle a suivi un enseignement Freinet, elle est mauvaise en orthographe ?
Je ne sais pas si tu vois mon point, mais ce que je veux dire c'est qu'il y a des milliers d'enfants qui suivent des enseignements classiques et qui sont tres tres mauvais en orthographe et qui deteste l'orthographe !
Je m'avance peut etre, mais j'aimerais beaucoup comparer le taux d'illestrisme dans le secteur publique avec celui des ecoles Freinet... par exemple.
Apres encore une fois je ne connais pas la pedagogie Freinet pour en parler vraiment. J'equilibre mon argumentation ici sur mon experience et mes connaissances de la pedagogie Montessori. ce qui n'est peut etre pas la meme chose. Et comme le dit tres bien Aline, l'etiquette d'une pedagogie n'est pas forcement un gage de qualite, tout comme un enseignant du secteur publique peut etre tres mauvais malgre de bonnes convictions.
En revanche, cette personne semble etre a l'aise dans la vie avec son orthographe. Je ne sais pas, mais il me semble que l'on ne peut pas etre bon en tout. Cela ne fera certainement pas d'elle un mauvais medecin.
Par exemple parmi mes amis architectes, il y en a un certain nombre qui sont de vraies billes en orthographe. Si ils avaient ete penalises a cause de cela ils ne seraient probablement pas la ou ils sont aujourd'hui, mais je dois reconnaitre que je viens d'une ecole dotee d'un fort esprit creatif et d'une ouverture superbe sur le monde. On avait le droit avec un grand nombre d'enseignants de faire des fautes d'orthographe dans nos rendus, que ce soit en philosophie, en sociologie, en histoire de l'architecture, ect...
Moi par exemple, je suis nulle en maths. Cela ne m'a pas empeche de reussir mes etudes d'architecture, et encore moins de faire du tres bon boulot en agence selon mes employeurs. Selon moi l'important ce n'est pas de maitriser un outil parfaitement mais de savoir ou trouver l'aide, les appuis pour realiser certaines choses. C'est a dire aussi savoir transformer une lacune en une recherche, en une reflexion, en un parcours interessant et surtout de s'entourer de personnes ou d'outils adequats pour resoudre une contrainte qui nous depasse. La diversite professionnelle sert a cela.
L'architecture par exemple, est non seulement faite basiquement de formes mais c'est egalement un process d'integration de contraintes physiques et mathematiques dans sa conception. On ne demande pas a l'architecte d'etre un specialiste en tout, meme s'il peut etre generaliste. Il y a des specialistes dans ces domaines qui sont la pour aider les architectes.
Au meme titre donc qu'un medecin n'est pas un ecrivain. Pour moi le mauvais medecin n'est pas celui qui fait des fautes d'orthographe mais celui qui ne va pas se laver les mains au debut de sa consultation. L'education ne devrait pas etre un aspect theorique et normalisateur, cela doit etre un procede qui permet l'ouverture sur le monde, la tolerance, et meme la reconnaissance et l'acceptation de ses lacunes et donc en se faisant, generateur de l'efficacite ou encore de la specialisation...
Les educations francaise et belge semblerait il, ont cet esprit tres theorique et non pas empirique.
RépondreSupprimerOn cherche a normaliser des etudiants plutot que de les laisser s'epanouir dans leurs domaines de predilection par l'experience. On les contraint a rentrer dans des cases.
Je trouve donc cela formidable que cette personne soit a l'aise avec cela et qu'elle cherche des strategies pour palier a ces lacunes.
Dans une monde ideal et montessorien, elle serait a l'aise et n'aurait pas a chercher de strategies, car elle serait acceptee en tant que telle par sa communaute.
Je poste et revient ensuite pour le cout des ecoles.
Ce monde ideal n'existe pas, bien entendu, mais ce que je crois profondement c'est qu'en popularisant les ecoles montessori et ces procedes nous essayons de tendre vers.
RépondreSupprimerPlus il y aura d'enfants eduques dans cet esprit et dans cette optique, plus notre monde tendra vers la tolerance et le respect.
Simplement car l'acceptation de l'autre commence par l'acceptation de soi meme. Pour s'accepter on en revient ineluctablement a la confiance en soi.
Alors oui les ecoles montessori sont tres cheres en France et en Suisse (je ne connais pas la Belgique) et souvent reservees a une elite sociale. Mais il arrive parfois que des parents refusent de faire un emprunt pour une voiture ou une maison et qu'ils s'endettent pour l'education de leurs enfants.
Plus il y a aura une forte demande et plus il y aura des ecoles accessibles a tous !
Les ecoles montessori sont ici en Australie, gerees par l'association montessori a but non lucratif. Elles acceptent des enfants de classes sociales defavorisees grace a des donnations et du fund raising communautaire. C'est quelque chose que j'admire et approuve beaucoup dans les pays anglosaxons, cette non passivite dans l'aide. Les parents organisent des manifestations, cuisinent des gateaux qu'ils vendent, ect...
En Australie, les familles qui optent pour une scolarisation dans le secteur prive sont en partie detaxees dans leurs impots. On peut penser que c'est injuste pour les pauvres. Au final, je ne crois pas en cela, je pense que ce que font ces familles a cote pour les plus demunis est bien plus interessant ! Je pense que l'aide etatique ne fonctionne pas si bien que cela, il y a trop de pertes, de maillons dans la chaine, de detournements... L'aide directe et volontaire est plus efficace, plus humaine, plus riche.
Dans notre ecole nous arrivons a ce jour a un taux de 10% d'enfants defavorises ou a problemes physiques ou mentaux. C'est completement dingue pour une ecole privee situee dans un quartier a fric !
Et notre objectif de tous les instants est de faire grossir cet objectif.
Il n'y a donc pas de droit d'entree. Tous les dossiers sont etudies et suivant l'urgence acceptes ou non suivant le nombre de place. Les autres enfants sont mis en liste d'attente. Il y a des enfants defavorises qui entrent avant des enfants de famille aisee !
En allemagne l'education montessori a beaucoup de succes. Les ecoles sont subventionnees par l'etat. Au final, j'ai une amie qui a scolarise ses enfants dans une ecole allemande pour 100 euros par mois !
J'ai vu des enfants autistes "progresser" de maniere incroyable, des enfants dits a problemes se stabiliser... Vraiment c'est toute ma foi d'athee et d'eternelle remetteuse en question que je met aujourd'hui dans cette education ;-)
Merci pour tes questions Marie. J'espere avoir repondu au mieux.
Si tout de meme, je ne t'ai pas vraiment repondu sur l'idee de couter du temps aux parents... oui cela coute du temps de faire partie d'une communaute. Mais c'est la premiere fausse route que l'humanite a prise il y a deja longtemps en se delestant de certaines taches communautaire sur l'etat. Il y a des parents que cela emmerde de s'imaginer cuisiner pour les pauvres et qui preferent payer leur taxes. Pour moi ce n'est pas faire partie d'une communanute.
RépondreSupprimerApres plus il y a d'abeilles (on appelle dans notre ecole Montessori les busy bees les parents qui donnent un coup d emain, du temps, ect...) moins on a besoin de donner de temps...
Pour moi c'est cela la solidarite. C'est simplement de donner un coup de main quand on le peut. Et l'homme est sincerement un bon animal. Il est capable de grandes, tres grandes choses. J'ai vu des gens avec beaucoup de pognon aussi, faire des choses tres belles.
C'est donc relatif cette idee de prise de temps. La question utile pour moi, c'est plutot de savoir dans quelle direction on souhaite se tourner. Comment on souhaite voir l'avenir communautaire de nos enfants se profiler.
Etre parent pour certains c'est un sacrifice. Je ne le considere pas ainsi. Pour moi, c'est une chance inesperee pour grandir et s'ameliorer.
xx
Merci pour toutes tes réponses, Sand !
RépondreSupprimerLe fait est que, avec l'Amoureux, nous nous posons beaucoup de questions sur ce que nous souhaitons offrir à nos futurs enfants... Et il nous semble parfaitement logique de faire des choix qui nous coûterons peut-être, en temps, en argent. Nous sommes chanceux, nous avons pu faire des études supérieures, nous avons accès aux informations sur toutes ces écoles à horizons différents.
Mais. A longueur de journée, je lis des études, l'Amoureux rencontre des gens dans son travail d'assistant social. Les inégalités sont là et éthiquement, j'ai mal au coeur de voir les écards entre ce que nous avons et le peu de chance en face de nous...
Visiblement, la pédagogie Montessori est une merveilleuse façon de voir la vie d'un enfant et est encore assez peu connue. Après recherches sur les écoles en Belgique, les infos recueillies sont bien minces. Malheureusement.
Ce que je voulais aussi ajouter, c'est que, même si on accueille dans une école des gens de tous horizons, y compris moins favorisés, il faut pouvoir les soutenir pour qu'ils réussissent. C'est le constat assez terrible du système traditionnel belge : même si on essaie de combattre les inégalités à l'entrée de l'école*, les enfants moins favorisés échouent, faute de soutien...
*Il y a 2 ans, les politicien(ne)s belges ont cru bon créer un système d'inscription "pour tous" à l'entrée des écoles dites élitistes. Résultat ? Des parents qui ont dormi dehors, devant les écoles, pendant 2 jours, pour être certains de pouvoir inscrire leur enfant dans l'école choisie !
En fait, ma question n'était pas directement adressées aux parents d'enfants qui suivent leur scolarité avec Montessori mais plutôt politique en général. La pédagogie Montessori a l'air (dites-moi si je me trompe ?) de prendre un grand soin à donner du sens à l'apprentissage et à suivre vraiment l'évolution de l'enfant. Ce qui est vraiment une richesse ! Donc, juste un constat et un espoir : faire connaître plus largement Montessori ! Et vivent les profs de l'enseignement traditionnel qui infusent doucement certains outils Montessori !
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur l'aspect communautaire. L'Amoureux et moi gardons une nostalgie de ce que nous découvert à ce niveau-là au Québec. En Belgique, c'est totalement absent...
Quant à cette connaissance qui a étudié avec Freinet, elle m'avait dit que cette "liberté" l'avait un peu pesé, qu'elle aurait aimé étudier via le système traditionnel. Mes propos n'avaient pas comme vocation de caricaturer cette pédagogie et justement, je trouve que si elle permet à un enfant de retomber sur ses pattes, en toutes circonstances, et d'être à l'aise avec ses fragilités, c'est hyper riche !
Bref, je suis très heureuse de pouvoir découvrir par ici des tas d'infos, de réflexions sur Montessori.
Oui je comprend ton mal au coeur ! C'est revoltant ces inegalites.
RépondreSupprimerJe partage egalement l'idee d'une ecole publique. Mais malheureusement, pour moi, une bonne ecole publique respectueuse de l'enfant releve aujourd'hui encore plus de l'utopie, surtout en France avec le gouvernement actuel. Les enseignants passionnes qui veulent faire evoluer la situation sont obliger de partir en croisade! Et puis un bon nombre ont jete ou jeteront l'eponge. Et pire encore il y a ceux qui n'en ont rien a faire.
Le soutient familial a ces enfants defavorises est une chose importante. Mais je crois qu'il est d'une plus grande necessite dans les etablissements publiques. Dans les ecoles montessori, l'enfant apprend effectivement a se gerer beaucoup par lui meme. De plus les parents sont formes et informes par les enseignants dans le mesure du possible ! Les observations sont la pour cela. C'est vraiment une philosophie entre la maison et l'ecole. Il y a un dialogue entre les deux, cela fait partie d'un tout.
Dans une ecole montessori l'enfant est soutenu, c'est deja un plus, meme s'il ne l'est pas forcement a la maison.
Apres, politiquement, je crois qu'en Australie les choses sont tres differentes de la France. Nous n'avons pas du tout le meme environnement politique ni le meme climat social et moral. Je crois que notre cadre/contexte, est peut etre un peu plus idyllique sur certains aspects. Meme si certaines populations ou ethnies sont en difficultes, le climat social n'a rien a voir. Il y a de gros efforts inverses dans la mediatisation des problemes. Ici, les couches sociales defavorisees sont clairement exposees comme des personnes a aider, ou encore des victimes d'une epoque revolue dont la plupart des australiens ont honte.
En France c'est tres different. Les medias partent dans l'autre sens. Il y a beaucoup plus de stress et d'angoisses qui sont lachees. La France se xenophobise.
Je ne suis pas certaine que ce soit autant le cas en Belgique. Mais peut etre que je me trompe.
Par contre sur d'autres aspects, la France a des avantages, car oui, elle scolarise tous ses enfants. C'est aussi le cas en Australie. Mais le niveau du publique est surement moins bon. Cela est subjectif et je m'aventure ici sur un terrain que je ne connais pas.
Montessori a ses limites. Le cout en est un. Sa vulgarisation (dans le bon sens du terme) est comme tu le dis tres bien un excellent moyen pour democratiser son contenu et son accessibilite.
Pour la liberte, Aline avait donne une belle citation a ce sujet un peu plus haut. Je pense qu'elle va nous ecrire quelque chose la dessus tres bientot !
Mais il est evident que la liberte ne doit pas etre consideree dans l'education comme laisser un enfant faire ce qu'il souhaite. Il doit apprendre la volonte auparavent et ou en //. Sinon c'est effectivement lui mentir. Les societes ont egalement des regles morales que nous nous devons de suivre. Les enfants doivent apprendre a delimiter par eux-meme les frontieres, les limites, de leur liberte. Pour cela il ont besoin d'etre volontaires.
Peut etre que quelqu'un qui connait la pedagogie Freinet te repondrais mieux, mais je crois comprendre le point de cette connaissance. Ce qui en un point rejoint ce que je dis un peu plus haut. Mais ce n'est que mon interpretation de ses dires a travers les tiens. Et moi non plus je ne veux pas caricaturer ainsi...
;-)
xx
Finalement je vais peut etre avoir des enfant...
RépondreSupprimer:-D
Dan.
:-D
RépondreSupprimeryeah!!! donner aux autres l'envie d'avoir des enfants, hehehe...
RépondreSupprimeroui, je paâuofine (avec des fôtes) mon post sur l'éducation & la liberté...
L(idéal serait d'offrir, comme jadis, à tous, la chance de faire des études de qualité. Actuellement on a la liberté de penser comme tout le monde et l'égalité de la malchance coûteuse pour tous...
RépondreSupprimerPr Stéphane Feye
Schola Nova - Humanités Gréco-Latines et Artistiques
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